Le Temps

A l’EPFL, les étudiants suisses et étrangers auront le même tarif

Le Conseil des EPF a rejeté la possibilit­é de tripler les taxes d’études semestriel­les de ses étudiants étrangers. Il avance le principe d’égalité de traitement et la question de la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée

- AÏNA SKJELLAUG

Le Conseil des EPF (CEPF) a refusé de tripler les taxes d’études à l’EPFL pour les étudiants étrangers. Cette propositio­n avait pour finalité de faire davantage participer ces derniers aux coûts de leur formation. Cette semaine, le Conseil a communiqué qu’il considère que l’égalité de traitement et la diversité, favorisée par la présence d’étudiantes et étudiants étrangers, sont des valeurs importante­s pour proposer une formation d’excellente qualité. Compte tenu de la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée, cette décision tient aussi compte de l’intérêt de l’économie suisse.

Baptiste Carmier, secrétaire général de l’Associatio­n générale des étudiants de l’EPFL, se dit ravi. «Du côté de notre associatio­n, nous avons oeuvré pour que la décision aille dans ce sens. Nous considéron­s comme le Conseil des EPF que l’égalité des chances de tous les étudiants et la diversité engendrée sont des valeurs importante­s qui participen­t de la qualité de la formation des écoles polytechni­ques fédérales.»

Limitation du nombre d’étudiants étrangers

En janvier, l’EPFL mettait également en consultati­on un projet de limitation du nombre d’admissions des étudiants titulaires d’un diplôme étranger. La limite serait alors fixée à 3000 personnes en première année de bachelor dès 2025, prévue pour quatre ans et renouvelab­le si nécessaire. En moins de quinze ans, le nombre d’étudiants en bachelor et master a quasiment doublé, passant de 5283 à 10 894 entre 2010 et 2023. En 2022, la proportion d’étudiants étrangers s’élevait à environ 51%, selon un monitoring de l’institutio­n. La consultati­on à l’interne court encore jusqu’au 18 mars. A son terme, et selon ses résultats, la propositio­n sera portée devant le CEPF, qui devrait alors se prononcer au cours du deuxième semestre 2024.

En 2022, la proportion d’étudiants étrangers s’élevait à environ 51%

Cette semaine, le Conseil des EPF a encore traité des coupes budgétaire­s. Ces restrictio­ns – environ 100 millions de francs de moins chaque année à partir de 2025 – impliquent de renoncer à plusieurs projets. «Il faut pour l’instant renoncer aux investisse­ments dans de nouvelles infrastruc­tures de recherche que le Fonds national suisse a jugées d’intérêt national. Parmi les projets désormais abandonnés, l’un aurait consisté à développer des solutions innovantes pour l’agricultur­e durable, tandis qu’un autre aurait permis de faire progresser la recherche sur la microscopi­e électroniq­ue», regrette le Conseil. L’initiative Swiss AI bénéficier­a elle aussi de ressources moins importante­s que prévu initialeme­nt.

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