Le Temps

La micromécan­ique, un champ d’innovation ouvert

Dominique Renaud le prouve en transforma­nt une simple montre mécanique en centrale de production d’énergie

- S. GT

La marque Renaud Tixier a été créée en 2023, avec un objectif précis: revisiter les fondamenta­ux de la montre mécanique. C’est-à-dire tout ce qui touche aux organes essentiels servant à produire de l’énergie, la transmettr­e et assurer la libération régulière de cette énergie – ce qui permet à la montre d’être précise.

Le projet s’est construit autour d’un noyau de quatre personnes. Michel Nieto, qui assure la direction opérationn­elle et commercial­e, Jean-Luc Errant, qui a réuni le collège d’investisse­urs, et les horlogers Dominique Renaud et Julien Tixier. Ces derniers sont encadrés par un collectif: Alexandre Bugnon, constructe­ur; Sébastien Rousseau, horloger prototypis­te; Maëlle Constant, émailleuse; Coralie Mercier, graveuse.

Un mécanisme inédit

La première réalisatio­n porte le nom de «Monday» – signifiant qu’il y en aura d’autres. Le point focal est l’énergie. Pour l’exercice, les horlogers ont choisi le microrotor (une petite masse qui oscille avec les mouvements du porteur), classé «haute horlogerie», mais très peu efficient. Dominique Renaud en a fait une centrale de production d’énergie en lui ajoutant un propulseur. La mise au point est menée en parallèle de la réalisatio­n de la montre complète. Une difficulté en soi, puisqu’il s’agit de développer un mécanisme inédit et d’assurer des finitions définitive­s (anglage, polissage, émaillage, gravure) sur la même pièce de travail.

La tournée de présentati­on était prévue mi-mars. La montre a été achevée à la dernière minute, comme il se doit, explique Dominique Renaud: «Si nous avions eu un mois de plus, nous aurions continué à travailler dessus jusqu’au dernier moment.» La réception dépasse les attentes. L’objectif est de produire 62 pièces cette année (prix public: près de 80 000 francs), ce qui apparaît très insuffisan­t. D’après le récit de Michel Nieto, il faudra arbitrer: «Nous avançons sur la lame d’un couteau. D’un côté, il y a le chiffre d’affaires. De l’autre, la rareté. La seule chose que nous ne voulons pas, c’est avoir trop de pièces sur le marché.»

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