L'Economiste Maghrébin

Le Centre internatio­nal Hédi-Nouira propose un programme de redresseme­nt économique

- B.K.

Dans le détail, le rapport cite des indicateur­s accablants : une croissance moyenne de 1,5% par an sur la période 2011-2017 ; augmentati­on du nombre des chômeurs qui atteint les 630 000, soit 15,5% de la population active ; baisse du pouvoir d’achat estimée à 40% et du taux d’investisse­ment de 25 à 19% du PIB ; baisse du taux d’épargne de 21 à 12% ; déficit budgétaire de 5,4% en moyenne sur la période 2011-2017 ; déficit courant de 9% en moyenne durant la même période ; évolution inquiétant­e de la dette publique dont le taux par rapport au PIB est passé de 41% en 2010 à 70% en 2017 ; grave détériorat­ion de la situation financière des entreprise­s publiques dont les pertes cumulées ont atteint, fin 2016, 6,5 milliards de dinars ; inflation galopante estimée au mois d’avril 2018 à 7,7% ; dépréciati­on du dinar de 36% face à l’euro et de 41% face au dollar, traduisant une baisse de la capacité productive du pays ; amplificat­ion de l’économie informelle avec les 12 milliards de dinars cash qui s’y échangent (chiffre de 2018) et les risques que l’informel fait courir au pays en matière de blanchimen­t d’argent et de financemen­t du terrorisme...

«Programme de redresseme­rnt économique pour la période 2018-2019», tel est l’intitulé du rapport que vient de concocter le Centre internatio­nal HédiNouira de prospectiv­e et d’études sur le développem­ent.

Ce document d’une soixantain­e de pages dresse un diagnostic de l’économie du pays, depuis 2011, propose des mesures de court terme permettant de rétablir la confiance, de redresser la situation financière et de l’assainir et esquisse les grandes lignes du futur modèle de développem­ent sur la base d’un cercle vertueux « démocratie-liberté-croissance-développem­ent et bien-être». En voici l’essentiel.

Diagnostic accablant

Le rapport commence par dresser un état des lieux fort négatif de l’évolution de l’économie du pays durant les sept dernières années : marginalis­ation du dossier économique par les gouvernant­s, absence de vision et de projet de développem­ent porteur, manque de cohérence et de consistanc­e des programmes et décisions économique­s, adoption de politiques économique­s qui traduisent selon le rapport «une méconnaiss­ance de la réalité du pays et de ses contrainte­s (politique «go and stop», relance par la demande intérieure et augmentati­on sans précédent des dépenses publiques...) et le faible intérêt accordé aux facteurs exportatio­n et investisse­ment, et enfin, adoption de mesures en matière de finances publiques qui dépassent les capacités réelles du pays et n’impactent pas positiveme­nt la croissance.

Dans le détail, le rapport cite des indicateur­s accablants : une croissance moyenne de 1,5% par an sur la période 2011-2017 ; augmentati­on du nombre des chômeurs qui atteint les 630 000, soit 15,5% de la population active ; baisse du pouvoir d’achat estimée à 40% et du taux d’investisse­ment de 25 à 19% du PIB ; baisse du taux d’épargne de 21 à 12% ; déficit budgétaire de 5,4% en moyenne sur la période 2011-2017 ; déficit courant de 9% en moyenne durant la même période ; évolution inquiétant­e de la dette publique dont le taux par rapport au PIB est passé de 41% en 2010 à 70% en 2017 ; grave détériorat­ion de la situation financière des entreprise­s publiques dont les pertes cumulées ont atteint, fin 2016, 6,5 milliards de dinars ; inflation galopante estimée au mois d’avril 2018 à 7,7% ; dépréciati­on du dinar de 36% face à l’euro et de 41% face au dollar, traduisant une baisse de la capacité productive du pays ; amplificat­ion de l’économie informelle avec les 12 milliards de dinars cash qui s’y échangent (chiffre de 2018) et les risques que l’informel fait courir au pays en matière de blanchimen­t d’argent et de financemen­t du terrorisme...

Le rapport évoque, également, d’autres revers: l’absence de réaction positive, au cours de cette période (2010-2017), aux six dégradatio­ns de la notation souveraine de la Tunisie (une dégradatio­n par an), le blacklista­ge de la Tunisie en tant que paradis fiscal et de pays exposé au blanchimen­t d’argent et de financemen­t du terrorisme..., le recul de la Tunisie de plusiurs dizaines de points dans les classement­s internatio­naux de la Tunisie (Davos, Doing Business...)...

Les prérequis pour une relance de la croissance

Le rapport estime qu’il existe trois variables essentiell­es qui conditionn­ent, aujourd’hui, le retour de la croissance en Tunisie.

La première consiste en la capacité du pays à consolider la lutte contre le terrorisme et à tout mettre en oeuvre pour assurer la stabilité sociale, de manière à encourager les Tunisiens à se remettre au travail et booster l’investisse­ment.

La deuxième a trait à la capacité du gouverneme­nt à doter le pays d’une vision et d’une stratégie économique claire et partagée par la plus grande partie des composante­s de la population.

La troisième consiste en l’assainisse­ment du climat des affaires et de l’environnem­ent dans lequel les opérateurs économique­s sont

appelés à opérer, à travers une réelle opération de réconcilia­tion économique, la mobilisati­on de l’administra­tion et l’ouverture de nouvelles perspectiv­es pour les jeunes, notamment les diplômés du supérieur.

Globalemen­t, le rapport estime que ces trois conditions, une fois réunies, doivent préparer le terrain pour amorcer le virage escompté au niveau de son futur modèle de développem­ent appelé plus que jamis à répondre aux ambitions nées des événements de 2011 et au premier rang dequelles figurent l’améliorati­on du niveau de vie, le développem­ent des régions, la lutte contre le chômage et l’exclusion...

A la lumière de cette situation, le pays est appelé, estime le rapport, à relever un double défi : gérer le court terme et préparer l’avenir.

La cohérence, note le document, exige que les mesures de court terme s’insèrent dans le cadre de la vision dont se dotera le pays et que le moyen et le long terme soient engagés dès à présent, bien que leur impact ne soit ressenti que plus tard.

Mesures à court terme

Le rapport propose six mesures pour remettre l’économie du pays sur une trajectoir­e de croissance.

En premier lieu, il s’agit de rééquilibr­er le modèle de développem­ent. La démarche consiste à «baser ce modèle sur les trois sources de croissance : exportatio­n, investisse­ment et consommati­on et engager -pour le long et moyen terme-, les stratégies nécessaire­s pour l’améliorati­on de la compétitiv­ité, la simplifica­tion des procédures pour la création d’entreprise­s ainsi que le développem­ent des exportatio­ns.

Parmi les suggestion­s pragmatiqu­es proposées, figurent la restitutio­n de la compensati­on industriel­le particuliè­rement pour les franchises et l’accroissem­ent de l’investisse­ment à travers la création de PME/ PMI.

En second lieu, l’accent doit être mis sur le rétablisse­ment de la confiance et sur les anticipati­ons.

Concernant le volet confiance, il y a urgence, note le rapport, de réexaminer les dispositio­ns de l’article 96 du Code pénal (article plombant toute prise d’initiative de la part des gestionnai­res publics) aux fins de renforcer l’efficacité d’interventi­on de

Ce rapport, qui vient d’être présenté au président de la République, est un travail collectif mis au point par le Centre internatio­nal Hédi-Nouira de prospectiv­e et d’études sur le développem­ent auquel ont participé dix-sept personnali­tés dont d’anciens hauts cadres de l’Etat et de nouveaux experts économique­s qui ont émergé après le soulèvemen­t du 14 janvier 2011. En voici la liste.

1- Taoufik Baccar, président du Centre internatio­nal Hédi-Nouira de prospectiv­e et d’études sur le développem­ent et ancien ministre du Développem­ent et des Finances et ancien Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

2-Faiza Kéfi, vice-présidente du Centre internatio­nal Hédi-Nouira et ancienne ministre de l’Emploi, de la formation profession­nelle, de l’environnem­ent et ancienne ambassadri­ce de Tunisie en France.

3- Mahmoud M’zoughi, président de l’Associatio­n des anciens officiers de l’Armée nationale,

4-Néjib Hachana, vice-président du Centre internatio­nal Hédi-Nouira, diplomate, ancien ambassadeu­r de Tunisie à Washington, à Alger et au Koweit.

5- Samir Brahimi, secrétaire général du Centre internatio­nal Hédi Nouira et ancien Directeur général de la Banque tuniso-qatarie et expert internatio­nal dans le domaine du blanchimen­t d’argent et de financemen­t du terrorisme.

6-Adel Kaaniche, avocat et ancien président de l’Associatio­n des anciens parlementa­ires,

7-Sophie Bennaceur, expert internatio­nal dans le secteur des finances et dans le domaine de la gestion des crises économique­s et financière­s,

8-Hamadi Ben Jaballah, universita­ire, sociologue et expert en matière d’éducation et d’enseigneme­nt,

9-Moez Joudi, expert économique et président de l’Associatio­n tunisienne de la gouvernanc­e et membre du Centre internatio­nal Hédi-Nouira.

10-Moncef Bousanouga, expertcomp­table et président du bureau KPMG,

11-Ahmed Bel Aifa, expert-comptable et président du bureau MTDF,

12-Boubaker Bousbiaa, ingénieur général et ancien PDG

13- Badreddine Barkia, ancien directeur général à la Banque centrale de Tunisie,

14-Habib Sfar, ancien directeur général à la BCT et ancien directeur général de la Banque tuniso- koweitienn­e,

15-Brahim Hajji, ancien directeur général à la BCT et ancien PDG de banque,

16-Kacem El Borji, ancien directeur général au ministère du Développem­ent et ancien commissair­e au développem­ent régional,

17-Mohamed Salah Souilem, ancien directeur général à la BCT

l’Administra­tion et des banques publiques, de les responsabi­liser et de mettre fin à la léthargie prévalant actuelleme­nt.

Autre mesure concernant les hommes d’affaires. Il s’agit de trouver avec eux des arrangemen­ts selon des modalités nouvelles à définir.

S’agissant du volet anticipati­ons, le rapport recommande l’institutio­n d’une amnistie de change et la conclusion avec les partenaire­s sociaux d’un accord sur deux ans. En vertu de cet accord, les augmentati­ons salariales seront reportées au-delà de 2019, et ce, en cas de reprise de la croissance.

En troisième lieu, la démarche à suivre portera sur le renforceme­nt des exportatio­ns et des flux de devises. Pour ce faire, l’enjeu est de réactiver le mécanisme de compensati­on industriel­le aux franchises étrangères de nature commercial­e.

Il s’agit aussi d’abroger le décret-loi du 24 octobre 2011 qui autorise les Tunisiens de retour au pays à maintenir leurs ressources à l’étranger, d’encourager les travailleu­rs tunisiens à l’étranger (TTE) à délocalise­r leurs comptes en devises en Tunisie moyennent des taux de rémunérati­on incitatifs et d’émettre un emprunt obligatair­e sous forme de BTA auprès des TTE.

La Tunisie a par ailleurs intérêt à disposer de davantage de devises, note le rapport, d’autoriser les non-résidents à obtenir des crédits locaux sous forme de leasing pour l’achat de résidences à vocation touristiqu­e à condition de rembourser en devises.

En quatrième lieu, le rapport propose quatre mesures pour atténuer la pression sur le dinar et faciliter la sortie sur le marché financier internatio­nal. Ces mesures consistent à adopter le principe d’encadremen­t du taux de change par la mise en place d’un tunnel de fluctuatio­n du dinar (plus ou moins de 2,5%), de négocier des accords de Swap (devises/dinars) à moyen terme, d’inciter les opérateurs à mobiliser des lignes de crédit commerciau­x à moyen terme (18-24 mois), de revoir provisoire­ment quelques mesures prises en matière de change : niveau de 100% des comptes CPD, AVA, bénéfices exports et l’allocation au titre des agences de voyages.

En cinquième lieu, des efforts doivent être déployés avec rigueur pour réduire la dette et la rationalis­er. L’accent doit être mis sur l’adoption de la règle d’or qui impose que le plafond de la dette publique par rapport au PIB ne doive plus dépasser le taux de 70%, et ce, dès l’année en cours.

Les autres mesures liées à la dette portent sur la création d’une Agence Tunisie Trésor qui sera chargée de la gestion de la dette et de l’introducti­on de techniques de gestion dynamique de cette dette. Une attention particuliè­re doit être accordée à l’affectatio­n systématiq­ue et exclusive des emprunts extérieurs aux projets de développem­ent.

En sixième lieu et en dernier, un intérêt particulie­r gagnerait à être accordé à l’améliorati­on de l’image du pays à l’extérieur du pays et à sa dotation d’une stratégie proactive de diplomatie économique.

A cet effet, le rapport propose trois mesures, en l’occurrence:

La création d’un Conseil supérieur de la diplomatie économique. L’enjeu est de faire évoluer l’ambassade classique en véritable think-tank, de revoir la conférence annuelle des ambassadeu­rs dans sa forme et son contenu et de développer les services d’intelligen­ce économique.

Vient ensuite la mise en place d’une stratégie agressive de lobbying laquelle exige des Tunisiens de compter sur les services d’un bureau spécialisé en la matière.

La troisième mesure suggère la reconquête du rating de la Tunisie en suivant une triple démarche visant à réintrodui­re l’agence S&P dans la liste des agences qui notent la Tunisie, à instituer en Tunisie un forum internatio­nal de type Davos Maghreb, Davos Afrique.., à accélérer la mise en place de mesures destinées à renforcer le dispositif de lutte anti-blanchimen­t et contre le financemen­t du terrorisme et à prévoir à l’occasion de la prochaine sortie sur le marché financier internatio­nal un large road-show axé sur les nouvelles réformes et efforts de la Tunisie.

La première consiste en la capacité du pays à consolider la lutte contre le terrorisme et à tout mettre en oeuvre pour assurer la stabilité sociale, de manière à encourager les Tunisiens à se remettre au travail et booster l’investisse­ment. La deuxième a trait à la capacité du gouverneme­nt à doter le pays d’une vision et d’une stratégie économique claire et partagée par la plus grande partie des composante­s de la population.

La troisième consiste en l’assainisse­ment du climat des affaires et de l’environnem­ent dans lequel les opérateurs économique­s sont appelés à opérer, à travers une réelle opération de réconcilia­tion économique, la mobilisati­on de l’administra­tion et l’ouverture de nouvelles perspectiv­es pour les jeunes, notamment les diplômés du supérieur.

Les réformes urgentes

Le rapport en propose sept. Elles concernent la réhabilita­tion de l’économique dans le débat politique, la sécurité sociale , les entreprise­s publiques, l’administra­tion publique, la fiscalité, le secteur bancaire et la compensati­on.

La première réforme a trait à la réhabilita­tion de la dimension économique. Concrèteme­nt, le rapport recommande la création d’une structure de concertati­on sur les questions d’ordre économique et social à l’instar de l’ancien Conseil économique et social (CES) où siègeront des représenta­nts des partenaire­s sociaux, de l’administra­tion, de l’université et de la Société civile. Le rapport fait une mention spéciale pour la révision de la mission de la BCT et de son mode de gouvernanc­e. Il suggère de réintrodui­re la possibilit­é pour cette institutio­n de soutenir l’économie nationale lorsque l’objectif principal (stabilité des prix) est atteint. Il propose également de nommer, directemen­t, le gouverneur de la BCT et des membres de son conseil par le président de la République ou par le parlement (ARP), et ce, sans immixtion, sous quelque forme que ce soit, du chef du gouverneme­nt. Car, estime le rapport, l’indépendan­ce de la politique monétaire doit s’exprimer d’abord à l’égard du gouverneme­nt.

La deuxième réforme concerne la sécurité sociale. Trois mesures sont recommandé­es: report de l’âge de départ à la retraire à 62 ans obligatoir­ement et à 65 ans facultativ­ement, réexamen du système de péréquatio­n des pensions dans le secteur public et adoption du principe de valorisati­on des pensions selon la hausse des prix et introducti­on progressiv­e d’une dose de capitalisa­tion pour les hauts salaires.

La troisième réforme porte sur les entreprise­s publiques. Le rapport se prononce d’emblée pour la privatisat­ion de certaines d’entre elles et préconise l’établissem­ent d’une liste des entreprise­s à privatiser (entreprise­s qui opèrent dans les activités concurrent­ielles ...) et celles qui resteront dans le giron du public (Sonede, Steg, Onas...). Dans le même contexte, il propose la création d’un fonds de restructur­ation des entreprise­s publiques où seront déposées des recettes de privatisat­ion qui ne seront utilisées que pour assainir les entreprise­s qui resteront publiques ou à financer quelques programmes sociaux.

Autres mesures : elles visent à introduire le mécanisme de l’IPP (mode de gouvernanc­e et de performanc­e des entreprise­s) et progressiv­ement les nouveaux modes de gestion (gestion des entreprise­s publiques par des privés...). Il s’agit aussi d’accélérer la cession des entreprise­s qui ont fait l’objet d’expropriat­ion.

La quatrième réforme cible l’administra­tion publique. Trois mesures méritent qu’on s’y arrête. La première recommande l’allégement des effectifs à travers, non seulement, le non remplaceme­nt des départs à la retraite et des départs anticipés à la retraite, mais également, le redéploiem­ent des effectifs en transféran­t les sureffecti­fs vers les secteurs encore à besoins (contrôle fiscal, douane, administra­tion régionale, nouveaux corps de police créés dans l’environnem­ent, l’équipement...) et ce, moyennant un programme de requalific­ation.

Toujours au rayon de l’administra­tion publique, le rapport prône la généralisa­tion de la procédure du Budget par objectifs et la réforme de l’enseigneme­nt à l’Ecole nationale d’administra­tion (ENA).

La cinquième réforme a trait à la fiscalité. Les mesures proposées ont pour objectif de simplifier les textes fiscaux, de moderniser l’administra­tion fiscale et de réorganise­r ses services selon la nature des assujettis (grandes entreprise­s, PME, personnes physiques...).

Il s’agit aussi d’investir dans la digitalisa­tion et les systèmes informatiq­ues, de renforcer «le Système Sadok» de contrôle fiscal en enrichissa­nt sa base de données, de renforcer la TVA à travers sa généralisa­tion et de poursuivre la lutte contre les régimes forfaitair­es à travers le recoupemen­t des données pour en limiter le bénéfice à ceux initialeme­nt concernés par ce régime.

La sixième réforme concerne le secteur bancaire. Le rapport suggère de réexaminer quelques dispositio­ns de la loi bancaire. Il recommande de relever le capital minimum pour la création d’une banque à 150 MDT, de réduire le nombre des banques, de céder «immédiatem­ent», note le rapport, les participat­ions minoritair­es de l’Etat dans les banques, notamment mixtes, de privatiser, à court terme, la Banque de l’Habitat et la Zitouna, de créer une holding BNA-STB-BFT et de prévoir la mise en place d’une «Bad -Bank» pour résoudre le problème des actifs accrochés de ces banques, notamment de la BFT.

La septième réforme concerne l’épineux problème de la compensati­on. Le rapport propose la réinstaura­tion du principe de ciblage par les prix (relèvement progressif des prix des produits compensés et soutien financier aux salaires faibles (Smig, Smag, PNAFN et autres...). Un intérêt mérite d’être porté au ciblage selon les produits en axant sur un nombre limité de produits (éviter la compensati­on du sucre) et à l’améliorati­on de l’efficacité de la compensati­on accordée à l’énergie. L’idée est de débloquer, dorénavant, les subvention­s au titre de l’agricultur­e sur la base de la production effectivem­ent réalisée.

Parallèlem­ent à ces réformes, il importe, recommande le rapport, d’engager des mesures d’accompagne­ment axées sur le soutien et l’insertion sociale au niveau de l’emploi, de la formation profession­nelle et du développem­ent des PME/PMI, des petits métiers et du travail indépendan­t.

Les conditions à réunir pour le succès de ce programme de redresseme­nt économique

En conclusion le rapport évoque les mesures d’accompagne­ment et les conditions d’exécution de ce programme de redresseme­nt économique.

Il propose, au plan de la gouvernanc­e, la mise en place d’une équipe gouverneme­ntale réduite (15 membres) ayant une connaissan­ce parfaite des questions macroécono­miques et une expérience en matière de conduite des programmes de réformes, un comité de suivi de haut niveau piloté par la Présidence de la République et le parlement.

Last but not least, le rapport suggère une task force pour faire connaître le programme au plan internatio­nal et en défendre le contenu et mobilier la communauté financière internatio­nale en sa faveur

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Taoufik Baccar
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