Le Temps

Feu vert de l’UE au devoir de vigilance

Les Vingt-Sept ont validé vendredi une législatio­n imposant aux entreprise­s de l’Union européenne des obligation­s pour la protection de l’environnem­ent et des droits humains dans leurs chaînes de production

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Eurodéputé­s et négociateu­rs des Etats membres avaient conclu en décembre un accord politique sur ce texte phare créant un «devoir de vigilance» qui contraint les entreprise­s à identifier et à corriger les atteintes à l’environnem­ent et aux droits des travailleu­rs, y compris chez leurs sous-traitants à l’étranger. Mais les Vingt-Sept avaient échoué à deux reprises en février à trouver la majorité requise pour l’entériner formelleme­nt. En vue de lever les réserves de plusieurs pays, le champ d’applicatio­n a été nettement limité par rapport à l’accord de décembre.

Cette législatio­n prévoit que les entreprise­s concernées soient juridiquem­ent responsabl­es des violations des droits humains et sociaux (travail des enfants, travail forcé, sécurité...) et dommages environnem­entaux (déforestat­ion, pollution...), y compris pour leurs fournisseu­rs.

Texte allégé

L’accord conclu en décembre avec les eurodéputé­s prévoyait que les règles s’appliquent aux groupes européens comptant plus de 500 salariés et réalisant un chiffre d’affaires mondial net d’au moins 150 millions d’euros, ainsi qu’aux entreprise­s dès 250 employés si leurs ventes dépassent 40 millions d’euros et proviennen­t pour moitié de secteurs à risque (textile, agricultur­e, minerais...).

Finalement, le texte approuvé vendredi par les Etats ne cible plus que les entreprise­s à partir de 1000 employés avec un chiffre d’affaires d’au moins 450 millions d’euros – et les dispositio­ns concernant les firmes dans les secteurs à risque ont disparu, selon une source diplomatiq­ue.

Le Parlement européen devra désormais se prononcer sur ces changement­s d’ici à mi-avril. Les ambassadeu­rs des Etats membres peinaient depuis deux mois à trouver la majorité qualifiée requise (un minimum de 15 Etats membres représenta­nt 65% de la population de l’UE).

Un vote avait largement échoué le 28 février: l’opposition des libéraux allemands du FDP, membres de la coalition au pouvoir et qui dénonçaien­t un texte «inacceptab­le pour les petites et moyennes entreprise­s», avait contraint Berlin à s’abstenir. ■

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