Démission du premier ministre péruvien, accusé de trafic d’influence
Des enregistrements audios compromettants pour Alberto Otarola ont été diffusés ce week-end. Le bureau du procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête
Le premier ministre péruvien, Alberto Otarola, a annoncé mardi sa démission après l’ouverture d’une enquête pour trafic d’influence à la suite de la diffusion d’enregistrements audios le compromettant.
Ce proche de la présidente Dina Boluarte avait pris ses fonctions en décembre 2022 à la suite de la formation d’un nouvel exécutif après la destitution du président précédent, Pedro Castillo, suivie de manifestations réprimées dans le sang.
«Lors d’une conversation avec la présidente de la République, j’ai annoncé ma décision de démissionner», a déclaré le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse à Lima.
Les partis d’opposition réclamaient à l’unisson le départ du dirigeant, âgé de 57 ans, visé par une enquête pour trafic d’influence. Alberto Otarola, qui a dû interrompre mardi une visite officielle au Canada pour rentrer au Pérou, a nié toute irrégularité. Il a déclaré avoir décidé de quitter son poste pour éviter que la «bassesse» de ses ennemis n’affecte la «gouvernabilité du pays». La présidence a souligné que cette décision était motivée par la volonté de donner de «la tranquillité d’esprit à la présidente Boluarte», et d’offrir à celle-ci la possibilité de remanier son cabinet.
Des tâches administratives à 14 000 dollars
Alberto Otarola était dans la tourmente depuis la diffusion, dimanche, par la chaîne Panamericana Television d’enregistrements où on l’entendait s’entretenir amoureusement avec une jeune femme identifiée comme étant Yazire Pinedo, qui a obtenu cette année deux contrats d’une valeur totale de quelque 14 000 dollars pour effectuer des travaux d’archivage et d’administration pour le gouvernement. «Tu sais que ces choses sont ennuyeuses, qu’elles sont pénibles, mais tu sais aussi que je t’aime», l’entend-on dire, dans ce qui a été présenté comme une allusion aux formalités administratives liées à l’obtention de ces contrats.
Mardi, Yazire Pinedo avait reconnu avoir eu une brève «relation peut-être sentimentale» avec lui, tout en affirmant que les conversations divulguées remontaient à 2021, avant qu’Alaberto Otarola, marié et père de cinq enfants, ne soit premier ministre.
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