Une enquête sur les faiseurs de Suisses lauréate du Prix suisse du journalisme
Deux enquêteurs locaux remportent le Prix du journalisme suisse de l’année. «Le Temps» était aussi à l’honneur, grâce aux récompenses reçues par son journaliste Valère Gogniat et les photographes indépendants Mark Henley et Nicolas Brodard
XPluie de récompenses décernées par la Fondation Reinhardt von Graffenried vendredi à l'Université de Berne, lors d'une soirée qui a fait remonter les moments forts de l'année 2023, et la richesse d'angles et de formats avec laquelle ils ont été couverts par les médias suisses. Grands gagnants de la soirée, Matthias Niederberger et Fabian Duss sont les journalistes de l'année et succèdent ainsi à Maurine Mercier, la correspondante de la RTS basée à Kiev. «Critiquer plutôt que s'habituer», a résumé Marco Solari lors de sa laudatio au sujet du travail à Schwytz des deux journalistes locaux du Freier Schweizer.Dans les cinq catégories primées, les Alémaniques ont raflé tous les premiers prix, à l'exception notable du journaliste de la RTS François Ruchti. Son reportage diffusé à Mise au point sur l'ampleur du fléau de la pédophilie au sein de l'abbaye de Saint-Maurice a eu un retentissement énorme en Suisse. «Que ce reportage produise autant d'effets, encore en 2024, montre que les journalistes ont encore du travail à accomplir», a estimé François Ruchti.
La jeune Bernoise Jana Schmid a remporté la catégorie «texte», pour l'histoire publiée dans Republik d'un frère et d'une soeur philippins exploités par de riches résidents de Gstaad. Journaliste au Temps, Valère Gogniat a glané le 3e prix de cette même catégorie avec son «Braquage à la jurassienne», grand récit qui décortique les semaines qui ont précédé l'élection surprise de Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral. Au coeur du récit, la méthode jurassienne favorisant la montée en puissance d'une personnalité outsider qui, entre maillage régional serré et décomplexion poussée, va jusqu'à décrocher le sacre.
Dans la catégorie audio, l'intervieweur politique de SRF Dominik Meier a été préféré à deux Romands pourtant très originaux, Shyaka Kagame pour son podcast Boulevard du village noir, et Raphaele Bouchet pour son enquête sur l'inceste, diffusée par Vacarme (RTS).
Sans surprise, le Zurichois Dominic Nahr est couronné photographe de presse de l'année, après avoir gagné des prix pour ses portraits sensibles d'Ukrainiens et ses clichés pris après le tremblement de terre au Maroc. Tous publiés par la
NZZ. Les vainqueurs par catégorie du Swiss Press Photo ont aussi reçu leur trophée. Déjà photographe de l'année à deux reprises, Mark Henley a remporté cette fois-ci la catégorie «Actualité» pour ses images publiées dans Le Temps sur la débâcle de Credit Suisse.
Avec un reportage sur des campeurs permanents, paru dans
Arcinfo, Guillaume Perret a décroché le prix dans la catégorie «Vie quotidienne», alors que le Vaudois Matthieu Zellweger a reçu la récompense «Histoires suisses» pour un travail sur les accompagnants sexuels de personnes handicapées, publié sur le portail Lesjours.fr. Pas question d'oublier le Fribourgeois Nicolas Brodard, qui a décroché un 3e prix «Portrait» pour des photos de la pianiste Yuja Wang, publiées dans Le Temps. Les travaux primés feront l'objet d'une exposition qui s'ouvrira le 9 mai au Musée national de Zurich et passera notamment par le château de Prangins.
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