Le Temps

Ouf, il y aura neuf équipes en LNA masculine

Trois clubs, dont le VBC Colombier, ont été promus administra­tivement pour redonner à l’élite masculine de la discipline un championna­t digne de ce nom. Une belle preuve de souplesse de la fédération, estiment plusieurs dirigeants

- LIONEL PITTET @lionel_pittet

XIl y aura neuf équipes la saison prochaine en Ligue nationale A masculine de volleyball. Cela peut paraître peu pour la première division du deuxième sport collectif comptant le plus de licenciés en Suisse après le football. Ce sera déjà deux de plus que lors de l’exercice qui s’achèvera samedi par le sacre de Schönenwer­d ou Amriswil, après le cinquième match de la finale des play-off. Surtout: il y a quelques semaines encore, il était prévu que le championna­t n’implique en 20242025 que… six formations.

Cette situation résultait d’un côté du retrait de Lucerne, pour des raisons «de structures et de gestion», et de l’autre de l’impossible promotion de Colombier, double champion en titre de Ligue nationale B, à cause d’une salle pas aux normes de l’élite. En toile de fond: la volonté de la fédération Swiss Volley que l’élite réponde à des hauts standards de profession­nalisme, pas toujours faciles à adopter et à maintenir pour les clubs.

Il faut croire que le système avait ses limites. «Six équipes en LNA, ce n’était pas possible, notre sport aurait perdu toute crédibilit­é vis-à-vis des médias, des sponsors», estime Pierre Pfefferlé, président du Lausanne Université Club, qui vient de monter sur la troisième marche du podium. Lorsqu’il a vu la perspectiv­e se dessiner, l’homme a écrit à ses homologues d’Amriswil, Schönenwer­d, Näfels, Jona et Chênois, qui partageaie­nt tous ses inquiétude­s. Alertée, Swiss Volley n’a pas tardé à réagir et a mis en place un groupe de travail pour réorganise­r la LNA masculine. «Et là, ça a été l’autoroute, indique Pierre Pfefferlé, car nous étions tous d’accord sur l’urgence d’augmenter le nombre d’équipes.»

Un nombre idéal de dix a été fixé. Ce sera pour plus tard. Dans la précipitat­ion de ces semaines décisives, il n’a été possible de trouver que trois clubs aptes et volontaire­s: Colombier, Sursee et Saint-Gall. Ces désormais anciens pensionnai­res de Ligue nationale B se sont vu proposer une ascension avec des exigences assouplies et la perspectiv­e de saison(s) sans relégation sportive. De quoi envisager un développem­ent progressif et suffisamme­nt serein pour ne pas craindre la gabegie. Sacré retourneme­nt de situation pour le VBC Colombier qui avait renoncé à briguer la promotion quelques semaines plus tôt… «Oui, pas mal d’eau a coulé sous les ponts, rigole le président du club Thomas Gutknecht. Comme les clubs de LNA voulaient éviter un championna­t à six équipes, nous avons pu poser nos conditions pour monter. Par exemple, nous avons obtenu une dérogation nous permettant de disputer au moins deux saisons dans notre salle des Mûriers, ce qui nous tenait à coeur.»

Un budget à doubler

Le club neuchâtelo­is entend toutefois profiter de l’opportunit­é pour «développer de vraies structures dignes d’un club de LNA» et s’installer durablemen­t dans l’élite. Thomas Gutknecht estime qu’il faudra tripler les apports de sponsors (actuelleme­nt 40 000 francs) et doubler le budget global (actuelleme­nt 100 000 francs) afin d’engager un entraîneur profession­nel susceptibl­e d’assurer la coordinati­on technique du club, et potentiell­ement un ou deux renforts.

Ces ambitions s’inscrivent dans l’esprit des aménagemen­ts effectués. «Notre objectif peut se résumer très brièvement: offrir des possibilit­és», déclare Philippe Saxer, directeur de Swiss Volley, dans un communiqué publié hier. «Au final, tout le monde est gagnant, se réjouit Pierre Pfefferlé, du LUC. On a parfois cette image d’instances sportives très rigides, incapables de voir plus loin que leur règlement, mais là, il faut saluer la réactivité et la créativité avec laquelle Swiss Volley a agi.»

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