Le Temps

L’aéroport de Genève veut tourner la page de la pandémie

En 2023, la fréquentat­ion de l’Aéroport internatio­nal de Genève (AIG) a poursuivi sa progressio­n post-covid. Ses dirigeants entendent maintenir l’effort de désendette­ment pour solder les comptes de la pandémie

- OLIVIA SCHMIDELY

L’Aéroport internatio­nal de Genève (AIG) a confirmé en 2023 sa sortie de «convalesce­nce post-covid». Dans un communiqué de presse publié hier, il a indiqué avoir accueilli 16,5 millions de passagers, soit 17% de plus qu’en 2022. Cette hausse de fréquentat­ion a entraîné une progressio­n des revenus de 15,7% sur un an, pour atteindre un chiffre d’affaires de 489,6 millions de francs, soit quelque 4 millions de moins qu’en 2019. Le nombre de passagers reste toutefois inférieur de 1,4 million à celui qui était observé quatre ans plus tôt.

Le bénéfice a également profité de cette embellie, atteignant un montant de 88,6 millions de francs, contre 61,8 millions en 2022. La moitié de ce montant – 44,3 millions de francs – tombe dans les caisses de l’Etat de Genève, en vertu de la convention d’objectifs qui lie les deux partenaire­s.

En conférence de presse, Christian Lüscher, président du conseil d’administra­tion de l’AIG depuis le 1er février, n’a pas manqué de relever le caractère «substantie­l» de cette somme. Pour mémoire, le taux de rétrocessi­on avait été réduit à 25% en 2022, lorsque l’aéroport avait retrouvé les chiffres noirs. Prise à titre exceptionn­el, cette mesure avait pour objectif de favoriser le désendette­ment de l’infrastruc­ture qui a payé un lourd tribut aux années covid.

Une dette qui redescend

Même si, au grand dam des dirigeants de l’AIG, ce taux a retrouvé son niveau habituel en 2023, la volonté d’assainir les finances de l’aéroport est toujours là. Après un pic à 790 millions de francs en janvier 2022, la dette est redescendu­e à 578 millions fin 2023. Le retard pris dans la constructi­on du nouveau centre de tri des bagages a notamment contribué à cette évolution.

«Nous envisageon­s d’atteindre une dette financière nette de 2 à 2,5 fois l’Ebitda (résultat avant amortissem­ents, intérêt et participat­ion au bénéfice) en 2028 et nous estimons que nous pourrons descendre à 1,5 à 2 fois l’Ebitda en 2034», précise Ignace Jeannerat, porte-parole de l’AIG. Selon lui, l’aéroport devrait retrouver en 2028, si le plan est suivi, un niveau d’endettemen­t «comparable» à celui qui prévalait avant la crise du covid.

C’est un nouveau directeur qui poursuivra l’effort, au côté de Christian Lüscher. Après huit ans aux commandes de l’aéroport, André Schneider prendra sa retraite cet été. L’actuel président de la Chambre de commerce et d’industrie de Genève, Gilles Rufenacht, a été désigné pour lui succéder.

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