Obligo, une incroyable affaire loin de se terminer
Obligo, ce nom vous dit-il quelque chose? C’est possible. Car depuis dix ans déjà, la Fédération romande des consommateurs (FRC) mais aussi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) livrent un bras de fer impressionnant avec cette entreprise basée à Schwytz.
D’abord, un petit rappel. Depuis des années, des dizaines, voire des centaines, de Suisses se sont plaints auprès de diverses associations et autorités de factures injustifiées émanant d’Obligo. Selon cette entreprise, ces personnes ont souscrit des abonnements pour des sites web pornographiques. Mais les plaignants contestent ces allégations, nient avoir visité ces sites et donné leur consentement pour de tels abonnements, pour des montants atteignant plusieurs centaines de francs.
Ces dernières années, de nombreux articles ont relaté les mésaventures d’internautes pris au dépourvu et menacés par des sociétés de recouvrement leur réclamant des sommes toujours plus élevées. Ces internautes se sont très certainement fait avoir en cliquant, sur le petit écran de leur téléphone, sur un lien les obligeant à conclure un abonnement, sans que cela soit précisé clairement.
Le 21 mars dernier, après avoir été déboutée par le Tribunal cantonal de Schwytz (pour des motifs d’ordre formel), la FRC a affirmé qu’elle allait porter l’affaire devant le Tribunal fédéral. De son côté, le Seco abandonne la lutte et ne fera pas recours.
Cette affaire montre, outre la pugnacité de la FRC, que le droit suisse ne semble pas parfaitement adapté à ce genre d’affaires. Et que les internautes peuvent payer cher quelques secondes d’imprudence sur leur smartphone… ■