Des millions en Suisse, des milliards dans l’UE
Les investissements dans la recherche en microélectronique et la conception de circuits intégrés se multiplient dans le monde
Au début du mois était lancée l’initiative SwissChips, un programme destiné à soutenir la recherche en microélectronique et la conception de circuits intégrés en Suisse. Une manière de répondre à l’exclusion de la Suisse des programmes de recherche européens et aux efforts des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde et de l’Union européenne dans le secteur des semi-conducteurs.
Pour Michel Willemin, l’effort helvétique devrait surtout se porter sur l’éducation. «Là où le monde politique peut nous aider, c’est en s’assurant que la filière électronique ne disparaisse pas des formations et que le CSEM et les EPF continuent de former des personnes qualifiées dans le domaine.» Outre EM Microelectronic, la Suisse compte aussi d’autres entreprises actives dans le domaine des semi-conducteurs comme le concepteur de puces zurichois U-blox ou encore le fribourgeois Comet qui produit des équipements destinés à la production.
34 millions sur deux ans
Cette collaboration entre le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri), le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), l’EPFL et l’ETH Zurich prévoit un investissement de 26 millions de francs du Sefri et de 7,8 millions des trois autres partenaires entre 2024 et 2026. Des sommes bien faibles en comparaison des programmes américains et européens. Face aux enjeux de souveraineté dans le domaine des semi-conducteurs révélés par la pandémie, l’UE et les Etats-Unis ont adopté des plans destinés à réindustrialiser le secteur sur leurs territoires. L’été dernier, l’UE a adopté un programme de 43 milliards d’euros d’investissements jusqu’en 2030, tandis que le Chips Act américain validé en 2022 prévoit lui aussi des fonds publics à hauteur de 50 milliards de dollars.
Ces sommes considérables ne sont pourtant pas si élevées rapportées au coût de construction des fonderies les plus performantes, qui se compte en milliards, voire en dizaines de milliards. En 2022, TSMC, le leader mondial du secteur, annonçait son intention d’investir à lui seul 40 milliards de dollars pour étendre ses capacités de production.
Les plans des différents gouvernements ont pour objectif d’attirer et d’aider à l’installation de ces fabriques. Il y a deux semaines, TSMC inaugurait une nouvelle usine au Japon, subventionnée à 40% par le gouvernement. D’autres fonderies sont en cours de construction aux Etats-Unis et en Allemagne.
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