Poutine et nous
En lisant la presse libérale (Le Temps et la NZZ de ce week-end), leurs éditoriaux et la lettre dans Le Temps du 14 mars d’un lecteur sous le titre «Qui veut la paix, prépare la guerre», je ne peux qu’approuver ces approches fermes et pragmatiques.
Les voix admiratives du système Poutine semblent s’être tues. Le lendemain de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, l’éminente historienne Hélène Carrère d’Encausse (malheureusement décédée) a avoué avoir été extrêmement déçue par Poutine pour qui elle avait de l’admiration et même de l’amitié, l’ayant rencontré plusieurs fois. Le patron d’un journal de la droite «extrême» suisse a même été se promener à Moscou pour humer l’air du temps et s’est, au bas mot, ridiculisé! Que pense-t-il aujourd’hui?
D’autres semblent conserver de l’admiration pour le soi-disant homme fort de la Russie. Pour un colosse aux pieds d’argile, qui par peur emprisonne et empoisonne ou assassine par balles ses citoyens critiques et agite la menace nucléaire? Les foules dignes et respectueuses lors de l’enterrement de Navalny ont dû être une gifle pour le pouvoir et forcent notre admiration.
Une amie moscovite qui a voté Poutine en 2000 nous a écrit récemment: «On en a marre de la guerre.» L’Ukraine, appelée d’ailleurs «la Petite Russie», a été poussée par l’invasion russe à se considérer comme son ennemie. L’autocrate, barricadé dans son Kremlin ou ailleurs, nourri de lectures glorifiant la «grande guerre patriotique», celle de 39-45, semble s’être totalement coupé de la réalité.
De plusieurs voyages en Russie, nous gardons un souvenir nostalgique. Nous y avons rencontré tant de gentillesse et de sens de l’hospitalité. Jusque dans l’Arctique près du détroit de Béring! Maintenant nous n’osons plus écrire sans filtre.
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