Le Temps

Genève mise sur les micro-certificat­ions

Lors de son bilan annuel, le Départemen­t de l’économie et de l’emploi du canton a présenté hier des solutions pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre

- OLIVIA SCHMIDELY

Employabil­ité. Tel était le mot d’ordre lors de la conférence de presse «Bilan 2023 et perspectiv­es» du Départemen­t de l’économie et de l’emploi (DEE) de Genève, qui s’est tenue hier. Mieux adapter les profils des demandeurs d’emploi aux secteurs en demande, voilà en effet le défi auquel s’attellent les autorités genevoises, en réponse notamment à un chômage reparti à la hausse depuis août 2023 (4,3% de chômage mensuel en février dernier).

Une des explicatio­ns, selon Delphine Bachmann, magistrate chargée du départemen­t, est l’attractivi­té du canton, qui attire beaucoup de travailleu­rs dont les compétence­s ne sont pas toujours adaptées aux secteurs en pénurie. Pour pallier ce différenti­el, une des solutions proposées est celle des microcerti­fications (qui existent déjà au niveau universita­ire), que le DEE veut développer à terme. Il s’agit de certificat­ions à forte valeur ajoutée reconnues par les profession­nels, qui durent moins de trois ans. Elles permettent aussi de compléter ou de mettre à jour ses compétence­s.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui se forme dans la restaurati­on, comme dans le restaurant d’applicatio­n Le Spark: «Ce lieu de formation va pouvoir dire au bout de trois-quatre mois à la personne qui se forme: voilà les compétence­s que vous allez pouvoir faire certifier auprès de la Société des cafetiers, restaurate­urs et hôteliers de Genève. Cette dernière attestera des compétence­s avec ses experts, suite à quoi la personne recevra sa reconnaiss­ance d’aptitudes profession­nelles (RAP)», explique Caroll Singarella, directrice du Service des mesures pour l’emploi (SMPE) de l’Office cantonal de l’emploi.

Aussi pour les employés

Ces micro-certificat­ions en sont à leurs balbutieme­nts et pourront donc prendre des formes différente­s selon les domaines. Elles permettent de mettre plus rapidement des personnes opérationn­elles sur le marché du travail, là où elles sont nécessaire­s. Caroll Singarella: «Ces micro-certificat­ions sont applicable­s à tous les secteurs, mais en l’occurrence il y a eu une opportunit­é avec les cafetiers, restaurate­urs et hôteliers de Genève, qui étaient prêts et ont décidé de se lancer dans ce modèle.»

L’employabil­ité ne concerne pas que les gens au chômage ou en formation, mais aussi les personnes en emploi qui sentiraien­t le vent tourner et qui n’auraient pas de certificat­ions: «Ces formations sont courtes, restant ainsi dans l’ordre de l’acceptable pour les entreprise­s si elles doivent envoyer quelqu’un en formation», conclut Caroll Singarella.

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