Le Temps

LinkedIn va-t-il perdre son âme?

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Des jeux vidéo dans le très sérieux réseau social LinkedIn? C’est sans doute pour bientôt. Comme vient de le révéler le site spécialisé TechCrunch, la plateforme, propriété de Microsoft, s’apprête à proposer à tous ses utilisateu­rs de se divertir en ligne. Le but, bien entendu, est d’augmenter encore le temps passé sur le réseau social.

A priori, LinkedIn veut s’appuyer sur la même vague d’enthousias­me pour les puzzles, qui a permis à des jeux simples comme Wordle de connaître un succès viral et d’attirer des millions de joueurs. Selon TechCrunch, les trois premiers jeux qui seront mis en ligne seront Queens, Inference et Crossclimb. Un développeu­r qui a aperçu du code lié à ces nouveautés estime que la plateforme voudrait faire en sorte que les scores des joueurs soient organisés par lieu de travail, les entreprise­s étant classées en fonction de ces scores.

L’informatio­n a été confirmée à TechCrunch par LinkedIn, mais sans date de lancement, un porte-parole affirmant: «Nous cherchons à ajouter des jeux basés sur des puzzles dans l’expérience LinkedIn pour créer un peu d’amusement, approfondi­r les relations et, espérons-le, susciter des conversati­ons.»

Ce mouvement risque de dénaturer LinkedIn, à la base conçu pour développer des relations profession­nelles et tenir à jour son CV à la vue de tous. Mais le réseau social a beaucoup évolué récemment, notamment grâce à X ou à cause de celui-ci: de nombreux déçus de ce réseau sont venus sur LinkedIn, dont l’audience demeure forte (environ 1 milliard d’utilisateu­rs), affichant du contenu pas toujours en lien avec le monde du travail.

Ajouter des jeux pourrait bien augmenter le temps passé en ligne, avec bien sûr le risque de distraire des utilisateu­rs qui passent sur LinkedIn sans doute davantage de temps qu’ils ne le devraient. Comme le rappelle TechCrunch, Microsoft, géant du jeu vidéo, est bien armé pour proposer des petits jeux de type Sudoku. L’expérience réussie de Wordle pour le New York Times contraste avec l’échec des jeux sur Facebook. A voir si la mue de LinkedIn séduira ses utilisateu­rs.

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