Heureux comme des écrivains suisses à Paris
Le Festival du livre de Paris bat son plein ce week-end au Grand Palais éphémère, sur le Champs de Mars. Après le Salon du livre de Genève début mars, celui de Bruxelles la semaine dernière, celui de la littérature jeunesse à Bologne cette semaine, le salon parisien réunit plus de 300 auteurs et autrices de France, de Navarre, du Québec, invité d’honneur, et de Suisse. Loin de montrer des signes de lassitude pour ces grands rassemblements, le public est présent en masse à chaque fois. A Paris cette année, la programmation se distingue par un souci accru de diversité, entre les genres littéraires et les provenances des maisons d’édition. Jusqu’ici centralisée dans une direction artistique, la sélection des auteurs a été confiée cette année à un panel de programmateurs. Les vertus du collectif se font sentir par de nombreuses rencontres inédites où les thématiques réunissent à la même table écrivains de littérature jeunesse, de bande dessinée ou de romans. L’oeil averti note aussi un choix affûté d’auteurs suisses. Outre Elisa Shua Dusapin pour Le Vieil Incendie (Zoé) et Joseph Incardona pour
Stella et l’Amérique (Finitude), la Zurichoise Dana Grigorcea parlera de la légende de Dracula dans la Roumanie d’aujourd’hui avec
Ceux qui ne meurent jamais (Les Argonautes). Née en 2023, la maison d’édition La Veilleuse à Renens est invitée pour présenter Julien Burri (également journaliste au Temps) et La Double Nuit du lac. Laurence Gudin, des Editions La Baconnière se félicite d’avoir réédité l’essai d’André Ourednik,
Robopoïèses, sur les potentialités de l’intelligence artificielle créative. Publié une première fois en 2021, l’ouvrage paraît cette année dans une version augmentée d’une centaine de pages. Entre-temps, l’entrée en scène de Chat GPT a placé l’IA au centre de l’attention. André Ourednik sera à Paris après avoir été invité à Bruxelles.
Derrière cette sélection qui démontre une connaissance approfondie des catalogues des maisons suisses se tient Adélaïde Fabre. Dotée d’une grande pratique des festivals littéraires, elle est aussi la programmatrice, depuis 2020, du Livre sur les quais à Morges. Depuis quatre ans, elle suit de près et lit ce qui s’écrit en Suisse romande. «Morges et Paris, les deux expériences s’enrichissent l’une l’autre», nous confirme-t-elle. A Paris ce week-end, cela se voit.
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