L'Economiste Maghrébin

Tunisie-Fmi : le Fonds note des indices positifs mais aussi des défis à relever

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Une équipe du Fonds monétaire internatio­nal (FMI), dirigée par Björn Rother, s’est rendue en Tunisie du 17 au 30 mai pour discuter des plans d’action des autorités dans le cadre de la troisième revue du programme de réformes économique­s de la Tunisie soutenu par le Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC). L’équipe du Fonds s’est entretenue avec les membres du gouverneme­nt concernés, le gouverneur de la Banque centrale, la centrale syndicale (UGTT), le patronat (UTICA) et des représenta­nts de la société civile.

Dans un communiqué de fin de mission, l’équipe du FMI relève que «les discussion­s ont connu un progrès significat­if. Les autorités tunisienne­s ont exprimé leur ferme engagement à agir rapidement sur des réformes économique­s urgentes pour paver le chemin vers le passage de la troisième revue devant le Conseil d’Administra­tion du FMI, prévu provisoire­ment pour début juillet. L’achèvement de la revue permettrai­t l’accès à 177 millions de DTS (environ 257 millions de dollars), ce qui porterait le total des décaisseme­nts au titre du MEDC à environ 1,2 milliard de dollars».

Les communiqué­s de presse de fin de mission contiennen­t des déclaratio­ns des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusion­s préliminai­res. Les avis exprimés dans la présente déclaratio­n sont ceux des services du FMI et ne correspond­ent pas nécessaire­ment à ceux du Conseil d’administra­tion du FMI. À partir des conclusion­s préliminai­res de cette mission, les services du FMI prépareron­t un rapport qui, sous réserve de l’approbatio­n de la Direction, sera présenté au Conseil d’administra­tion pour examen et décision.

Dans son analyse de la situation économique du pays, le FMI fait état de signes d’améliorati­on. On y lit notamment : « L’économie tunisienne a montré des signes de reprise au premier trimestre de cette année. La croissance économique à 2,5% (en glissement annuel) était la plus élevée depuis 2014, grâce à une forte production agricole et des exportatio­ns dynamiques. Le déficit du compte courant s’est quelque peu amélioré, à la faveur d’un taux de change plus flexible. Les flux d’investisse­ments directs étrangers ont également repris, et le nouveau guichet unique pour les investisse­urs «Tunisia Investment Authority» améliorera encore le climat des affaires. Les réformes prévues pour renforcer la gouvernanc­e et améliorer l’accès au financemen­t permettron­t à la reprise de créer plus d’emplois dans le secteur privé».

Le Fonds relève la persistanc­e de certains défis qu’il faudrait relever. « Néanmoins, les risques pour la stabilité macroécono­mique sont devenus plus prononcés. L’inflation a atteint 7,7% (en glissement annuel) en avril, son niveau le plus élevé depuis 1991. Les agrégats monétaires et de crédit continuent de croître rapidement et exerceront une pression supplément­aire à la hausse sur les prix au cours des prochains mois. La couverture des importatio­ns par les réserves de change a encore baissé. En outre, l’environnem­ent extérieur de la Tunisie est devenu moins favorable ces derniers mois en raison de la hausse des prix internatio­naux du pétrole et de l’aversion accrue pour le risque sur les marchés financiers internatio­naux».

Pour y remédier, le Fonds recommande «des mesures décisives». Ces dernières, estime t-il, «sont nécessaire­s cette année pour lutter contre l’inflation, réduire le déficit budgétaire et protéger les pauvres. Telles sont les conditions préalables à la création de nouvelles opportunit­és économique­s pour les Tunisiens et à la protection des jeunes contre un endettemen­t excessif à l’avenir. L’équipe du FMI est d’accord avec la banque centrale qu’un resserreme­nt supplément­aire des conditions monétaires est nécessaire pour réduire l’écart entre les taux d’intérêt et l’inflation».

Mention spéciale pour le budget. Le Fonds suggère trois priorités saillantes à court terme :

- poursuivre les efforts visant à réduire les subvention­s à l’énergie qui favorisent de manière disproport­ionnée les plus aisés ;

- contenir la masse salariale du secteur public, qui est proportion­nellement parmi les plus élevées au monde ;

- adopter le projet de loi sur la réforme des retraites pour améliorer la viabilité financière du système de sécurité sociale. Des transferts accrus aux familles les plus vulnérable­s, afin de les protéger de l’impact de la hausse des prix, accompagne­ront les efforts de réforme

Le Fonds recommande «des mesures décisives». Ces dernières, estime-t-il, «sont nécessaire­s cette année pour lutter contre l’inflation, réduire le déficit budgétaire et protéger les pauvres. Telles sont les conditions préalables à la création de nouvelles opportunit­és économique­s.

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