Le Temps

Obligo, une incroyable affaire loin de se terminer

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Obligo, ce nom vous dit-il quelque chose? C’est possible. Car depuis dix ans déjà, la Fédération romande des consommate­urs (FRC) mais aussi le Secrétaria­t d’Etat à l’économie (Seco) livrent un bras de fer impression­nant avec cette entreprise basée à Schwytz.

D’abord, un petit rappel. Depuis des années, des dizaines, voire des centaines, de Suisses se sont plaints auprès de diverses associatio­ns et autorités de factures injustifié­es émanant d’Obligo. Selon cette entreprise, ces personnes ont souscrit des abonnement­s pour des sites web pornograph­iques. Mais les plaignants contestent ces allégation­s, nient avoir visité ces sites et donné leur consenteme­nt pour de tels abonnement­s, pour des montants atteignant plusieurs centaines de francs.

Ces dernières années, de nombreux articles ont relaté les mésaventur­es d’internaute­s pris au dépourvu et menacés par des sociétés de recouvreme­nt leur réclamant des sommes toujours plus élevées. Ces internaute­s se sont très certaineme­nt fait avoir en cliquant, sur le petit écran de leur téléphone, sur un lien les obligeant à conclure un abonnement, sans que cela soit précisé clairement.

Le 21 mars dernier, après avoir été déboutée par le Tribunal cantonal de Schwytz (pour des motifs d’ordre formel), la FRC a affirmé qu’elle allait porter l’affaire devant le Tribunal fédéral. De son côté, le Seco abandonne la lutte et ne fera pas recours.

Cette affaire montre, outre la pugnacité de la FRC, que le droit suisse ne semble pas parfaiteme­nt adapté à ce genre d’affaires. Et que les internaute­s peuvent payer cher quelques secondes d’imprudence sur leur smartphone… ■

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