L’intelligence émotionnelle, une clé du recrutement
Le recrutement demeure une action centrale dans toute entreprise qui évolue, se transforme et grandit. Le réussir contribue grandement au succès de l’entreprise, au développement de la qualité de l’environnement de travail et au respect de ses valeurs. Qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise, les recruteurs ont le souci d’identifier des profils qui auront non seulement les capacités techniques indispensables mais aussi l’intelligence émotionnelle (IE) suffisante pour une bonne intégration et une interaction positive avec les équipes déjà en place. Les entreprises reconnaissent l’importance de l’IE, qui est souvent associée à de meilleures performances, à une communication plus efficace et un meilleur leadership.
Arrêtons-nous donc quelques instants sur ces émotions qu’il faut identifier ou reconnaître afin de mieux les gérer. Quelles sont-elles? Les émotions (positives ou négatives) apparaissent généralement pour signaler les changements réels ou imaginaires dans les relations entre un individu et son environnement et pour permettre à ce dernier de fournir une réponse adéquate. A titre d’exemple, on peut citer la peur qui apparaît comme une réponse à un danger tout comme la colère qui est une réponse à une menace ou à une injustice. Les émotions sont nombreuses, en voici d’autres: la joie, le dégoût, la surprise, la déception, l’amour, la honte ou encore l’ennui.
Déjà mentionnés dans les années 1950, les termes d’intelligence émotionnelle ont été vulgarisés par Daniel Goleman en 1995. Elle est un ensemble d’aptitudes émotionnelles et sociales qui influencent la façon dont nous nous percevons et nous nous exprimons, la manière dont nous développons et maintenons des relations sociales mais aussi comment nous agissons dans la difficulté ou si nous utilisons les informations émotionnelles de façon efficace et appropriée. Elle englobe des compétences telles que l’empathie, la gestion du stress, la conscience de soi et la capacité à établir des relations harmonieuses. Les personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée sont généralement capables de naviguer efficacement dans les relations sociales, de résoudre les conflits et de prendre des décisions informées par leurs émotions.
Aujourd’hui, il n’est dès lors pas surprenant que le quotient émotionnel des candidats retenus dans un processus de recrutement soit analysé très minutieusement. Il existe de nombreux outils capables d’évaluer l’intelligence émotionnelle, ce sont des tests spécifiques ainsi que des mises en situation. Il est recommandé de faire appel à des professionnels qualifiés pour administrer et interpréter ces évaluations.
Mon expérience de chasseur de têtes m’amène cependant à prendre un peu de recul devant de tels outils. Pour qu’un recrutement soit pleinement réussi dans la durée, il convient d’analyser les deux parties de «l’équation recrutement». Si la partie candidat est désormais fouillée et analysée sous toutes ses coutures, il n’en demeure pas moins que l’autre partie de l’équation, celle qui concerne l’employeur, ne fait que rarement l’objet d’une analyse poussée. J’ai bien souvent le sentiment que toute la responsabilité de la réussite d’un recrutement repose sur les épaules du candidat engagé qui devra trouver le bon comportement et la bonne communication pour satisfaire l’employeur ou l’équipe dans laquelle il doit s’intégrer. On est parfois dans le royaume de la pensée magique. Mais qu’en est-il de l’intelligence émotionnelle de l’équipe qu’il rejoint?
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