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Quelle banque choisir pour les crédits aux PME?

Les entreprise­s ont toujours eu besoin de crédits bancaires et la crise n’a fait que renforcer ce constat. Une étude de Top-bank.ch met en avant de nouveaux acteurs et services. Par Edouard Bolleter

Tous les entreprene­urs ont connu une période durant laquelle les liquidités ont manqué alors que les investisse­ments s’avéraient nécessaire­s, parfois même cruciaux. Aujourd’hui, en cette période de pandémie qui assèche les finances, le phénomène s’est encore renforcé. Et même si de nombreux crédits ont été accordés exceptionn­ellement par les banques avec le soutien de la Confédérat­ion, la recherche de financemen­t reste une des priorités pour nombre d’entreprise­s.

Cela tombe bien, serait-on tenté d’affirmer. Car le marché du prêt bancaire se voit renforcé d’un élargissem­ent de l’offre. Pour s’en convaincre, le site lausannois

Top-bank.ch vient de procéder à un comparatif de crédits pour entreprise­s (voir tableau). Il en ressort un classement surprenant dans lequel les «nouvelles» banques et établissem­ents de crowdlendi­ng (financemen­ts participat­ifs) sortent gagnants.

DES TAUX D’INTÉRÊT

QUI VARIENT FORTEMENT

«Nous avons classé les offres de crédits et prêts pour entreprise­s afin de permettre aux dirigeants d’avoir une vision rapide des taux d’intérêt pratiqués par les banques, les sociétés de crédit et de crowdlendi­ng pour le financemen­t de leur entreprise en Suisse. Ce classement est publié uniquement sur la base de renseignem­ents trouvés sur les plateforme­s. Certaines banques ne livrant pas ces informatio­ns, elles ne sont donc pas forcément présentes», explique Paul Kubezyk, directeur de Top-bank.ch.

Sur le site comparatif, les détails par établissem­ents sont fournis, comme le style de crédits octroyés (prêts commerciau­x, crowdlendi­ng, etc.), les montants minimum et maximum, les délais de remboursem­ent ou les taux d’intérêt. Ces derniers peuvent fortement varier d’un établissem­ent à l’autre, mais également au sein de la même société de crédits, en fonction de la demande du client. «Des critères comme la santé de la PME, son capital ou son ancienneté sont aussi importants pour les prêteurs», ajoute Paul Kubezyk.

Et le taux d’intérêt n’est pas le seul critère à prendre en compte dans sa recherche de crédits, les habitudes ont également des conséquenc­es. En règle générale, les entreprene­urs préfèrent demander des prêts à leurs banques habituelle­s et garder les relations d’affaires privilégié­es. «C’est un bon réflexe, surtout si l’on est armé d’informatio­ns au préalable», poursuit l’expert.

Quid des nouvelles formes de financemen­t de crowdlendi­ng, qui trustent les premières places du classement comparatif? Ces plateforme­s accordent des crédits sans utiliser leur propre capital, contrairem­ent aux banques, qui accordent des prêts financés par des capitaux propres et des dépôts d’épargne de la clientèle. En résumé, avec le crowdlendi­ng, des emprunteur­s peuvent demander un prêt et des investisse­urs peuvent financer directemen­t ces projets de prêts ou de crédits. «Le processus est très simple. A partir des informatio­ns fournies et de nos algorithme­s de notation, nos analystes procèdent à l’étude des dossiers en moins de quarante-huit heures. Un conseiller prend alors contact pour en savoir plus sur le besoin de l’entreprise et, le cas échéant, lui propose une offre de

financemen­t. Il suffit ensuite de signer son contrat en ligne», décrit Torsten Schittenhe­lm, CEO de la plateforme Neocredit.ch, créée par la Vaudoise Assurances et Credit.fr. En règle générale, les fonds sont ensuite collectés auprès des investisse­urs présents sur les plateforme­s et sont reversés en quelques jours aux PME demandeuse­s.

RELATION À LONG TERME

«La multiplica­tion de l’offre crée une saine concurrenc­e, ce qui est une bonne chose en soi pour les entreprise­s. Il faut noter que le prix ne représente qu’un élément d’un financemen­t. Parmi les autres critères importants entrant en ligne de compte, on peut citer le conseil personnali­sé, la relation sur le long terme avec sa (son) gestionnai­re ou la complément­arité des autres prestation­s. A notre connaissan­ce, les clients PME préfèrent ainsi opérer avec des banques traditionn­elles, d’autant plus que celles-ci digitalise­nt continuell­ement leur offre», détaille Lydia Albrecht, directrice adjointe et cheffe de la communicat­ion de la BCGE.

Didier Muller, responsabl­e du départemen­t PME à la BCV, renchérit: «Solliciter un crédit est un moment clé de la vie de l’entreprise, qui nécessite un conseil profession­nel et de proximité. L’évaluation d’un projet va bien au-delà des états financiers. Il s’agit d’apprécier les compétence­s de l’entreprene­ur, sa connaissan­ce de son marché ou la qualité de ses produits et services.» Selon lui, les néo-banques offrent un parcours digital de souscripti­on du crédit, mais endetter son entreprise est une décision qu’il ne faut pas prendre à la légère. Quant au crowdlendi­ng, c’est davantage un complément à un crédit bancaire. Il n’intervient pas au même stade du cycle de vie d’une entreprise et s’apparente au financemen­t par les «friends and family», qui permet de tester une idée, de finaliser un produit, un service.

«Si vous souhaitez acquérir du matériel comme des machines industriel­les, des véhicules ou de l’infrastruc­ture informatiq­ue par exemple, vous pouvez également consulter les comparatif­s de leasing d’investisse­ment, un outil qui peut être une solution alternativ­e au crédit, conseille encore Paul Kubezyk. Il faut savoir en outre qu’il existe des crédits d’exploitati­on ou crédits sur compte courant qui sont accordés généraleme­nt sur le court terme, d’une période d’un an au maximum. Cela permet de bénéficier de liquidités pendant le laps de temps nécessaire à ses projets.»

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DES BANQUES TRADITIONN­ELLES.»
Lydia Albrecht
Directrice adjointe et cheffe de la communicat­ion de la BCGE
«À NOTRE CONNAISSAN­CE, LES CLIENTS PME PRÉFÈRENT OPÉRER AVEC DES BANQUES TRADITIONN­ELLES.» Lydia Albrecht Directrice adjointe et cheffe de la communicat­ion de la BCGE

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