La Fed maintient ses taux inchangés
La Réserve fédérale américaine n’a pas modifié ses taux hier, qui demeurent au plus haut depuis plus de vingt ans. Elle conserve en revanche le projet de les réduire par trois fois cette année
Les taux au jour le jour restent entre 5,25 et 5,50%, a annoncé hier la Fed dans un communiqué, après une décision unanime des membres du Comité monétaire. Les membres de la Fed, qui ont relevé leur projection de croissance du PIB des EtatsUnis à +2,1% cette année, au lieu de +1,4% précédemment, prévoient toujours trois baisses de taux d’un quart de point de pourcentage en 2024.
Pour 2025, néanmoins, le Comité est moins optimiste, ne prévoyant plus que trois autres baisses de taux pour les descendre à 3,9%, au lieu de quatre projetées précédemment. Les marchés s’attendaient à ce statu quo.
Dans son communiqué, identique à celui de la précédente réunion de janvier, la Réserve fédérale juge l’économie américaine «solide», avec «de forts gains d’emplois», alors que le taux de chômage demeure à 3,9%.
Perspectives incertaines
Dans ses nouvelles prévisions économiques, la Fed anticipe, comme il y a trois mois lors de ses dernières projections, une inflation à 2,4% en 2024, qui a du mal à descendre sous son niveau actuel, selon l’indice PCE. Le taux de chômage va progresser moins qu’elle ne le craignait, à 4% cette année et 4,1% l’année prochaine.
Le Comité redit «ne pas s’attendre à ce qu’il soit approprié de baisser la cible des taux avant d’être davantage confiant dans la trajectoire durable de l’inflation vers l’objectif de 2%».
Pour juguler une forte inflation née des massifs soutiens monétaires apportés après la crise sanitaire et économique mondiale provoquée par l’épidémie de Covid-19, la banque centrale américaine avait relevé ses taux de 5 points de mars 2022 à juillet 2023, un rythme inédit, les portant jusqu’à 5,25%5,50%.
La Fed est ainsi parvenue à réduire l’inflation des deux tiers depuis son sommet à 9,1% en juin 2022, sans provoquer jusqu’ici de récession, espérant conclure avec un «atterrissage en douceur» en domptant l’inflation sans créer trop de chômage. ▅