Pourquoi la danse est (toujours) le meilleur des sports
Je le dis (en boucle) depuis 2015. Dans un Charivari paru cette année-là, je relevais: «La zumba est le sport le plus stimulant que j'aie jamais pratiqué, car, loin d'être réservée à des décérébrées en rose fluo, cette danse cardio exige coordination des mouvements et maîtrise des enchaînements. La tête et les jambes, quoi. Et, en prime, la joie, puisqu'il est impossible de danser sans ressentir ce frétillement en soi.»
Dix ans après, je danse toujours avec autant d'entrain, ce qui me permet, entre autres gains, de regarder les médecins de loin. Comme l'expliquait si bien Lucy Vincent dans Faites danser votre cerveau!, ouvrage paru en 2019 et commenté illico dans notre journal, la danse cumule toutes les qualités. Elle fait travailler le coeur, les muscles, les articulations, la mémoire, la coordination et procure un tel plaisir, souvent collectif, que tout ce labeur se déroule dans la bonne humeur. Enfin, important, ces temps: on ne risque pas sa vie en la pratiquant.
Le 15 mars dernier, Le Monde a encore enfoncé le clou. En se basant sur plusieurs études récentes, le quotidien affirme que la danse, «a des effets positifs sur le bien-être émotionnel, la dépression, la motivation, la cognition sociale et certains aspects de la mémoire». Et ceci, précise le titre, «mieux que la marche, le yoga, le renforcement musculaire ou la course à pied»!
Pour résumer, en dansant, on a non seulement plus de plaisir sur le moment, mais également plus de bienfaits à long terme qu'en pratiquant un sport vu comme exigeant.
Très bien, dites-vous, mais que se passet-il si on n'a ni le sens du rythme ni le don de la coordination? Il ne se passe rien. En tout cas rien qui puisse vous freiner. La danse se décline en tant de versions qu'il y a forcément un style qui vous correspond.
Si l'apprentissage des pas vous rebute, vous pouvez très bien rejoindre un cours d'impro. Et si, au contraire, vous êtes trop timide pour laisser votre corps s'exprimer librement dans le flow, le cours de danse en ligne, façon country, vous tend les bras. Il y en a pour tous les goûts et, toujours, dans la joie. Le principal, poursuit l'article du Monde, est donc de danser, activité qui «stimule le système nerveux autonome», détaille le psychiatre et danseur Emmanuel Monneron. Constitué de deux systèmes, orthosympathique et parasympathique, le système nerveux autonome «agit sur les fonctions automatiques du corps (la respiration et la digestion, les battements cardiaques), contrôle les activités viscérales afin de maintenir l'homéostasie et joue le rôle de chef d'orchestre du rythme veille-sommeil». On est donc assez content si ce système se porte bien, ce qui ne manque pas d'arriver, assure le spécialiste, lorsque l'on danse régulièrement.
Enfin, ce dernier argument qui n'est pas rien en ces temps de chagrin. A moins de la pratiquer sur une rambarde haut perchée, cette activité est sans danger. Tout au plus peut-on se tordre le pied, mais jamais les amateurs que nous sommes n'y laisseront notre vie ou notre santé.
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