Le Temps

Port-au-Prince est en «état de siège»

Alors que la capitale continue de s’enfoncer dans les violences liées aux gangs, les Etats-Unis évacuent une partie du personnel de leur ambassade

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Port-au-Prince ne connaît aucun répit. La capitale haïtienne est depuis plusieurs jours le théâtre d’affronteme­nts entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiqu­es dont le palais présidenti­el, des commissari­ats et des prisons. Et ce, en l’absence du premier ministre, Ariel Henry, dont elles réclament la démission, tout comme une partie de la population.

Evacuation­s par hélicoptèr­e

«La recrudesce­nce des violences des gangs dans les quartiers proches de l’ambassade américaine et de l’aéroport a conduit le Départemen­t d’Etat à décider de procéder au départ d’agents supplément­aires», a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie américaine. L’évacuation d’une partie de son personnel s’est déroulée au cours de la nuit de samedi à dimanche par hélicoptèr­e, selon des habitants du quartier.

C’est «une ville en état de siège», a alerté samedi Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM). Les autorités ont décrété il y a une semaine l’état d’urgence dans le départemen­t de l’Ouest, qui comprend la capitale, et ont instauré un couvre-feu nocturne. Face à la nouvelle flambée de violences, la Communauté des Caraïbes (Caricom) a convié des représenta­nts des Etats-Unis, de la France, du Canada et de l’ONU à une réunion d’urgence lundi en Jamaïque.

Cinq otages libérés

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son accord il y a des mois à l’envoi d’une mission de multinatio­nale dirigée par le Kenya pour aider la police haïtienne, mais son déploiemen­t se fait cruellemen­t attendre.

Le premier ministre haïtien a signé début mars un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans, et cherche depuis à regagner Haïti. Il était aux dernières nouvelles toujours bloqué à Porto Rico, territoire américain dans les Caraïbes.

Le pape François a dit dimanche suivre «avec préoccupat­ion et douleur» cette «grave crise» et a appelé toutes les parties à oeuvrer en faveur de la paix. Maigre signe d’espoir: cinq personnes enlevées en février à Port-au-Prince, dont quatre religieux, ont été libérées, a annoncé dimanche leur congrégati­on catholique.

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