Qui veut la paix prépare la guerre
Mme Miauton connaît certainement cette citation, mais nous propose de négocier avec M. Poutine, qui veut simplement entériner la conquête par la force, au mépris des lois internationales, des territoires qu’il s’est adjugés en Ukraine, en semant mort et désolation.
Ni Emmanuel Macron ni les Occidentaux n’ont l’intention d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, mais il est indispensable de donner un signal fort à M. Poutine, qui a prouvé à maintes reprises, en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie avec Assad, qu’il est un tyran sanguinaire.
En introduisant cette imprévisibilité dans son esprit, on lui signifie que nous sommes capables de nous dresser pour nos droits, tout en continuant à oeuvrer afin d’éviter un conflit plus étendu, car en cas de mollesse des Européens, il pourrait menacer d’autres nations sous le prétexte qu’une minorité russophone y serait opprimée.
Mme Miauton pense que l’Occident veut punir la Russie. Montrer notre volonté, notre détermination, n’implique certainement pas cette dimension de punition. Elle suppose, sans argument étayé, des pertes de territoires accrues. Ce n’est qu’avec courage et fermeté que l’Occident pourra justement les éviter. Nous avons le devoir moral, mais aussi des intérêts économiques, politiques, à apporter notre soutien à un peuple courageux, partageant nos valeurs de liberté et de démocratie, même si l’Ukraine doit éradiquer la corruption.
Les raisons «moins avouables» que Mme Miauton évoque pour finir ressemblent à un anti-américanisme primaire. Se réarmer implique une industrie d’armement performante; les nations qui disposent d’un tel outil en tirent profit. Si les Américains s’enrichissent grâce aux sanctions et aux ventes d’armes, cachons-nous derrière notre parlement en matière de politique de neutralité, de réexportation d’armes, ne faisons rien.
Si les Européens avaient investi un dixième du budget militaire américain dans leur défense, nous n’aurions pas à nous soucier de savoir pour qui la guerre est lucrative, mais nous pourrions nous tenir debout, regarder Poutine dans les yeux, lui dire que nous n’avons pas peur.
Devons-nous balayer d’un revers de la main les milliers d’Ukrainiens déjà morts pour défendre leur nation, leurs idéaux, l’avenir de leurs enfants? ▅