A Gaza, les espoirs de trêve s’éloignent
Hier, le Hamas annonçait quitter l’Egypte où se tenaient des négociations en vue d’une pause des combats qui font toujours rage dans la bande de Gaza
Le Hamas a confirmé hier que sa délégation allait quitter Le Caire où elle est arrivée dimanche pour des discussions en vue d’une trêve dans la bande de Gaza, faisant part de son insatisfaction à l’égard de la position d’Israël.
«La délégation du Hamas quitte Le Caire» pour des «consultations» avec la direction du mouvement à Doha, a déclaré à l’AFP un haut responsable du mouvement islamiste palestinien participant aux discussions, sous couvert d’anonymat. «Nous attendons toujours la réponse officielle finale de l’ennemi», a-t-il ajouté en référence à Israël, mais «les réponses initiales ne répondent pas aux exigences minimales» formulées par le Hamas et relatives notamment à un cessez-le-feu définitif et à un retrait des troupes israéliennes, a ajouté cette source.
Le Hamas réclame aussi, avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, le retour dans leurs foyers des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre et un début de reconstruction du territoire. Israël exige pour sa part que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants à Gaza. Mais le Hamas a dit ignorer qui était «vivant ou mort» parmi eux.
Les négociations ne sont néanmoins pas terminées, a indiqué un autre responsable du mouvement islamiste palestinien, s’exprimant lui aussi sous couvert d’anonymat. «Les médiateurs ont informé le Hamas que les efforts allaient se poursuivre en vue de parvenir à un accord», a-t-il dit.
Une pause avant le ramandan?
Face au désastre humanitaire et au lourd bilan parmi la population civile, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte tentent d’arracher un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan, qui commence en début de semaine prochaine. Des représentants de ces trois pays discutaient depuis dimanche avec une délégation du Hamas, mais sans présence israélienne, d’une possible trêve de six semaines.
Mahmoud Mardaoui, un autre responsable du Hamas, a affirmé que «la décision [était] entre les mains de Washington» qui devait décider «s’il [voulait] vraiment mettre la pression sur le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son gouvernement pour parvenir à un accord».
«Si Israël est sérieux et ne tergiverse pas, il est possible de parvenir à un accord de cessez-le-feu avant le début du ramadan», a-t-il dit à l’AFP.
L’ambassadeur américain en Israël a, quant à lui, indiqué hier que les négociations sur une trêve dans la bande de Gaza n’étaient pas «rompues».
«Je ne peux pas vous dire que [les négociations] seront couronnées de succès» mais elles ne sont pas «rompues» et les «divergences s’estompent», a assuré Jack Lew, lors d’une conférence à TelAviv.
Par ailleurs, Israël a également annoncé préparer une offensive terrestre sur Rafah, une ville située à l’extrême sud de la bande de Gaza, contre la frontière fermée avec l’Egypte, où sont massés, selon l’ONU, près d’un million et demi de Palestiniens, pour parvenir à la «victoire totale».
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