PME

Facchinett­i Groupe passe en mains françaises.

- Par Tiphaine Bühler

La nouvelle a filtré via l’Autorité de la concurrenc­e en France. Facchinett­i Groupe a été racheté par le français Rossi et les deux cadors de l’automobile ne font désormais plus qu’un. Quelles perspectiv­es pour l’emploi et les 13 000 clients actifs en Suisse romande?

Le secret a été bien gardé, pendant des mois. L’annonce aux cadres a même été repoussée en raison de la deuxième vague de Covid-19. Mais c’est fait. Facchinett­i, le troisième distribute­ur de BMW et Mini en Suisse, passe en mains françaises. Une sortie de route? Certaineme­nt pas. Partie d’un garage vétuste de 17 collaborat­eurs à Neuchâtel il y a quinze ans, la société s’est développée sur sept sites, de Genève à Delémont. Facchinett­i Groupe compte à présent 220 salariés et plus de 13 000 clients actifs, soit plus de 30% du marché romand.

Une success story portée par le propriétai­re, Daniel Knoepfel, et son équipe. Jusqu’à ce jour de novembre 2020 où le Neuchâtelo­is d’origine bâloise a cédé la totalité des titres composant le capital social de la holding Facchinett­i. Le repreneur, Rossi Squadra, n’est pas n’importe qui. La PME savoyarde de presque 200 collaborat­eurs entre Annemasse, Annecy, Sallanches et Chambéry, figure dans le top 10 des distribute­urs BMW et Mini en France. Cette transmissi­on en pleine crise pandémique se dessinait pourtant déjà depuis Noël 2019.

GARDER LE MÊME ESPRIT

«Cela fait un moment que je ne trouvais plus ma place dans le groupe que j’ai créé, confie le président, Daniel Knoepfel. J’aime construire, partir de rien et développer un marché, une idée nouvelle. Facchinett­i est devenu un groupe solide et il continuera sans moi dès le 31 décembre. J’ai cherché des repreneurs en Suisse, mais ceuxci n’auraient pas gardé le nom de Facchinett­i. Je voulais que l’esprit reste le même. C’est la volonté de la famille Rossi, qui souhaite consolider la position de Facchinett­i, garder les emplois et le siège à Neuchâtel.»

Un voeu pieux alors qu’Auto Suisse, l’associatio­n des importateu­rs d’automobile­s, a confirmé en novembre un recul de près de 20% des immatricul­ations de voitures neuves en Suisse sur l’ensemble de 2020, une année noire. «Le marché des voitures neuves souffre, reconnaît Daniel Knoepfel. Mais celui des véhicules d’occasion a très fortement augmenté, de même que les demandes en voitures hybrides qui ont vu une croissance de 16%. Fin septembre, notre chiffre d’affaires était seulement de -3% par rapport à 2019, sur l’ensemble des activités de Facchinett­i qui propose aussi beaucoup d’occasions et de motos. En juin, à la réouvertur­e de nos showrooms ou encore durant le Black Friday, nous avons enregistré des chiffres record.»

L’intérêt grandissan­t envers les propulsion­s alternativ­es – hybride, électrique ou à gaz – et les véhicules de seconde main est confirmé par Auto-i-dat, analyste des données sur les véhicules en Suisse.

UN CAMPUS POUR ÉTUDIANTS

En 2019, Rossi Squadra affichait un chiffre d’affaires de 142 millions d’euros tandis que Facchinett­i totalisait 185 millions de francs. Les perspectiv­es semblent donc plutôt réjouissan­tes. Les deux acteurs de cette transmissi­on parlent de continuité et de renforceme­nt de leur position. D’ailleurs, de nombreux projets sont en route. Il s’agit notamment de l’inaugurati­on du siège de Facchinett­i à Neuchâtel en juillet 2021. Outre une concession BMW et Mini, le bâtiment comprendra un campus pour 90 étudiants et ceux-ci profiteron­t d’un partage de voitures électrique­s via une applicatio­n développée pour le car-sharing. Même si la présence de Facchinett­i sur l’Arc lémanique entre Meyrin, GlandVich, Bussigny et Lausanne est importante, il n’est pas question de déménager le siège à Meyrin.

Genève ne sera cependant pas en reste avec la création d’une Mobility Tower près de l’aéroport. Son inaugurati­on est prévue pour 2022. L’idée est de mutualiser certains services de mobilité et de développer un espace dédié à l’occasion. Un chemin qui se fera sans Daniel Knoepfel, déjà sur d’autres projets, plus gourmands. Avec Jacot Chocolatie­r, qu’il avait sauvé de la faillite en 2018, l’entreprene­ur entend implanter un centre d’expérience­s dans le Val-de-Travers où une clientèle haut de gamme s’essaiera à l’art du chocolat.

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Daniel Knoepfel va désormais se concentrer sur Jacot Chocolatie­r.

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