Un entrepôt de l’UNRWA touché par une frappe meurtrière
Au moins un employé de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a été tué et 22 autres blessés dans une frappe israélienne contre un centre de distribution de nourriture dans l’est de Rafah
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a annoncé mercredi qu’une frappe israélienne avait touché l’un de ses entrepôts dans la bande de Gaza. L’attaque a fait au moins un mort, au moment où les efforts s’accélèrent pour acheminer de la nourriture vers Gaza.
«Au moins un employé de l’UNRWA a été tué et 22 autres blessés dans une frappe israélienne contre un centre de distribution de nourriture dans l’est de Rafah», indique un communiqué de l’UNRWA. Le Ministère de la santé du Hamas a fait état de quatre morts dans le «bombardement» de l’entrepôt.
«L’attaque d’aujourd’hui sur l’un des rares centres de distribution de l’UNRWA encore opérationnels dans la bande de Gaza intervient au moment où la malnutrition, voire la famine dans certaines zones, s’étend» dans le territoire, a souligné le commissaire général de l’UNRWA, le Suisse Philippe Lazzarini. «Comment pourrons-nous poursuivre nos opérations d’aide quand nos équipes et nos entrepôts se trouvent constamment menacés?» a réagi le chef du bureau des opérations humanitaires de l’ONU (OCHA) Martin Griffiths. «Ils doivent être protégés. Cette guerre doit cesser», a-t-il ajouté.
Des bateaux attendus
Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays ont décidé de mettre en place des voies alternatives, par mer et par air, pour faire parvenir des cargaisons d’aide à la population. L’aide par voie terrestre n’entre en effet qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l’Egypte, soumise au contrôle d’Israël qui impose un siège total au territoire depuis le début de la guerre.
Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres a quitté mardi Chypre pour Gaza en empruntant un couloir maritime mis en place par l’Union européenne. Ce navire de l’ONG espagnole Open Arms faisait route mercredi dans la Méditerranée à une allure très lente.
Chypre, distante d’environ 370 kilomètres du territoire palestinien, a annoncé qu’un deuxième bateau était prêt à partir avec une cargaison plus importante. Les autorités du Hamas ont toutefois jugé que l’arrivée de cette aide était insuffisante face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Quatre bateaux de l’armée américaine ont également quitté les EtatsUnis avec une centaine de soldats et l’équipement nécessaire à la construction d’une jetée et d’un quai à Gaza pour débarquer l’aide humanitaire. Le voyage doit prendre trente jours environ et l’installation sera prête «d’ici soixante jours», selon les autorités américaines.
Depuis une dizaine de jours, plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis, parachutent quotidiennement des repas et des cargaisons d’aide médicale sur Gaza, en particulier sur le nord. La situation est particulièrement grave dans cette partie du territoire, où l’aide qui arrive par le sud ne parvient que très difficilement en raison des combats et des pillages.
«Impuissance»
Mais l’ONU ne cesse d’affirmer que les envois par mer ou les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre. Selon le Ministère de la santé du Hamas, au moins 27 personnes sont déjà mortes à Gaza de malnutrition et de déshydratation.
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a de son côté estimé que «le largage aérien, la construction d’un port sont des signes d’impuissance et de faiblesse de la part de la communauté internationale». Pour elle, «la communauté internationale doit être prête à demander des comptes à Israël» concernant les problèmes pour acheminer l’aide par la route.
L’armée israélienne a, elle, autorisé mardi, pour la première fois, l’entrée de six camions du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies directement dans le nord de Gaza. Le PAM estime qu’il faudrait 300 camions par jour pour répondre aux besoins immenses des quelque 2,4 millions d’habitants du territoire.
Sur le terrain, les combats se poursuivent notamment dans le sud, dans la ville de Khan Younès, où l’armée a annoncé avoir encore «intensifié ses opérations». Les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve qu’ils avaient espéré avant le début du ramadan lundi.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se dit déterminé à vaincre le Hamas. Il a annoncé une prochaine offensive terrestre sur la ville de Rafah, où s’entassent, selon l’ONU, un million et demi de Palestiniens.
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