Ennahdha décide de lâcher Elyès Fakhfakh Est pris qui croyait prendre
Ennahdha décide de lâcher Elyès Fakhfakh
Le « Fakhfakh Gate » est pour le parti islamiste une occasion toute
trouvée de changer un paysage gouvernemental qui ne lui convient pas et de revoir ainsi tout le processus qui a conduit à la mise en place du gouvernement d’Elyès Fakhfakh.
Mais les choses ne se déroulent pas toujours comme on les a prévues.
Et pour cause : Kais Saied et Elyès Fakhfakh ont peut-être imaginé un
autre scénario.
Il n’y avait pas vraiment de surprise à l’horizon. Même si tout porte à croire que la décision ne pouvait être prise facilement. Vu ses implications. Elle a été approuvée, selon nos sources, du reste par 54 voix sur les 92 membres présents.
Tout le monde s’attendait effectivement à ce que le Majless Achoura, réuni le 12 juillet dernier, aille dans le même sens que le Bureau politique du mouvement : c’est donc niet pour Elyès Fakhfakh.
Rappelons donc, ici, deux faits importants pour éclairer la décision du Majless Chouraa d’autoriser le président du mouvement Ennahdah d’engager des tractations en vue de « mettre en place un nouveau paysage gouvernemental ».
Le Bureau politique du mouvement islamiste avait dit, dans sa réunion du 4 juillet, vouloir « reconsidérer » sa position à l’égard du soutien accordé à Elyès Fakhfak. En rapport avec son éventuelle implication dans une affaire de conflit d’intérêts.
Abdelkrim Harouni, président du Majless Chouraa, suggérait le lendemain sur Express Fm au chef du gouvernement de démissionner. Revenant par la même occasion sur la question de l’élargissement de l’équipe gouvernementale afin qu’elle puisse inclure plus de partis que ceux existants. Comme Qalb Tounes, la coalition Al Karama…
Certains parlent déjà, à ce niveau, d’une volte-face du mouvement islamiste qui a dit auparavant (décision prise lors de la réunion du Majless Choura des 27 et 28 juin 2020) soutenir le chef du gouvernement. Malgré l’éclatement de l’affaire du « Fakhfakh Gate ».
Les déclarations du chef du gouvernement contre l’élargissement de la coalition comme celle dans laquelle il a considéré qu’Ennahdah n’est qu’une composante comme une autre de la coalition et la réaction que cette dernière a suscité de la part du mouvement ont-elles fini par changer le cours des choses ?
Des divergences
Le mouvement a-t-il déjà la certitude que les résultats de la commission d’enquête parlementaire sur le « Fakhfakh Gate » ne seraient pas favorables au chef du gouvernement. La « révélation » selon laquelle une autre affaire montrerait qu’il aurait un autre marché de 120 millions de dinars (dixit Achourouk du 11 juillet 2020) a-t-elle joué dans ce changement de position ?
Ya-t-il, à ce propos, un rapport entre cette révélation et le fait qu’elle soit le fait du parlementaire de Qalb Tounes, président de la commission d’enquête parlementaire sur le conflit d’intérêts d’Elyès Fakhfakh et président de la commission des finances de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Yadh Loumi ?