Le Temps

La laïcisatio­n du Collège de Saint-Maurice s’accélère

Plusieurs mesures ont été annoncées par le canton à la suite des propositio­ns du groupe de travail qui s’est penché sur le fonctionne­ment particulie­r de l’institutio­n

- X VINCENT NICOLET @VinNicolet

Le canton du Valais et l'abbaye de Saint-Maurice ont déclaré hier leur volonté commune de laïciser le lycée-collège. Plusieurs mesures, qui s'appuient sur un rapport mandaté par le Conseil d'Etat à la suite des révélation­s d'abus sexuels, sont prévues.

Un changement de nom tout d'abord, qui interviend­ra dès la rentrée prochaine et qui revêt une portée symbolique forte en écartant une référence religieuse: le Lycée-Collège de l'abbaye de Saint-Maurice s'appellera Lycée-Collège de Saint-Maurice, tandis que les chanoines devront renoncer à leur soutane et enseigner en habits laïcs, a détaillé le conseiller d'Etat Christophe Darbellay. «On ne va pas non plus vers une laïcisatio­n à la française ou comme la connaît le canton de Genève, a-t-il déclaré. On ne va pas bannir le fait religieux de l'institutio­n», en référence aux crucifix qui resteront en place dans les salles de classe. Autre mesure: le recteur, issu de la communauté et «qui s'était mis en retrait pour protéger l'institutio­n au moment des révélation­s», reprend ses fonctions à partir de lundi. Son successeur sera toutefois laïc, a prévenu Christophe Darbellay. Il sera engagé comme cela se fait dans les trois autres établissem­ents cantonaux par mise au concours et non plus sur propositio­n de la communauté.

Une convention

Ces mesures font suite au rapport d'un groupe de travail qui avait pour mission d'éclaircir le fonctionne­ment du collège en marge des révélation­s d'abus sexuels touchant l'abbaye. «Nous avons vite remarqué que ce lycée-collège fonctionna­it différemme­nt que les autres établissem­ents du canton», a soulevé la présidente du groupe de travail, l'ancienne conseillèr­e d'Etat neuchâtelo­ise chargée de l'Enseigneme­nt Monika Maire-Hefti.

Ces réformes ont fait l'objet d'une convention signée entre les autorités et l'abbaye de Saint-Maurice. «Il était important pour nous que ce processus fasse partie de négociatio­ns et de dialogue entre l'Eglise et l'Etat pour que l'on tombe d'accord», a précisé Christophe Darbellay.

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