Genève mise sur les micro-certifications
Lors de son bilan annuel, le Département de l’économie et de l’emploi du canton a présenté hier des solutions pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre
Employabilité. Tel était le mot d’ordre lors de la conférence de presse «Bilan 2023 et perspectives» du Département de l’économie et de l’emploi (DEE) de Genève, qui s’est tenue hier. Mieux adapter les profils des demandeurs d’emploi aux secteurs en demande, voilà en effet le défi auquel s’attellent les autorités genevoises, en réponse notamment à un chômage reparti à la hausse depuis août 2023 (4,3% de chômage mensuel en février dernier).
Une des explications, selon Delphine Bachmann, magistrate chargée du département, est l’attractivité du canton, qui attire beaucoup de travailleurs dont les compétences ne sont pas toujours adaptées aux secteurs en pénurie. Pour pallier ce différentiel, une des solutions proposées est celle des microcertifications (qui existent déjà au niveau universitaire), que le DEE veut développer à terme. Il s’agit de certifications à forte valeur ajoutée reconnues par les professionnels, qui durent moins de trois ans. Elles permettent aussi de compléter ou de mettre à jour ses compétences.
Prenons l’exemple de quelqu’un qui se forme dans la restauration, comme dans le restaurant d’application Le Spark: «Ce lieu de formation va pouvoir dire au bout de trois-quatre mois à la personne qui se forme: voilà les compétences que vous allez pouvoir faire certifier auprès de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève. Cette dernière attestera des compétences avec ses experts, suite à quoi la personne recevra sa reconnaissance d’aptitudes professionnelles (RAP)», explique Caroll Singarella, directrice du Service des mesures pour l’emploi (SMPE) de l’Office cantonal de l’emploi.
Aussi pour les employés
Ces micro-certifications en sont à leurs balbutiements et pourront donc prendre des formes différentes selon les domaines. Elles permettent de mettre plus rapidement des personnes opérationnelles sur le marché du travail, là où elles sont nécessaires. Caroll Singarella: «Ces micro-certifications sont applicables à tous les secteurs, mais en l’occurrence il y a eu une opportunité avec les cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, qui étaient prêts et ont décidé de se lancer dans ce modèle.»
L’employabilité ne concerne pas que les gens au chômage ou en formation, mais aussi les personnes en emploi qui sentiraient le vent tourner et qui n’auraient pas de certifications: «Ces formations sont courtes, restant ainsi dans l’ordre de l’acceptable pour les entreprises si elles doivent envoyer quelqu’un en formation», conclut Caroll Singarella.
▅