Ouf, il y aura neuf équipes en LNA masculine
Trois clubs, dont le VBC Colombier, ont été promus administrativement pour redonner à l’élite masculine de la discipline un championnat digne de ce nom. Une belle preuve de souplesse de la fédération, estiment plusieurs dirigeants
XIl y aura neuf équipes la saison prochaine en Ligue nationale A masculine de volleyball. Cela peut paraître peu pour la première division du deuxième sport collectif comptant le plus de licenciés en Suisse après le football. Ce sera déjà deux de plus que lors de l’exercice qui s’achèvera samedi par le sacre de Schönenwerd ou Amriswil, après le cinquième match de la finale des play-off. Surtout: il y a quelques semaines encore, il était prévu que le championnat n’implique en 20242025 que… six formations.
Cette situation résultait d’un côté du retrait de Lucerne, pour des raisons «de structures et de gestion», et de l’autre de l’impossible promotion de Colombier, double champion en titre de Ligue nationale B, à cause d’une salle pas aux normes de l’élite. En toile de fond: la volonté de la fédération Swiss Volley que l’élite réponde à des hauts standards de professionnalisme, pas toujours faciles à adopter et à maintenir pour les clubs.
Il faut croire que le système avait ses limites. «Six équipes en LNA, ce n’était pas possible, notre sport aurait perdu toute crédibilité vis-à-vis des médias, des sponsors», estime Pierre Pfefferlé, président du Lausanne Université Club, qui vient de monter sur la troisième marche du podium. Lorsqu’il a vu la perspective se dessiner, l’homme a écrit à ses homologues d’Amriswil, Schönenwerd, Näfels, Jona et Chênois, qui partageaient tous ses inquiétudes. Alertée, Swiss Volley n’a pas tardé à réagir et a mis en place un groupe de travail pour réorganiser la LNA masculine. «Et là, ça a été l’autoroute, indique Pierre Pfefferlé, car nous étions tous d’accord sur l’urgence d’augmenter le nombre d’équipes.»
Un nombre idéal de dix a été fixé. Ce sera pour plus tard. Dans la précipitation de ces semaines décisives, il n’a été possible de trouver que trois clubs aptes et volontaires: Colombier, Sursee et Saint-Gall. Ces désormais anciens pensionnaires de Ligue nationale B se sont vu proposer une ascension avec des exigences assouplies et la perspective de saison(s) sans relégation sportive. De quoi envisager un développement progressif et suffisamment serein pour ne pas craindre la gabegie. Sacré retournement de situation pour le VBC Colombier qui avait renoncé à briguer la promotion quelques semaines plus tôt… «Oui, pas mal d’eau a coulé sous les ponts, rigole le président du club Thomas Gutknecht. Comme les clubs de LNA voulaient éviter un championnat à six équipes, nous avons pu poser nos conditions pour monter. Par exemple, nous avons obtenu une dérogation nous permettant de disputer au moins deux saisons dans notre salle des Mûriers, ce qui nous tenait à coeur.»
Un budget à doubler
Le club neuchâtelois entend toutefois profiter de l’opportunité pour «développer de vraies structures dignes d’un club de LNA» et s’installer durablement dans l’élite. Thomas Gutknecht estime qu’il faudra tripler les apports de sponsors (actuellement 40 000 francs) et doubler le budget global (actuellement 100 000 francs) afin d’engager un entraîneur professionnel susceptible d’assurer la coordination technique du club, et potentiellement un ou deux renforts.
Ces ambitions s’inscrivent dans l’esprit des aménagements effectués. «Notre objectif peut se résumer très brièvement: offrir des possibilités», déclare Philippe Saxer, directeur de Swiss Volley, dans un communiqué publié hier. «Au final, tout le monde est gagnant, se réjouit Pierre Pfefferlé, du LUC. On a parfois cette image d’instances sportives très rigides, incapables de voir plus loin que leur règlement, mais là, il faut saluer la réactivité et la créativité avec laquelle Swiss Volley a agi.»
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