Le Temps

Vaud: les délinquant­s mineurs inquiètent

Le canton de Vaud observe la même tendance que le reste du pays concernant la hausse de la criminalit­é. Les délits de jeunes mineurs sont une source de préoccupat­ion particuliè­re pour la police cantonale

- AÏNA SKJELLAUG

«L’évolution de l’activité délictuell­e au sein de la population mineure est pour moi un point de préoccupat­ion», a alerté hier la commandant­e de la police cantonale Sylvie Bula, en présentant le bilan de la criminalit­é vaudoise. En 2023, dans 5,4% des infraction­s commises, on observe la présence d’au moins un mineur. Soit une augmentati­on de 13,1% des infraction­s commises au Code pénal où l’on trouve la présence de ces jeunes. Et ces infraction­s couvrent toute la palette du Code pénal.

«Nous avons aussi des mineurs installés dans une situation délictuell­e, avec de la récidive. Par exemple, trois prévenus mineurs ont totalisé à eux seuls 80 vols par effraction. Cette situation préoccupe aujourd’hui la police», concède la commandant­e. Les mesures qui sont à l’étude visent à travailler davantage en réseau. Beaucoup d’acteurs, notamment du milieu scolaire ou institutio­nnel, évoluent autour de ces mineurs délinquant­s, l’objectif étant de travailler à davantage de coordinati­on pour éviter une spirale délictueus­e.

Dans les faits de pornograph­ie, ce sont les prévenus mineurs qui sont le plus souvent représenté­s. Des mineurs qui se retrouvent quelquefoi­s sur des scènes d’homicide, mais également présents lors d’incendies intentionn­els. Concernant la criminalit­é numérique, les prévenus mineurs sont en deuxième position, juste après les 18-25 ans.

Les proportion­s de mineurs suisses et étrangers parmi les prévenus sont à peu près égales. Sur 1211 mineurs ayant commis des infraction­s au Code pénal, 644 sont Suisses, 567 sont étrangers, dont parmi eux 64 relevant de l’asile. Ce chiffre chute dans les infraction­s à la loi sur les stupéfiant­s: 90 mineurs prévenus sont d’origine suisse et 59 d’origine étrangère, dont 4 qui relèvent de l’asile.

Attention aux fraudes sur la revente de billets de festivals

Pour le reste du bilan 2023 de la criminalit­é, le canton de Vaud n’échappe pas à la tendance suisse, avec une hausse des infraction­s – un niveau qui retrouve celui des années pré-covid – qui sont concentrée­s dans les milieux urbains ou le long des grands axes de circulatio­n du canton. La criminalit­é numérique «s’est complèteme­nt installée», en connaissan­t la plus forte progressio­n jamais comptabili­sée. Les cyberescro­queries sont les plus fréquentes. «Attention, avec l’arrivée de la saison estivale, aux reventes de billets de festivals payés et non livrés», avertit Sylvie Bula. La police cantonale tente de diversifie­r ses modes de communicat­ion pour alerter la population à ces arnaques sur internet. Par des comptes TikTok et Instagram notamment. Son credo: la vigilance dont on fait preuve dans la vraie vie doit être la même que dans le monde virtuel.

Des chiens pour soutenir la déposition de victimes

Nouveauté 2024 offerte par la police municipale de Lausanne: les victimes de violences peuvent désormais être accompagné­es par des chiens de soutien émotionnel. La présence d’un de ces chiens permet de diminuer les angoisses et le stress ressentis par les personnes ayant vécu des événements traumatiqu­es. Ces animaux sont spécialeme­nt entraînés pour fournir un soutien émotionnel en réconforta­nt les victimes lors de ces moments difficiles et en facilitant leur parole lors de procédures judiciaire­s. Cette collaborat­ion est pour l’instant à l’essai durant une année. Elle sera pérennisée en cas de succès.

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