Plan de sauvetage, réactualisation du budget et situation économique et financière
Trois ministres, en l’occurrence Slim Azzabi, pour le développement, l’investissement et la coopération internationale, Nizar Yaiche, pour la finance et Lobna Jribi pour le ministère des Grands projets ont animé une conférence de presse sur la situation économique en cette phase de l’après-Covid. Synthèse.
L’idée maîtresse du plan de relance économique élaboré, présenté et soumis à l’appréciation du monde journalistique peut bien se résumer en un projet multicéphale s’articulant autour de quatre axes fondamentaux. Annonce en a été faite clairement en cette matinée du lundi 13 juillet 2020 au palais du gouvernement à la Kasbah lors d’une conférence de presse conjointe entre les ministres des Finances, Nizar Yaiche, du Développement, de l’Investissement et la Coopération internationale, Slim Azzabi et des grands projets, Lobna Jribi. Le gouvernement annonce à cet effet qu’effort sera déployé, tous azimuts pour veiller à assumer pleinement le rôle social qui lui est dévolu, de ne pas augmenter la pression fiscale, de ne pas diminuer le budget de développement - mais au contraire d’en augmenter la mise -, de garder au même seuil l’endettement extérieur. Pour l’atteinte de ces objectifs et la concrétisation de l’esprit même de ce plan de relance, un canevas de procédures appropriées sera adopté et mis en pratique.
Le travail en amont
Cette rencontre avec le monde de la presse a permis aux ministres présents de brosser un tableau large de la situation économique, plus précisément l’état de crise la caractérisant, surtout durant la période de l’après-confinement. Ainsi, il a été procédé à la mise à nu des axes du plan de relance, projeté par le gouvernement et préparé depuis de cela deux mois et auquel se sont attelés des cadres de l’administration , désignés dans des commissions techniques qui ont tenu leurs assises dans l’enceinte de l’ENA.C’est, en quelque sorte, la conclusion de cette démarche de longue haleine qui a été présentée ce matin durant cette conférence de presse conjointe.
Prévisions et attentes
Prenant la parole, en ouverture de la séance, Slim Azzabi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a procédé à un cadrage macroéconomique chiffré de la situation en insistant sur le fait que la crise économique vécue par notre pays a connu son point culminant durant le premier semestre de cette année et risque de se manifester de nouveau durant le second semestre. Un travail en profondeur a été réalisé pour permettre aux chiffres de cerner la situation économique. Un constat de rigueur s’est imposé, devait-il remarquer. « Le traitement et l’approche conséquente seront simplifiés ». Et le ministre d’expliquer que la crise trouve son origine dans quatre facteurs, associés et fondamentaux : la baisse de l’activité économique du fait du confinement, le recul de la consommation, la diminution de la demande extérieure en raison de l’arrêt des échanges et la pression subie par le budget due au recul des recettes fiscales.
Le coup de grâce
Un travail méticuleux, a souligné Azzabi, a été accompli pour mettre en évidence les prévisions de mise. Des prévisions actualisées qui, en tout état de cause, donneraient un score négatif au développement, le faisant situer à -6,5 %. Il a toutefois soustrait à ce tableau négatif le secteur agricole qui, a-t-il dit, a atteint un taux de croissance chiffré à 5,2 %, avec une augmentation des exportations de 6,6 %.
Phrase pleine de sens et révélatrice d’une réalité qui fait l’unanimité aujourd’hui : « La crise occasionnée par le Covid19 a été le coup de grâce pour notre modèle de développement. Azzabi a de la sorte résumé la situation et donné un aperçu de ce qu’il importe de faire.
Nizar Yaïche, ministre des Finances, a enchaîné sur cette lancée en établissant un cadrage chiffré de la situation. En outre, il a veillé à préciser qu’en l’état actuel de la chose économique, caractérisée par la mouvance et, donc, la mobilité, les prévisions sont sujettes elles-mêmes à de multiples variations et dont il faut en tenir compte dans l’élaboration des prévisions. En témoignent les cours fluctuants du baril de pétrole et autres. Cela est à adjoindre au recul manifeste des recettes
fiscales, touristiques et à l’augmentation des dépenses.
Yaïche a, de surcroît, souligné que tous ces facteurs cités entraînent une bien difficile élaboration du budget. Toutefois, il a mis en exergue les idées maîtresses qui ont guidé la conception du budget et, surtout, les engagements de l’Etat pour jouer pleinement son rôle, tout en évitant l’augmentation de la pression fiscale, la limitation de l’endettement extérieur et, entre autres, la préservation du budget de développement.
Traitant des axes à caractère fiscal à mettre en pratique à l’occasion de ce plan de relance économique, Yaïche en a cité huit, lesquels vont être convertis en plus de 50 procédures, à communiquer prochainement. Il s’agit de dynamiser l’investissement, de soutenir les sociétés émergentes ainsi que les projets innovants, d’assainir le climat social par la lutte, entre autres, contre la pauvreté, moderniser l’administration avec l’impératif de la digitalisation des procédures, inclure le commerce parallèle dans le circuit réglementaire et la modernisation de l’administration tout en accentuant le contrôle.
Neuf mois seulement
Cloturant cette conférence de presse, Lobna Jribi, ministre des Grands projets, a insisté sur le travail de longue haleine accompli pour préparer et rendre pratique ce plan de relance économique. Cela, devait-elle souligner, a permis de rendre possible une démarche, fondamentalement économique, pour mieux appréhender l’avenir et donc l’après-Covid 19. L’entreprise n’a pas été de tout repos étant donné que de nombreuses commissions techniques ont dû longuement plancher pour mettre en exergue les prévisions et les recommandations pour l’année à venir. Jribi a d’ailleurs remarqué à ce propos que le plan en question, qui sera mis en pratique dans le cadre du projet de relance économique, s’étalera sur les neuf prochains mois. Autrement dit, il sera appliqué jusqu’au mois de mars 2021, date d’entrée en vigueur du prochain Plan quinquennal n