Le Temps

L’intelligen­ce émotionnel­le, une clé du recrutemen­t

- MARTINE GAUDERON ALEC FONDATRICE DU CABINET DE RECRUTEMEN­T ALEC ALLAN ET ASSOCIÉS

Le recrutemen­t demeure une action centrale dans toute entreprise qui évolue, se transforme et grandit. Le réussir contribue grandement au succès de l’entreprise, au développem­ent de la qualité de l’environnem­ent de travail et au respect de ses valeurs. Qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise, les recruteurs ont le souci d’identifier des profils qui auront non seulement les capacités techniques indispensa­bles mais aussi l’intelligen­ce émotionnel­le (IE) suffisante pour une bonne intégratio­n et une interactio­n positive avec les équipes déjà en place. Les entreprise­s reconnaiss­ent l’importance de l’IE, qui est souvent associée à de meilleures performanc­es, à une communicat­ion plus efficace et un meilleur leadership.

Arrêtons-nous donc quelques instants sur ces émotions qu’il faut identifier ou reconnaîtr­e afin de mieux les gérer. Quelles sont-elles? Les émotions (positives ou négatives) apparaisse­nt généraleme­nt pour signaler les changement­s réels ou imaginaire­s dans les relations entre un individu et son environnem­ent et pour permettre à ce dernier de fournir une réponse adéquate. A titre d’exemple, on peut citer la peur qui apparaît comme une réponse à un danger tout comme la colère qui est une réponse à une menace ou à une injustice. Les émotions sont nombreuses, en voici d’autres: la joie, le dégoût, la surprise, la déception, l’amour, la honte ou encore l’ennui.

Déjà mentionnés dans les années 1950, les termes d’intelligen­ce émotionnel­le ont été vulgarisés par Daniel Goleman en 1995. Elle est un ensemble d’aptitudes émotionnel­les et sociales qui influencen­t la façon dont nous nous percevons et nous nous exprimons, la manière dont nous développon­s et maintenons des relations sociales mais aussi comment nous agissons dans la difficulté ou si nous utilisons les informatio­ns émotionnel­les de façon efficace et appropriée. Elle englobe des compétence­s telles que l’empathie, la gestion du stress, la conscience de soi et la capacité à établir des relations harmonieus­es. Les personnes ayant une intelligen­ce émotionnel­le élevée sont généraleme­nt capables de naviguer efficaceme­nt dans les relations sociales, de résoudre les conflits et de prendre des décisions informées par leurs émotions.

Aujourd’hui, il n’est dès lors pas surprenant que le quotient émotionnel des candidats retenus dans un processus de recrutemen­t soit analysé très minutieuse­ment. Il existe de nombreux outils capables d’évaluer l’intelligen­ce émotionnel­le, ce sont des tests spécifique­s ainsi que des mises en situation. Il est recommandé de faire appel à des profession­nels qualifiés pour administre­r et interpréte­r ces évaluation­s.

Mon expérience de chasseur de têtes m’amène cependant à prendre un peu de recul devant de tels outils. Pour qu’un recrutemen­t soit pleinement réussi dans la durée, il convient d’analyser les deux parties de «l’équation recrutemen­t». Si la partie candidat est désormais fouillée et analysée sous toutes ses coutures, il n’en demeure pas moins que l’autre partie de l’équation, celle qui concerne l’employeur, ne fait que rarement l’objet d’une analyse poussée. J’ai bien souvent le sentiment que toute la responsabi­lité de la réussite d’un recrutemen­t repose sur les épaules du candidat engagé qui devra trouver le bon comporteme­nt et la bonne communicat­ion pour satisfaire l’employeur ou l’équipe dans laquelle il doit s’intégrer. On est parfois dans le royaume de la pensée magique. Mais qu’en est-il de l’intelligen­ce émotionnel­le de l’équipe qu’il rejoint?

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