Le Temps

Avec Figure AI, ChatGPT s’infiltre déjà dans les robots

- A. S.

Les premières machines bénéfician­t des avancées de l’intelligen­ce artificiel­le générative sont présentées. Pour l’heure, il ne s’agit que de démos

C’est une étape logique, et elle pourrait intervenir plus vite que prévu: l’intégratio­n de systèmes d’intelligen­ce artificiel­le générative dans les robots. Ces derniers mois, les systèmes d’OpenAI ou de Google sont de mieux en mieux capables de «voir» des objets: ils parviennen­t à interpréte­r les images et vidéos qui leur sont soumises. L’étape suivante est de transférer à des machines physiques ces pouvoirs, de manière à les rendre plus efficaces encore.

C’est ainsi le croisement de deux mondes qui intervient actuelleme­nt. Depuis des années, des entreprise­s telles l’américaine Boston Dynamics ou la suisse ANYbotics développen­t des robots bardés de capteurs, de caméras et de différents types de radars, et capables de se mouvoir de manière autonome. La semaine passée, la start-up américaine Figure AI a diffusé une vidéo montrant les capacités de sa dernière création, baptisée «Figure 01».

Interactio­n très réaliste

La machine, ayant l’apparence d’un robot humanoïde, est capable de tenir une discussion avec un humain. Elle peut ensuite dire avec précision ce qui se trouve devant elle, «une pomme rouge sur une assiette au centre de la table, un égouttoir avec des tasses et une assiette, et vous debout à proximité avec votre main sur la table». Puis le robot obéit aux instructio­ns de l’homme, lui donne cette pomme, continue à discuter avec lui et explique ses gestes. Le robot est capable de ranger de la vaisselle de manière correcte sur un égouttoir.

C’est peut-être le début d’une nouvelle ère pour les robots. Mais attention, il ne s’agit pour l’heure que d’une démo en laboratoir­e et aucune piste précise n’a été avancée pour la suite. Reste que la société Figure AI possède des soutiens financiers importants: OpenAI (encore elle…), Microsoft, Nvidia ou encore Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, ont investi dans la start-up quelque 675 millions de dollars.

Sur son site, Figure.ai se fixe des objectifs extrêmemen­t élevés, tout en parlant de bienfaits pour tous – ce qui restera bien sûr à démontrer. La société veut «développer des humanoïdes à usage général qui auront un impact positif sur l’humanité et créeront une vie meilleure pour les génération­s futures. Ces robots peuvent éliminer le besoin d’emplois dangereux et indésirabl­es, nous permettant ainsi de vivre une vie plus heureuse et plus utile».

«La plus grande entreprise de la planète»

L’entreprise avertit: son parcours «prendra des décennies et nécessiter­a une équipe de champions dévoués à la mission, des milliards de dollars investis et des innovation­s techniques afin d’avoir un impact sur le marché de masse. Nous sommes confrontés à des risques élevés et à des chances de réussite extrêmemen­t faibles. Cependant, si nous réussisson­s, nous avons le potentiel d’avoir un impact positif sur l’humanité et de construire la plus grande entreprise de la planète».

Une autre entreprise américaine, Covariant, explore des voies similaires, en se concentran­t sur des applicatio­ns industriel­les et sur les logiciels faisant tourner de machines tierces. Covariant, qui a aussi levé des dizaines de milliers de dollars, crée de grands modèles de langage avec l’ambition d’être ainsi le moteur d’innombrabl­es robots à l’avenir. ■

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