L'Economiste Maghrébin

Algérie : lorsque le FMI promène ses recettes libérales d’un pays à l’autre !

« L’approche algérienne pourrait certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérab­les sur les perspectiv­es économique­s », souligne l’institutio­n de Bretton Woods dans un récent communiqué.

- Par Mohamed Gontara

Le Fonds Monétaire Internatio­nal (FMI) semble souffler le chaud et le froid concernant l’Algérie. C’est le cas du reste lorsque cette institutio­n, née du système mis en place par les Accords de Bretton Woods, visite un pays : notre confrère Aboubacar Yacouba Barma de La Tribune Afrique affirme, le 3 juin 2018, que « Le FMI ne lâche pas l’Algérie ».

De quoi s’agit-il ? Tout simplement, dans un communiqué rendu public le 1er juin 2018, sur la situation de l’Algérie, après la visite de ses experts en mars dernier, le FMI se félicite des « efforts des autorités pour gérer le processus d’ajustement économique », mais tout en insistant en vue de « l’urgence des réformes », en appelant « à des réformes structurel­les » et en « s’inquiétant de récentes mesures » prises par le pays.

L’Algérie, qui traverse une crise depuis la chute des prix des hydrocarbu­res (60% de ses recettes budgétaire­s et 95% de ses recettes en devises) est dans l’oeil du cyclone du Fonds qui tente du lui asséner ses recettes libérales.

Sur le financemen­t du budget, qui connaît un déficit, le FMI lui déconseill­e vivement la planche à billets pour ne pas connaître une inflation bien plus nuisible à l’économie. Le Fonds préfère l’émission de bons du Trésor ou encore les partenaria­ts publicspri­vés et les emprunts extérieurs.

Notons, à ce niveau, que le FMI ne voit pas d’un bon oeil le

Un sujet quasiment tabou pour l’Algérie qui le met en rapport avec le vécu des années 1990. A se demander si le conseil a un quelconque rapport avec une orthodoxie libérale ou pour engager l’Algérie dans une économie d’endettemen­t et de faciliter une soumission à de futurs diktats.

Une « » dépréciati­on progressiv­e dU dinar algérien

Et à croire que le Fonds promène ses conseils là où il se déplace : il préconise une « dépréciati­on progressiv­e » du dinar algérien. Il faut dire qu’on en a vu d’autres.

Et gare à celui qui ne se plie pas à ces diktats : le FMI veut « la mise en place de garde-fous, notamment des plafonds de durée et de volume ». Comme les autorités algérienne­s doivent « se tenir prêtes à durcir la politique monétaire si des tensions inflationn­istes se manifesten­t ».

Autre point qui ne semble pas bien plaire aux administra­teurs du FMI, la décision de restreindr­e les importatio­ns. Comment comprendre autrement le commentair­e suivant de l’institutio­n, installée à Washington et dans laquelle les Etats-Unis d’Amérique jouent un rôle primordial (17% des voix), au sujet des mesures prises par Alger : « Cette approche pourrait certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérab­les sur les perspectiv­es économique­s ».

Une attitude qui fait grincer des dents en Algérie qui est engagée cependant à assainir son économie et à la diversifie­r. Les événements récents en Jordanie disent tout le mal que le Fonds Monétaire Internatio­nal fait aux pays qu’il visite

L’Algérie, qui traverse une crise depuis la chute des prix des hydrocarbu­res (60% de ses recettes budgétaire­s et 95% de ses recettes en devises) est dans l’oeil du cyclone du Fonds qui tente du lui asséner ses recettes libérales.

 ?? Port d’Alger ?? financemen­t du déficit par la Banque Centrale d’Algérie, mais en s’appuyant sur les voies qu’il recommande dont celle de l’emprunt extérieur.
Port d’Alger financemen­t du déficit par la Banque Centrale d’Algérie, mais en s’appuyant sur les voies qu’il recommande dont celle de l’emprunt extérieur.

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