13e rente AVS: et l’AI dans tout ça?
La récente approbation par le peuple suisse d’une 13e rente pour les bénéficiaires de l’assurance vieillesse et survivants (AVS) marque une étape significative dans l’évolution de notre système de prévoyance sociale. Cette mesure, conçue pour offrir un soutien supplémentaire à nos aînés, comme «logique» dans un quotidien toujours plus vénal, soulève cependant une question essentielle: pourquoi les 247 000 bénéficiaires d’une rente de l’assurance invalidité (AI) demeurent-ils à l’écart de cet élan de solidarité?
L’AVS et l’AI forment le socle de notre prévoyance, oui. Ainsi, si la 13e rente AVS représente un progrès notable vers une meilleure qualité de vie pour les retraités, l’absence d’une mesure similaire pour l’AI pointe vers une incohérence dans notre approche de la solidarité sociale. Certes, les considérations budgétaires imposent leur pesanteur. Mais l’équité ne saurait se marchander au prix du calcul. Ignorer les bénéficiaires de l’AI dans cette évolution suggère une hiérarchisation implicite des besoins, qui va à l’encontre des principes d’égalité et de justice sociale – tels que souhaités, manifestement et également, par le peuple.
Avec un revenu moyen de 1070 francs par mois, les bénéficiaires de l’assurance invalidité (AI) se trouvent face à des défis
L’extension de la 13e rente à l’AI nécessite un débat national, incluant une exploration des voies de financement viables
financiers considérables, exacerbant la nécessité d’une réévaluation de leur soutien par le biais de notre système de prévoyance sociale. Cette somme, bien que vitale, peine à couvrir les dépenses courantes, laissant peu de marge pour les imprévus ou les besoins au-delà du strict minimum. Dans ce contexte, l’exclusion de ces personnes de l’avancée significative que représente la 13e rente AVS ne fait qu’accentuer le fossé dans notre engagement envers l’équité et la solidarité.
L’extension de la 13e rente à l’AI nécessite un débat national, incluant une exploration des voies de financement viables sans compromettre notre stabilité fiscale. Cela pourrait engendrer une réforme profonde, assurant une égalité de traitement entre tous les bénéficiaires de prestations sociales. Une telle démarche confirmerait l’engagement suisse envers une société inclusive, réaffirmant nos valeurs d’entraide et de soutien mutuel. Car ce nouveau droit soulève une question essentielle: cette omission des bénéficiaires de l’AI ne constitue-t-elle pas une différence de traitement supplémentaire à l’égard du 1,8 million de personnes handicapées dans notre petit pays?
Ce débat nous invite à réévaluer nos priorités sociales et à veiller à ce que nos mesures de solidarité embrassent tous les membres de la communauté sans distinction. Notre Suisse, réputée pour son engagement envers l’égalité et la justice sociale, se trouve à un carrefour crucial, où elle doit démontrer sa volonté d’inclure pleinement chaque citoyen dans son modèle de prévoyance.
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