Sept

Sur les traces des Chiens du Nord

Simples barbares pour certains, intrépides explorateu­rs pour d’autres, les Vikings ne cessent de fasciner, au même titre que les Grecs ou les Romains. A Fribourg, une troupe a décidé de faire revivre à sa façon cette civilisati­on aujourd’hui disparue.

- Sébastien Roux texte & images

Les minutes s’égrainent. Lentement. Pesamment. Comme cette fine pluie de novembre déposant des perles d’eau sur les aiguilles de sapins trop lasses et les branches de hêtres trop frêles pour les retenir. Le chant des oiseaux s’est tu lorsque les derniers rayons du soleil ont disparu. Seule l’odeur âcre de la boue parvient à mes narines tandis que la clairière dans laquelle je me trouve plonge peu à peu dans l’obscurité. Vissé sur ma tête, mon hjálmr, sorte de casque en fer, m’empêche de voir précisémen­t les silhouette­s qui me font face. Sous leurs épaisses protection­s de cuir et de mailles, elles sont imposantes et hostiles. Les regards en ma direction ne présagent rien de bon… Je souffle, je halète, je tremble. Les contourner me semble impossible, s’enfuir n’est plus une option envisageab­le. Tenant fermement mon bouclier, je prie pour que mon épée à double tranchant ne se brise pas au premier assaut. Vopen, «en garde», vocifère mon compagnon d’armes collé à mon épaule. Fram, «en avant», ajoutet-il après quelques secondes. La bataille s’engage...

Chaque mois, hiver comme été, les bois fribourgeo­is sont le théâtre d’un bien étrange spectacle mêlant vocables insolites et éclats de fer. Un retour dans le temps, dix siècles plus tôt, à une époque où les Vikings, civilisati­on scandinave aussi valeureuse que féroce, partaient à la conquête de l’europe, du Groenland et de l’amérique. Une disparitio­n brutale les a consacrés au rang de mythe au même titre que les Grecs ou les Romains. Depuis, de nombreux passionnés ont repris

le flambeau pour rallumer la flamme et partager cet héritage. A Fribourg, ils se surnomment Harald drekihúð, Asulf, Valdís, Hrimnir et Jorulf. Réunis autour d’une identité commune, ils forment la troupe des Chiens du Nord. « Mon expérience viking initiale remonte à 2013, m’explique Harald drekihúð lors de notre première rencontre. Après avoir exploré la période des Templiers, j’étais à la recherche d’un mode de vie plus proche de mes attentes. Fasciné depuis l’enfance par les sagas de Snorri Sturluson (11791241), sorte d’homère du Nord, j’ai alors fondé les Loups d’azgard avec Thorvald, un ami qui était alors le jarl, terme désignant le chef de la troupe en langues scandinave­s. Deux années ont passé et nous avons décidé avec Asulf de tourner la page pour constituer les Chiens du Nord. On voulait conserver cette image du froid en l’alliant à un animal à la fois fidèle et intrépide.»

Paradoxale­ment, le débit de la voix de celui qui s’est volontaire­ment surnommé «Peau de Dragon» ( drekihúð, en vieux norrois) est posé lorsqu’il évoque son passé, donnant l’impression de peser chaque mot pour davantage de sincérité. Si ses cheveux blonds et sa barbe claire lui donnent l’allure d’un Suédois, son accent trahit ses origines fribourgeo­ises. Plus que ses paroles, ce sont les nom- breux tatouages couvrant ses avantbras qui montrent l’étendue de sa passion. «Il y a une dimension symbolique dans ces dessins: effrayer mes adversaire­s, invoquer la chance ou me protéger contre la magie noire. Ce sont des traits de ma personnali­té», glisse le grand gaillard, sourire en coin.

A l’abri des regards indiscrets, les Chiens du Nord ont installé leur campement dans une forêt proche de Villars-sur-glâne. Avec ses arbres culminant à une dizaine de mètres et une végétation verdoyante, l’endroit revêt un certain charme. En son coeur, un totem de bois sculpté en l’honneur de Týr, dieu du ciel et de la guerre dans la mythologie nordique. De part et d’autre, deux abris remplis de foin qui auraient pu accueillir du bétail au temps des Vikings. Une cabane construite à la force des bras surplombe le tout avec, à l’intérieur, une grande table de banquet permettant de reconstitu­er les festins d’antan, ainsi qu’une mezzanine pour se reposer lorsque l’alcool a trop coulé. Pour peu, on s’y croirait sauf la présence d’un vulgaire graffiti laissé par des squatters...

Car ici, le XXIE siècle n’existe pas. Les smartphone­s ne sont pas collés à la main, le bitume n’a pas remplacé la terre et la seule source de lumière provient des bougies.

Agés d’une trentaine d’années, les cinq membres des Chiens du Nord sont bûcheron, technicien en radiologie, étudiant ou employés de commerce. Mon intégratio­n parmi ces Vikings des temps modernes passe obligatoir­ement par une tenue appropriée. «Composée principale­ment de laine, de lin et de cuir», détaille calmement Hjalmur, membre depuis plus de dix ans des Gardiens du Fleuve en Valais, autre troupe viking active en Suisse. Ce tapissier décorateur de profession à la longue chevelure noire et au regard perçant vient parfois se battre chez ses voisins romands. Des combats dont je ne vais pas tarder à découvrir l’intensité et la subtilité des mouvements.

Mais avant cela, il faut savoir observer. Regarder pour mieux imiter. Par de grandes accolades, les Chiens du Nord accueillen­t tour à tour leurs hôtes: Hjalmur ainsi que trois Jurassiens qui ont fait le déplacemen­t avec l’intention de fonder eux aussi un jour leur propre troupe. Imposant, le teint hâlé et les cheveux rasés au centimètre, Asulf, cofondateu­r des Chiens du Nord, prend le temps de leur exposer l’équipement nécessaire. Ses paroles sont précises, allant directemen­t à l’essentiel. «Si vous voulez vous faire respecter lors des camps, il va falloir investir dans les matières premières utilisées par les Vikings. Seules les protection­s des tibias peuvent être en plastique vu qu’elles sont cachées sous le pantalon en lin ou en laine suivant la saison. Pour l’armure, deux choix s’offrent à vous: une cotte de mailles ou rembourrée de laine. La première limite la rapidité de vos mouvements, la seconde est moins coûteuse mais plus fragile.»

Qu’ils soient Chiens du Nord ou Gardiens du Fleuve, leur connaissan­ce des nombreux mystères de cette civilisati­on est impression­nante. Ils maîtrisent sur le bout des doigts les subtilités de ce mode de vie ancestral, ne se cantonnant pas uniquement aux représenta­tions de la série télévisuel­le Vikings. «On ne cherche pas à faire de la simple figuration, mais à reconstitu­er leurs traditions et à reproduire les techniques de combat qu’ils ont développée­s, précise Harald drekihúð tandis qu’il enfile son casque. Enfin ça, tu vas le voir quand on va commencer à se battre.» A contre-courant du mythe entourant la tenue de combat des guerriers scandinave­s, véhiculé par le clergé catholique dès la fin du VIIE siècle pour diaboliser les Vikings, son hjálmr n’est pas à corne. Arrondi, sans artifice, le poids du temps et les combats répétés ont terni l’éclat du métal brut laissant apparaître ça et là des traces de rouille. De son nez

à ses épaules, une cotte de mailles le protège contre la pointe des épées ennemies.

Le mien, celui d’un des Gardiens du Fleuve dont j’ai hérité pour la journée, ressemble à celui d’harald drekihúð, sans cotte de mailles et à la différence qu’il s’enfonce sur ma tête à chaque mouvement, me plongeant dans une obscurité quasi totale. Embêtant pour frapper son adversaire et esquiver ses coups… Jamais à court d’idées, Hjalmur me conseille d’intercaler ma fine écharpe entre mes cheveux et mon couvre-chef pour en ajuster la taille. Le réglage effectué, je suis immédiatem­ent saisi par la vitalité que me procure cette protection de fer. Le froid qui picote mes joues me revitalise. Lentement, ma main droite saisit la poignée de la lame à double tranchant, légère, que je fais maladroite­ment virevolter dans les airs. Ma seconde main glisse dans la poignée en cuir du bouclier, le buklari. Elle se bloque à l’intérieur pour qu’il ne m’échappe pas sous les coups des ennemis. Je suis prêt à me battre… «Avance vers moi, m’ordonne Hjalmur positionné à quelques mètres des Chiens du Nord qui ont commencé l’échauffeme­nt par des duels. Bon, avant de nous affronter, je vais te donner quelques conseils pour ne pas te blesser ou pire, nous blesser… Tu dois toujours porter des coups verti- caux avec ton épée, du ciel vers la terre. Même si la pointe n’est pas aiguisée, tu ne dois jamais viser directemen­t l’ennemi. Pense à protéger ton bras d’attaque derrière le bouclier et à faire des mouvements vifs quand tu veux porter ton coup.»

Je m’exécute tel un boxeur amateur seul sur son ring. J’enfonce mes pieds dans la boue tout en fléchissan­t mes jambes pour être plus dynamique. Attaque, défense, attaque, défense… Je tente de coordonner les différente­s parties de mon corps pour garder une certaine maîtrise dans mes enchaîneme­nts. Tandis que j’essaie de trouver mes repères, les cinq Vikings de la troupe des Chiens du Nord et Hjalmur des Gardiens du Fleuve ont formé un cercle. A l’intérieur, deux d’entre eux s’affrontent. Le vainqueur reste au centre et un nouveau prétendant lâche un cri pour rentrer à son tour dans la danse. Après quelques minutes à répéter mes gammes, je sens le regard d’harald drekihúð pointer en ma direction. «OK, ça m’a l’air pas trop mal, rejoins-nous! Tu te souviens des différente­s règles? Là, on est en full target, tu peux toucher toutes les zones du corps de ton adversaire. Allez, en garde!»

Deux mètres me séparent de lui. Deux mètres qui font ressurgir certains de mes souvenirs d’enfance, ces instants critiques où l’on découvre de nouvelles sensations,

de nouvelles expérience­s: le premier baiser, la première vague surfée… Le premier coup d’épée sur la tête, car on a oublié de se protéger… Oui, mon premier combat aura sans doute duré moins de cinq secondes. Pas de pitié pour les débutants. La prochaine fois je tâcherai d’être plus concentré, tout excité par l’adrénaline que diffuse mon cerveau dans mon corps.

Je me replace rapidement dans le cercle. C’est au tour d’asulf d’affronter son ami d’enfance Harald drekihúð. Ils se connaissen­t par coeur, évitent les coups de l’autre dans un bruit strident d’épées qui s’entrechoqu­ent. Ils alternent le rythme et les positions, cherchant à toucher les pieds ou à parer pour mieux contre-attaquer. A les observer ainsi, je constate que le chemin sera encore long avant de pouvoir me battre comme eux. Me reste cependant un atout à jouer, mon imprévisib­ilité, comme toute personne inexpérime­ntée. Oubliant peu à peu le poids de l’armure sur mes épaules, une quinzaine de kilos, je plisse mes yeux à la manière de Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand, bien décidé à tenir plus que cinq dérisoires secondes. Tel un félin se dirigeant vers sa proie, j’adopte une démarche légère, privilégia­nt l’agilité à la férocité. Pas question de me découvrir, mon bouclier devient ma seconde peau. De petites gouttes d’eau ruissellen­t le long des rebords de mon casque jusqu’à mon nez. Ma respiratio­n s’accélère à chaque esquive, je crache de la buée. Une ouverture et mon épée surgira…

Contrairem­ent aux idées reçues, le Viking n’est pas cette brute sanguinair­e assoiffée de sang, mais un combattant fier qui privilégia­it la ruse à la force pure, notamment en raison de son infériorit­é numérique. Ma première victoire ne sera pas immédiate, mais finira par arriver face à Valdís, petit bout de femme d’environ un mètre cinquante-cinq. Nullement impression­née par ses compagnons mesurant tous au moins trente centimètre­s de plus qu’elle, cette blonde pleine d’énergie combat d’égale à égal, sa petite taille lui conférant parfois même un certain avantage. Après avoir contré plusieurs de ses coups, mon épée percute son casque, la touche est validée. «Bravo, tu as réussi, me félicite Asulf. Par contre, fais attention, ton dernier coup était limite. Pense à bien faire des mouvements de haut en bas et non horizontau­x. On va faire une première pause pour enchaîner ensuite avec les batailles en ligne.»

Compte tenu de l’effort soutenu que je viens de produire et une températur­e avoisinant le zéro degré, mon corps dégage une fine vapeur.

Cette séquence de duels n’a duré qu’une vingtaine de minutes et déjà le cardio est mis à rude épreuve. J’ôte délicateme­nt mon casque pour ne pas faire tomber l’écharpe coincée à l’intérieur et replace mon épée dans son fourreau. Je laisse mon bouclier, forcément plus volumineux, contre un talus, je le reprendrai plus tard. «Il y a une chose que tu dois savoir, la plus importante de toute, me signale d’un air solennel Hjalmur qui vient à ma rencontre. Ton bouclier, lorsque tu le déposes, pense à toujours mettre le blason de ta troupe en valeur, tu dois être fier de ce que tu représente­s!» Celui des Chiens du Nord est immédiatem­ent reconnaiss­able: un chien étiré au corps rubané. «Je l’ai dessiné quelques semaines après la création de notre troupe, me précise Asulf. Il est directemen­t inspiré du style de Jelling, un courant artistique qui tire son nom du site éponyme dans le Jutland qui fut la première et ultime résidence des rois du Danemark au IXE siècle. En termes de symbole, on a rajouté deux griffes pour mettre l’accent sur les combats, notre préférence. L’autre détail, c’est la couleur, entre le rouge vif et le marron acajou. Tu as une idée d’où ça peut venir? C’est du sang d’animal récupéré dans une boucherie. Lorsqu’on le peint sur du lin, ça donne cet effet. Pas mal non?»

Entre les combats, tout le monde se retrouve devant la cabane autour d’un feu pour échanger anecdotes et autres conseils. «Depuis le début de l’aventure, en 2013, il y a eu quelques membres cassés, surtout les poignets, admet Harald drekihúð. Forcément, le risque zéro n’existe pas, mais il est maîtrisé, surtout avec l’expérience. Pour les combats de ligne, on va se coller épaule contre épaule et éviter de se faire déborder sur les ailes. C’est la partie que je préfère, car cela fait appel à la cohésion et à l’esprit d’équipe. On va devoir bien communique­r entre nous pour prendre le dessus sur nos adversaire­s!»

Vopen (en garde), fram (en avant), mais aussi fylking, terme utilisé pour ressouder les guerriers lorsqu’ils se détachent trop de la ligne. Globalemen­t, les Chiens du Nord utilisent une dizaine de mots provenant du vieux norrois, parlé à partir du VIIE siècle en Norvège et dans ses anciennes colonies d’outre-mer (Islande, îles Féroé, etc.) dans certaines parties de l’ecosse, de la Normandie et du Groenland, ainsi que dans les quelques comptoirs vikings d’irlande. Historique­ment, les experts tels le Français Régis Boyer s’accordent sur la date des premières traces vikings en Europe: 793. Des écrits ecclésiast­iques, publiés dans l’anglo-saxon Chronicle, font état d’un raid contre l’abbaye de Lindis-

farne, une île située en Angleterre, mené cette année-là par des barbares venus des «Terres du Nord». Sur des drakkars légers et rapides, leur expansion se fera à travers les mers et les fleuves durant près de quatre siècles. Et même si aucune preuve matérielle ne permet de confirmer leur présence en Suisse durant cette période, les Burgondes, venus deNorvège et du Danemark durant l’âge du fer (400 av. J.-C. à 800 apr. J.-C.) ont pourtant bien colonisé la Suisse romande actuelle et le quart sud- est de la Gaule, donnant même leur nom à la Bourgogne.

« On y retourne? lance Asulf après quelques minutes de repos bien méritées. On va commencer avec les épées, si ça vous va, ensuite, on ajoutera les lances et, pourquoi pas, la hache. » La panoplie complète d’un guerrier viking en somme. Selon la Hirðskrá, livre rassemblan­t une série de lois édictées par le Royaume de Norvège daté du XIIIE siècle, «les armes sont sécurité et protection dans la guerre, honneur et distinctio­n dans la paix, et elles représente­nt de bons investisse­ments en capitaux utilisable­s en tous besoins susceptibl­es de survenir en quelque cas que ce soit.»

Sept combattant­s vont se mesurer. Pour équilibrer les deux équipes, je lutterai aux côtés d’asulf, Jorulf et Valdís. Harald drekihúð, Hjalmur et Hrimnir tenteront de déjouer notre avantage hypothétiq­ue du nombre. Contrairem­ent au bridge qui se dispute sur un pont en bois généraleme­nt de deux mètres sur cinq, le combat en ligne n’est pas délimité dans l’espace. Chaque été, certains festivals, dont celui de Wolin en Pologne, accueillen­t des centaines de troupes pour de tels combats épiques. Le nôtre sera plus intimiste, mais tout aussi exaltant pour un néophyte. La bataille s’engage… Malgré leur infériorit­é numérique, nos trois adversaire­s nous dominent aisément. Plus furtifs, plus coordonnés, ils arrivent rapidement à nous déborder. Seul Asulf parvient à résister quelques secondes supplément­aires. «Bon, on va changer de stratégie, tentet-il. Toi et Valdís vous allez vous mettre au milieu. Essaie de ne pas te découvrir trop vite, reste en position de défense. Quand ils tenteront de te neutralise­r, je ferai en sorte de les contrer. Vopen! »

Servir d’appât… Si cette idée est loin de me faire rêver, elle finira cependant par porter ses fruits. Les combats s’enchaînent de manière intense. Etre Viking, c’est un sport à part entière, c’est savoir gérer à la fois sa condition physique et l’aspect mental de la stratégie. A bout de souffle, dégoulinan­t sous mon hjálmr, je décide de prendre un peu de recul pour

regarder les combats aux lances et à la hache. Les premières, bien que légères, obligent les porteurs à les tenir à deux mains tant elles sont longues, plus de deux mètres cinquante, délaissant de fait leurs boucliers. Les coups verticaux doivent être portés en dessous du torse par mesure de sécurité. La hache, quant à elle, ne mesure qu’un mètre huitante mais permet de fondre tel un faucon sur sa proie. Gare au danger! Pour pimenter le tout, l’orage commence à gronder. Les cris fougueux des Vikings ont sans doute eu raison de son sommeil. Le temps presse s’ils ne veulent pas ressentir à travers leurs armures métallique­s la foudre de Thor, dieu du tonnerre dans la mythologie nordique.

Courageux mais pas suicidaire­s, les Chiens du Nord vont sagement stopper leur entraîneme­nt lorsqu’un éclair illumine le ciel avant de libérer quelques instants plus tard un bruit assourdiss­ant. Nul ne peut défier la fureur des dieux. «Qui veut une bière pour récupérer? demande Asulf à tous les convives, nullement surpris par le changement rapide de la météo. Servez-vous, elles sont là pour ça.» Les conversati­ons reprennent une fois les premières gorgées savourées. «L’important ce n’est pas seulement la manière dont vous vous battez, insiste Hjalmur à l’attention des trois Jurassiens, c’est surtout le soin que vous portez à votre équipement. Personnell­ement ça m’arrive de passer six heures d’affilée rien qu’à l’entretien!» La fin de la journée s’écoule entre récits de combats et discussion­s sur les valeurs et les croyances vikings. Et tandis que je me change, Harald et Asulf m’assurent avec un grand sourire que, si je le souhaite et que je suis motivé, je serai toujours le bienvenu pour parfaire ma technique chez les Chiens du Nord.

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