quand les ego Prévalent sur les vies humaines
Covid-19
La Covid-19 n’a pas crié gare lorsqu’elle a frappé de plein fouet le monde entier. N’étant pas tous touchés au même moment, les pays du monde n’ont pas réagi de la même sorte face à cette maladie. Si certains pays ont pris leurs dispositions pour la combattre bien avant son arrivée, d’autres actuellement en pleine crise sanitaire, se complaisent dans la banalisation voire le déni de cette pandémie exposant des populations entières au risque de contamination. Force est de constater que la gestion de cette crise planétaire ne s’est pas déroulée selon des objectifs communs, mais elle s’est faite au contraire au cas par cas, selon les politiques et visions de chacun.
Il est pourtant bien connu que l’union fait la force mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Après une première période de stupeur et recueillement où le monde entier a retenu son souffle et a été fortement marqué par les images macabres de la première vague de décès, les considérations économiques et sociales ont pris le dessus et ont amené à assouplir les mesures de lutte contre la Covid-19.
Ainsi suite à une légère accalmie, la pandémie semble revenir de nouveau, et malgré les alertes de l’OMS, rien ne semble perturber notre retour « à la normale ».
L’OMS décrie le relâchement des mesures entreprises pour lutter contre la pandémie, car elle ne fait que s’accélérer, prendre de l’ampleur et faire encore plus de victimes, tandis que de jour en jour les restrictions jusque-là établies (dont celles qui régissent les déplacements entre les pays) s’assouplissent jusqu’à disparaître complètement.
L’organisation mondiale a en effet déclaré qu’en l’espace de 2 jours seulement ( le week-end du 4 et 5 juillet 2020) 400 000 cas ont été enregistrés à travers le monde, mais ce sont les États-Unis qui continuent de battre des records de contamination. La maladie a ainsi gagné l’Inde un pays qui se distingue par la taille et la forte densité de sa population, et l’Australie qui semblait jusque-là épargnée.
Dans une réunion des Etats membres de l’Organisation Mondiale de la Santé, exceptionnellement rendue publique, le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a dénoncé l’absence de coordination entre les pays pour la réponse contre la Covid-19 . «Les divisions entre nous donnent l'avantage au virus», a estimé
Dr Tedros, avant d’ajouter : «Un monde divisé ne peut pas vaincre cette pandémie». Ainsi, il a estimé que « la plus grande menace à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui n'est pas le virus lui-même, mais le manque de leadership et de solidarité au niveau global et au niveau national».
Si elle semble implicite, cette déclaration vise à répondre au coup dur porté à l’OMS suite au désengagement des Etats-Unis. Un choix purement politique pour faire porter la responsabilité du désastre sanitaire que connaît le pays à l’organisation onusienne et à la Chine. Car, en effet, lorsque l’on est convaincu d’être irréprochable, rien de mieux que de trouver un bouc émissaire pour faire avaler la pilule aux prochains électeurs.
Or cette décision est lourde de conséquences sur le plan sanitaire, car les Etats-Unis sont, depuis 1988, le principal financeur du programme de lutte contre la poliomyélite. Ce qui semblait donc impossible autrefois est tout à fait envisageable de nos jours, l’OMS peut être quittée à tout moment même au prix de vies humaines.
Richard Horton, rédacteur en chef de la revue médicale britannique The Lancet, a qualifié de «folle et terrifiante» la décision américaine. «Le gouvernement américain joue au voyou en pleine urgence humanitaire», a-t-il dénoncé sur Twitter.
Pourtant depuis le déclenchement de la pandémie, les pays qui avaient décidé de faire cavalier seul n’ont pas attendu longtemps pour payer le prix de leur entêtement, dont ceux qui avaient choisi d’opter pour la politique de l’immunité commune. Croyant bien faire, ils ont laissé la pandémie s’installer et sévir, jusqu’à devenir incontrôlable.
La crise du Covid-19 a montré, une fois de plus, que les problématiques d’ordre mondial et même les plus urgentes ne représentent pas un motif suffisant pour fédérer les pays du monde autour d’une cause commune. Les intérêts des uns priment sur l’intérêt général, certains y voient même un moment propice aux règlements de comptes. Au vu de certains décideurs politiques, les urgences sanitaires mondiales ne le sont pas réellement, visiblement les ego des uns semblent valoir plus que les vies humaines, même si les pertes se comptent par centaines de milliers n