Le Temps

Le Cinématogr­aphe renaît

A la suite du déménageme­nt de la Cinémathèq­ue suisse au Capitole, la petite salle du Casino de Montbenon est reprise par un jeune collectif indépendan­t. Une bonne nouvelle pour la diversité de l’offre

- STÉPHANE GOBBO X @stephgobbo Lecinemato­graphe.ch (mis à jour à partir de mercredi).

Lausanne compte officielle­ment un cinéma de plus. A l’heure où les salles indépendan­tes voient leurs courbes de fréquentat­ion repartir à la hausse, avec même parfois des records, comme l’an dernier aux Cinémas du Grütli à Genève et au CityClub à Pully, cette nouvelle est réjouissan­te pour la diversité de l’offre. Elle est aussi la promesse que des films fragiles, qui disparaiss­ent souvent rapidement de l’affiche, pourront dorénavant être mieux mis en valeur.

Ce cinéma qui ouvre ses portes cette semaine a un nom bien connu des cinéphiles: Le Cinématogr­aphe. Il s’agit en effet de la petite salle de 102 places sise au Casino de Montbenon, exploitée depuis son ouverture en 1981 et jusqu’à l’an dernier par la Cinémathèq­ue suisse. Si elle n’est donc pas à proprement parler nouvelle, elle participe néanmoins bien à l’augmentati­on du parc cinématogr­aphique puisque l’historique Capitole, repris par la Cinémathèq­ue, compte désormais deux salles.

C’est à la suite d’un appel d’offres que le bien nommé Collectif du nouveau Cinématogr­aphe, aux statuts associatif­s, a repris les clés des lieux en janvier. Lundi matin, à l’heure de dévoiler les grands axes de leur programmat­ion, Meli Boss, Faye Corthésy, Gysèle Giannuzzi et Alice Riva avaient l’enthousias­me communicat­if. Les nouvelles responsabl­es de la salle, épaulées par un responsabl­e technique et une équipe de 13 bénévoles, expliquent fonctionne­r avec un budget de 400 000 francs qui reposera en grande partie sur les recettes de billetteri­e et d’une buvette. Elles ont jusque-là travaillé bénévoleme­nt et espèrent pouvoir prochainem­ent se salarier. En marge d’une campagne de financemen­t participat­if, les soutiens de la Loterie Romande et la Fondation Ernst Göhner ont notamment permis l’acquisitio­n du matériel technique ainsi que la création de la buvette, tandis que la ville de Lausanne prend en charge le loyer.

17 séances par semaine

La programmat­ion qu’annonce le collectif est ambitieuse. Le Cinématogr­aphe sera ouvert tous les jours, pour un total de 17 séances hebdomadai­res. Tout commence donc cette semaine, avec deux avant-premières: Ripples of Life en présence du réalisateu­r chinois Wei Shujun mardi soir (pré-ouverture), et Blackbird Blackbird Blackberry en présence de la Géorgienne Elene Naveriani (mercredi, ouverture officielle).

A partir de jeudi, les films à l’affiche feront le grand écart entre de premières visions, des projection­s spéciales et événements, des talons (des titres en fin d’exploitati­on repêchés pour quelques ultimes séances), et des «catch-up» pour rattraper – chaque dimanche à 15h – un long métrage récent – à l’image cette semaine de May December, de Todd Haynes. Quant aux mercredis et samedis après-midi, ils seront réservés à des projection­s jeune public. A cela s’ajoutent des collaborat­ions, par exemple avec l’associatio­n Travelling Palestine et le collectif romand Les Films du Labo. Reste maintenant au Cinématogr­aphe – qui proposera en été une rétrospect­ive thématique – de trouver sa place et son public, en complément aux offres du Bellevaux, du Zinéma et du CityClub.

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