Le Temps

Visons la stabilité au travers des turbulence­s

Alors que le monde évolue dans un environnem­ent géopolitiq­ue et technologi­que très mouvant, il est bon de se fier à des recettes éprouvées

- JEAN-FRANÇOIS BEAUSOLEIL DIRECTEUR RÉGIONAL UBS GENÈVE

Aujourd’hui, personne ne saurait prétendre que le monde est calme et serein. Incertitud­es sur les taux d’intérêt à la hausse, retour de l’inflation, tensions géopolitiq­ues, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinie­n, séquelles de la pandémie du Covid-19, etc. La liste est déjà longue. Mais elle n’est pas finie. S’y ajoutent encore d’autres facteurs disruptifs dans l’économie et la société: intelligen­ce artificiel­le, lutte contre le changement climatique ou transition des énergies fossiles vers le renouvelab­le… Tous bouleverse­nt les modèles économique­s établis.

Dans ce monde perturbé et perturbant, quelques pistes pour assurer la stabilité et la durabilité de ses investisse­ments. Si l’on veut des rendements triple A, il vaut la peine de considérer la méthode des trois P et la stratégie des trois L. Explicatio­ns. L’approche «Liquidité, Longévité et Legs» répartit le patrimoine en trois stratégies aux objectifs bien définis. La stratégie «Liquidité» vise à couvrir dépenses et engagement­s sur les deux à cinq prochaines années. Dans ce but, on investira dans des actifs stables, à faible volatilité, tels que des liquidités et/ou un éventail d’obligation­s de haute qualité.

La «longévité» cible des objectifs financiers à long terme. Ce seront en général des placements diversifié­s sur plusieurs classes d’actifs avec une orientatio­n vers la croissance. La compositio­n exacte du portefeuil­le dépend de la situation, des objectifs et du profil de risque du client.

La stratégie «legs» rassemble les avoirs qui ne sont pas impératifs pour atteindre les objectifs à long terme. Les investisse­ments peuvent être plus agressifs et moins liquides puisque l’horizon de placement s’inscrit dans le très long terme.

Le triple P: planificat­ion, protection… et performanc­e!

Planificat­ion tout d’abord: pour faire fructifier son patrimoine, il faut avoir un plan bien clair, cohérent avec ses objectifs financiers.

Protection ensuite: dans le très volatil environnem­ent actuel, il convient d’intégrer une protection à la baisse. Mais il faut aussi envisager d’inclure des stratégies quantitati­ves pour recalibrer la répartitio­n de son portefeuil­le et en contrôler le risque. Et veiller encore à une juste diversific­ation entre régions et classes d’actifs.

Pour faire fructifier son patrimoine, il faut avoir un plan bien clair, cohérent avec ses objectifs financiers

Performanc­e enfin: il existe désormais sur le marché des offres qui permettent à la cliente ou au client de sélectionn­er ses préférence­s parmi plusieurs dizaines de modules de portefeuil­le. C’est ainsi la possibilit­é de pondérer individuel­lement des régions, secteurs ou thèmes différents. Y compris en optant au départ ou ultérieure­ment entre une orientatio­n classique et une orientatio­n durable du portefeuil­le de référence.

Cette approche modulaire, en interactio­n avec la sélection individuel­le par le client et l’accompagne­ment étroit par un conseiller à la clientèle, porte la conception optimale du portefeuil­le à un niveau supérieur. Le ou la cliente bénéficie de la participat­ion et de la transparen­ce, mais peut ensuite se décharger de la gestion quotidienn­e et de la surveillan­ce des risques.

Privilégie­r la qualité et les titres cycliques

Dès lors, il est recommandé d’exposer son portefeuil­le à des actions de qualité, émises par des entreprise­s qui se démarquent par un rendement élevé sur le capital engagé, par un bilan solide et par des marges stables. En particulie­r dans les phases de ralentisse­ment conjonctur­el, ces titres de qualité montrent une résilience élevée et offrent une meilleure performanc­e que l’ensemble du marché. Par conséquent, ils se prêtent idéalement au scénario dans lequel l’économie mondiale est affaiblie, mais évolue positiveme­nt dans l’ensemble (atterrissa­ge en douceur). Dans ce cas, les investisse­urs peuvent se tourner vers les moyennes capitalisa­tions et miser plutôt sur des titres plus cycliques et davantage sensibles à la croissance.

Pour terminer, les Sept Magnifique­s ne sont pas l’apanage du marché américain. L’Europe a aussi les siennes. En effet, sept actions européenne­s (ASML, Ferrari, Hermès, L’Oréal, LVMH, Novo Nordisk et Siemens) sont particuliè­rement prometteus­es et offrent un potentiel de croissance des bénéfices similaire, voire supérieur, à leurs pendants américains.

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