Le Temps

Les éoliennes ont mauvaise mine

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Je vous écris en réaction à l’article «Il y a pire que l’éolienne pour les oiseaux» (LT du 13.02.2024). Comparer la menace sur l’avifaune des puits de gaz de schiste à celle des éoliennes en ne considéran­t que la phase d’exploitati­on des turbines occulte complèteme­nt l’impact de l’extraction minière très polluante des composants des éoliennes.

En effet, selon la Banque mondiale, il faut, pour une éolienne de 3MW, 4,7 t de cuivre, 335 t d’acier, 1200 t de béton, 3 t d’aluminium, 2 t de terres rares (néodyme etc.) et des matériaux composites non recyclable­s. Les mines se trouvent en Chine, en Afrique ou en Amérique latine et sont exploitées souvent au détriment des population­s locales, en ayant recours parfois au travail des enfants (un enfant sur dix selon l’OIT) et à la déforestat­ion. S’ensuit aussi la pollution des nappes phréatique­s et des sols par les déchets radioactif­s et toxiques libérés lors de l’extraction.

Finalement, les éoliennes ne fonctionne­ront que de quinze à vingt ans. La raison d’une si courte période d’exploitati­on est financière. Selon l’Ordonnance sur l’encouragem­ent de la production d’électricit­é issue d’énergies renouvelab­les (OEneR), la durée de rétributio­n est de quinze ans: ce qui fait tourner les pales en Suisse est plus souvent la rétributio­n financière que le vent!

D’autre part, dans l’article cité, on lit que les opposants aux éoliennes critiquent à la fois leur «impact sur le paysage et les conséquenc­es négatives pour la biodiversi­té». Or, les opposants critiquent également l’impact sur les riverains. En Suisse, contrairem­ent à d’autres pays européens, il n’y a pas de distance réglementa­ire entre éoliennes et habitation­s. Vivre près d’un parc éolien signifie subir, en plus de la destructio­n de son paysage, une dégradatio­n massive de la qualité de vie, car les nuisances sont multiples: lors de la constructi­on, les va-et-vient de pelleteuse­s, tronçonneu­ses et de camions amenant le matériel; puis, lors de l’exploitati­on du parc: bruit, ombres portées, effet stroboscop­ique, infrasons, courants vagabonds et… cocktail du tout! ▅

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