La laïcisation du Collège de Saint-Maurice s’accélère
Plusieurs mesures ont été annoncées par le canton à la suite des propositions du groupe de travail qui s’est penché sur le fonctionnement particulier de l’institution
Le canton du Valais et l'abbaye de Saint-Maurice ont déclaré hier leur volonté commune de laïciser le lycée-collège. Plusieurs mesures, qui s'appuient sur un rapport mandaté par le Conseil d'Etat à la suite des révélations d'abus sexuels, sont prévues.
Un changement de nom tout d'abord, qui interviendra dès la rentrée prochaine et qui revêt une portée symbolique forte en écartant une référence religieuse: le Lycée-Collège de l'abbaye de Saint-Maurice s'appellera Lycée-Collège de Saint-Maurice, tandis que les chanoines devront renoncer à leur soutane et enseigner en habits laïcs, a détaillé le conseiller d'Etat Christophe Darbellay. «On ne va pas non plus vers une laïcisation à la française ou comme la connaît le canton de Genève, a-t-il déclaré. On ne va pas bannir le fait religieux de l'institution», en référence aux crucifix qui resteront en place dans les salles de classe. Autre mesure: le recteur, issu de la communauté et «qui s'était mis en retrait pour protéger l'institution au moment des révélations», reprend ses fonctions à partir de lundi. Son successeur sera toutefois laïc, a prévenu Christophe Darbellay. Il sera engagé comme cela se fait dans les trois autres établissements cantonaux par mise au concours et non plus sur proposition de la communauté.
Une convention
Ces mesures font suite au rapport d'un groupe de travail qui avait pour mission d'éclaircir le fonctionnement du collège en marge des révélations d'abus sexuels touchant l'abbaye. «Nous avons vite remarqué que ce lycée-collège fonctionnait différemment que les autres établissements du canton», a soulevé la présidente du groupe de travail, l'ancienne conseillère d'Etat neuchâteloise chargée de l'Enseignement Monika Maire-Hefti.
Ces réformes ont fait l'objet d'une convention signée entre les autorités et l'abbaye de Saint-Maurice. «Il était important pour nous que ce processus fasse partie de négociations et de dialogue entre l'Eglise et l'Etat pour que l'on tombe d'accord», a précisé Christophe Darbellay.
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