Acrotec (encore) racheté, avec quelles conséquences?
Le producteur jurassien change de mains pour la cinquième fois en quinze ans. Le fonds Carlyle lui amène de fortes capacités financières.
Acrotec est racheté par le fonds d’investissement américain Carlyle. En mains de sa direction, et financé par la firme luxembourgeoise Castik Capital depuis 2016, le groupe s’est développé notamment par le rachat de plusieurs PME romandes actives dans les microtechniques. Il est basé à Develier (JU) et emploie environ 1200 personnes au sein de ses filiales présentes sur 18 sites. Acrotec produit des composants micromécaniques, principalement destinés à l’horlogerie de luxe et aux medtechs.
Il est aussi actif dans l’automobile, l’électronique, l’aéronautique et exporte dans 40 pays. Mais la question taraude les diverses filiales ainsi que les groupes horlogers qui se fournissent chez Acrotec: quelles seront les conséquences de ce rachat? Il semblerait que de nouvelles acquisitions soient prévues. Mais l’horlogerie ne sera apparemment plus la priorité, les technologies médicales devenant désormais une cible. Cité dans Le Temps, le directeur, François Billig, donne des indications: «Avec Carlyle, nous atteignons le sommet. Nous pouvons compter sur ses ressources et son réseau pour renforcer nos activités dans les technologies médicales aux Etats-Unis, ce qui constitue pour nous une priorité. Cela nous permettra de moins dépendre de l’horlogerie.»
Pour l’instant, son chiffre d’affaires, de 270 millions en 2019, est réalisé à 50% dans l’horlogerie, contre 25% dans le médical et autant dans les technologies. Reste que l’histoire récente d’Acrotec est plutôt mouvementée. En effet, le groupe a été racheté… cinq fois au cours des quinze dernières années.