l’aRbRe et la FoRêt
Sauver sa peau, puisque cela semble être le maître-mot en ce moment. Et remettre chacun à sa place quand on a pour allié les suffrages et les faveurs des sondages, même si on a une Constitution hybride pour ennemi… Heureux qui comme le Président Kaies Saied. Heureux d’être à l’Elysée, cela a rappelé au chef de l’Etat l’étudiant qu’il était lorsqu’il habitait en France. A Paris le temps d’une journée où il n’a pas eu le temps de souffler, car vite rattrapé par le temps qu’il fait à Tataouine… A l’Elysée, on a discuté, on a beaucoup parlé, l’interprète traduisait…
Mordre à pleines dents dans la vie d’avant. Pas de masque, on tend toujours la main en se donnant l’accolade et en s’embrassant. Rien à faire, ahna hakka virus ou pas virus. Et puis, comment faire quand on a dit aux habitants de revenir à la vie d’avant ou presque ? Adieu gestes- barrières, adieu distanciation. En même temps, on leur dit de faire attention et de prendre des précautions. Bonjour les dégâts. On aura beau chercher la cohérence. Houa hakka pourrait-on dire à propos de Rached Ghannouchi qui, entre chiens et loups, est en train de passer un très mauvais quart d’heure. N’empêche, il est comme ça l’ancien professeur qui voulait être à la fois cheikh et président, obstiné et revanchard. Et quand de Paris, le Président de la République admoneste celui qui veut prendre sa place, ce dernier envoie ses sbires crier à la face de l’auteur de Echaab Yourid, Al Kamour mon amour. Vous comprendrez pourquoi ça chauffe à Tataouine et dans ce sud meurtri qui sent fort la manipulation islamiste. Quand dans votre propre camp, on fait tout pour vous dégager…Cela dit, ya qatel errouh ma andek win trouh… Point de répit pour les assassins même morts et enterrés, qui plus est, en Suède où votre humble serviteur a eu le temps de voir comment la justice pouvait fonctionner. Pas de répit pour les criminels, et pas de dilettantisme quand il s’agit de mener l’enquête : Olof Palme, l’ancien
le diront : ils attendent et espèrent tous la grande évasion. Et ce qui s’est passé l’autre jour sur une plage de Kerkennah, témoigne de cette détresse qui frappe de larges franges de la société….Facile de se jeter l’anathème et de revendiquer la loi du Talion. Et les victimes de l’incompréhension et de l’exclusion, qu’en fait-on ? Consciences à vendre, comme tous ces bébés à vendre dont on ne soupçonnait guère l’existence, et que la vulnérabilité a cruellement mis à nu.
Tous les prétextes sont bons pour diaboliser et, si besoin est, mutiler comme cela se passe encore dans cette Egypte des Frères que l’on invite en toute circonstance, et où l’ignorance est toujours tenace. Au pays de Hassan Al Banna et de Mohamed Morsi, on excise encore les filles, et cela au nez et à la barbe des autorités, alors que c’est interdit. Sexe, mensonges et oppression. Je crois qu’il est devenu plus qu’urgent, que ceux qui prônent, depuis un certain 14 janvier 2011, un retour aux sources de la foi revue et corrigée, commencent par apprendre en toute hâte la grammaire de leur pays. Tant que ce ne sera pas fait, tout sera prétexte à tout…
LLe glaive et la balance
a passion, les saveurs, l’émotion… Et si on pouvait rien qu’un peu retrouver toutes ces qualités propres à un grand chef, chez nos hommes politiques ? Assurément, le pays ne pourrait que beaucoup mieux se porter. Tous les bons ingrédients sont là, il s’agit seulement de trouver les bons artisans pour mettre au point la bonne recette. Et d’excellents artisans, il n’en manque pas dans ce pays ! Cela dit, on rappelle toujours que la justice ne serait rien sans la force qui permet de la faire appliquer, sans l’impartialité, sans la détermination. La moindre des choses me diriez-vous, même si sur la réalité de la justice dans ce pays, tout a été dit… Il faut en finir avec le dénigrement et la diffamation. Il est impossible de parler de corruption en partant d’une simple suspicion de conflit d’intérêts. Seules les institutions de l’Etat et la justice sont habilitées à trancher sur la question, a martelé jeudi dernier en plénière de l’ARP, un Elyès Fakhfakh très remonté contre ceux qui l’accusent d’avoir manqué de transparence au moment d’accéder à la Kasbah. Et visiblement, cela ne pardonne pas, surtout quand on veut jouer la forte tête face à Ennahdha et à son chef ! Dès lors, s’interroger sur qui veut la peau de Fakhfakh, devient un euphémisme. On ne dit pas non à l’entrée de Qalb Tounès dans le gouvernement sans payer les frais. Le chef du gouvernement aura beau gesticuler, ses jours à la Kasbah ont tout l’air d’être comptés. Même le Président Saied veut la peau de celui qu’il a choisi : on ne trahit pas impunément la confiance de l’homme qui voulait toujours laver plus blanc ! J’avoue que j’avais un préjugé assez favorable sur M.Fakhfakh au moment de sa prise de pouvoir. Mais bon, que voulez-vous, on a voulu lui chercher noise, les Nahdhaoui en tête en invoquant la loi et l’éthique. La belle affaire, mais qui s’en soucie vraiment ? Prétexte fallacieux donc. Surtout quand on connaît la propension de la classe politique à prendre des libertés avec les principes ! Entre un j’accuse d’une part, et un j’assume d’autre part, on devrait tout de même s’interroger : pourquoi faudrait-il que ce soit toujours les affaires des autres qui remontent à la surface, et pas celles des Nahdhaouis et de leurs affidés takfiristes pourtant trempés jusqu’au cou dans les affaires ? Qui doute encore de la perfidie de Rached Ghannouchi ? n
Cela devait être une séance plénière à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) consacrée à un dialogue sur les cent jours du gouvernement d’Elyès Fakhfakh. Loin s’en faut. Jeudi 25 juin, nombre de représentants de la nation piaffaient d’impatience pour interroger le Chef du gouvernement sur ce qui était alors le sujet du jour : le « Fakhfakhgate ».
C’est du moins ainsi que certains ont voulu vite appeler l’affaire concernant les actions d’Elyès Fakhfakh dans une entreprise de recyclage de déchets, révélée dans une interview à la chaîne Attasia Tv, le 14 juin, et qui a fait encore couler beaucoup d’encre. Ceux-là mêmes qui voyaient dans cette affaire, une affaire de corruption criaient au scandale.
L’affaire est du reste maintenant entre les mains d’une commission parlementaire comme elle fait officiellement l’objet d’une inspection. Une affaire qui concerne évidemment les marchés publics souvent objet de soupçons : Chawki Tabib, le président l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) a estimé, le 2 avril 2018, à Kairouan, que « 25% du montant des marchés publics vont dans les poches de fonctionnaires véreux ».
Les interventions de certains députés, le 25 juin dernier, à l’ARP, sur le dossier ont été largement relayées par les médias au détriment du volet économique et social relatif à l’après- pandémie du coronavirus. Le député de Qalb Tounes, Iyadh Loumi, expert-comptable, a essayé de convaincre que cela ne tourne pas bien rond. Comme du reste Yassine Ayari, député d’Espoir et Travail, qui est celui qui a sans doute le plus traité de l’affaire dans l’espace public et publié des éléments de cette affaire dans son compte Facebook. Tendant à prouver qu’il y a anguille sous roche.
Une montagne de faits et de procédures
Un dossier bien compliqué et complexe que celui de ce « Fakhfakhgate » comportant nombre de détails et qui demande sans doute que des experts y voient plus clair dans une montagne de faits, de procédures et de démarches réglementaires.
Avec l’espoir que ceux qui se pencheront sur ce dossier arrivent à séparer le bon grain de l’ivraie et puissent apporter une réponse adéquate. Certains émettent cependant déjà des réserves quant à la démarche en ellemême. Faut-il attendre, par exemple, quelque chose de bien consistant de la part d’une commission parlementaire, interroge l’opinion publique ? Des commissions parlementaires, il y en a eu depuis 2011 et sans réel succès.
A moins qu’un certain rapport de force au sein de l’ARP fasse pencher la balance, à tort ou à raison, du côté opposé à celui du Chef du gouvernement. Et de ce côté des choses, certains observateurs ne sont pas loin de penser qu’une nouvelle recomposition du paysage politique pourrait avoir lieu à l’occasion de ce « Fakhfakhgate » ! Et ce, dans le cas où elle n’aurait pas eu déjà lieu.
La député et présidente du Parti Démocratique Libre (PDL), Abir Moussi, avec le franc parler qu’on lui connaît, l’a clairement suggéré dans son intervention du 25 juin en affirmant que des soupçons pourraient peser sur le Chef du gouvernement si ce dernier n’accordait pas à certains les bénéfices demandés. Et qu’il sera blanchi s’il venait à faire le contraire. Beaucoup ont, vu le contexte, tout compris.