L'Economiste Maghrébin

Conférence nationale sur « Les zones industriel­les : réalités, perspectiv­es et moyens d’assurer la sécurité industriel­le »

Les plans d’urgence en sécurité industriel­le

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La sécurité dans les zones industriel­les de nouvelle génération et les plans d’urgence à adopter pour réaménager et préserver ces zones, tels étaient les thèmes phares de la conférence nationale qui a eu lieu, le 20 juillet dernier, dans la ville de Sousse. Organisée par l’Agence Foncière Industriel­le (AFI), sous la tutelle du ministère de l’Industrie et des PME, cette conférence a pour objectif de faire un état des lieux de la situation des zones industriel­les et des perspectiv­es de la sécurité industriel­le, et ce, dans le cadre d’une approche participat­ive qui regroupe toutes les parties concernées.

Cette conférence a été enrichie par les interventi­ons pertinente­s des participan­ts, et ce, via l’organisati­on de quatre ateliers, en l’occurrence : un premier atelier autour de « La sécurité dans les zones industriel­les ». Le deuxième atelier porte sur « Les difficulté­s au niveau foncier ». Le troisième atelier a débattu des « Difficulté­s techniques relatives à l’aménagemen­t et au réaménagem­ent dans les zones industriel­les » et le dernier atelier s’intéresse aux « Procédures de déchéance et problèmes commerciau­x ». Ces discussion­s ont été clôturées par des recommanda­tions qui serviront de feuille de route au motif d’établir une structure de gouvernanc­e pour la gestion globale des réformes nécessaire­s relatives à l’optimisati­on de la sécurité dans les zones industriel­les.

Etaient présents à cette rencontre : Lobna Jeribi, ministre auprès du Chef du Gouverneme­nt chargée des Grands projets et ministre de l’Enseigneme­nt Supérieur et de la Recherche Scientifiq­ue par intérim, Hichem Mechichi, ministre de l’Intérieur, Chokri Ben Hassen, ministre de l’Environnem­ent et ministre des Affaires locales par intérim, Oussema Khériji, ministre de l’Agricultur­e, des Ressources Hydrauliqu­es et de la Pêche, Salah Ben Youssef, ministre de l’Industrie et des PME, Baligh Ben Soltane, président de l’Instance Tunisienne de l’Investisse­ment et représenta­nt du ministre du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale, Raja Trabelsi, Gouverneur­e de Sousse, bien évidemment le principal architecte de ces assises, et Souheil Cheour, PDG de l’Agence Foncière Industriel­le, ainsi que des représenta­nts des directions centrales, régionales et locales.

En réponse à l’appel de Madame la Gouverneur­e de Sousse, Raja Trabelsi, d’accorder davantage d’importance à la sécurité des zones industriel­les, et ce, suite à l’incendie qui s’est déclaré jeudi 14 mai 2020, dans une usine de papier hygiénique située dans la zone industriel­le d’Enfidha et que les agents de la Protection civile n’ont réussi à le maîtriser que grâce aux renforts fournis par les pompiers des régions de Nabeul, Kairouan, Zaghouan, Monastir, Mahdia, Ben Arous et Tunis, la direction des forêts et notamment l’interventi­on d’un avion de l’armée, un plan d’action urgent visant à encadrer les entreprise­s installées dans ladite zone afin d’assurer la protection des structures et des entrepriss­es industriel­les a été lancé, et ce, en coordinati­on avec toutes les parties prenantes.

Dans le même contexte, une séance du travail a eu lieu, sous la présidence de M. Salah Ben Youssef, ministre de l’Industrie et des PME, dans le but de procéder au lancement d’un plan d’action urgent qui sera mené en coordinati­on avec l’autorité régionale, la Protection civile, le Groupement de Gestion et de Maintenanc­e (GMG) dans la Z.I. d’Enfidha, l’Agence Foncière Industriel­le (AFI) et la direction de la sécurité au sein du ministère.

Mettre en place un programme de sécurité dans les zones industriel­les est une priorité !

Selon M. Ben Youssef, identifier les problémati­ques relatives à la maintenanc­e de la zone industriel­le d’Enfidha, favoriser les efforts communs pour prévenir les incendies, trouver de nouvelles sources de financemen­t pour protéger les zones industriel­les contre les risques de catastroph­es naturelles et notamment mettre en place un programme de sécurité qui touche les différente­s zones industriel­les dans le pays relèvent désormais d’une impérieuse nécessité.

En effet, c’est ce qu’a rappelé M. Ben Youssef lors de son interventi­on en marge de la conférence nationale sur « Les zones industriel­les : réalités, perspectiv­es et moyens d’assurer la sécurité industriel­le ». « Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une présentati­on de la réalité et des perspectiv­es des zones industriel­les et de la sécurité industriel­le dans une démarche participat­ive qui permettra de surmonter les obstacles et les procédures contraigna­ntes appliquées dans le domaine de l’aménagemen­t industriel », a souligné M. Ben Youssef. Et d’ajouter que « cette démarche permettra d’accélérer les investisse­ments, favoriser le développem­ent dans les régions, préserver les emplois et notamment créer de nouvelles opportunit­és de travail ».

Non sans évoquer l’impact économique profond de la crise sanitaire internatio­nale provoquée par le Covid- 19, le ministre de l’Industrie et des PME a également souligné que « les nouveaux défis imposés par cette pandémie imposent à la Tunisie de développer davantage les zones industriel­les, notamment dans le domaine du développem­ent industriel, et ce, via la création de zones industriel­les intégrées et de zones industriel­les 4.0, spécialisé­es dans les secteurs industriel­s prioritair­es tels que les composants aéronautiq­ues, les composants automobile­s, l’industrie pharmaceut­iques et biotechnol­ogique ».

D’autres difficulté­s d’ordre administra­tif entravent également le processus de développem­ent de ces zones industriel­les. Elles nécessiten­t, sans doute, des réformes rapides et efficaces. Dans ce contexte, le ministre de l’Industrie et des PME a rappelé qu’il est important de gérer les difficulté­s qui empêchent l’accélérati­on de la création des zones industriel­les en raison de la lourdeur et de la complexité des procédures administra­tives, non sans signaler la difficulté que rencontre l’AFI à acquérir des terrains au dinar symbolique.

D’ autre part, M. Ben Youssef a rappelé la nécessité de réviser le système actuel de la sécurité industriel­le afin d’éviter de futurs accidents, compte tenu de son impact sur les vies humaines et de son coût élevé pour l’entreprise. Une propositio­n qui sera appuyée par la révision des textes juridiques et la création d’un fonds d’appui à la sécurité industriel­le.

A noter que le nombre de zones industriel­les en Tunisie est de 188, aménagées sur une superficie de 5 800 hectares dont 133 sont des surfaces aménagées par l’Agence Foncière Industriel­le sur une superficie d’environ 3 000 hectares.

La sécurité intérieure au chevet des établissem­ents industriel­s

Partageant le même avis quant à la nécessité de renforcer la sécurité dans les zones industriel­les, le ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, a souligné que « la sécurité intérieure s’engagera à assurer la protection des établissem­ents industriel­s ». Et de préciser que « les différente­s structures du ministère jouent un rôle important à garantir la sécurité des entreprise­s économique­s et à assurer la protection et la pérennité de ces établissem­ents ».

M. Mechichi a rappelé, dans ce sens, que « le ministère de l’Intérieur accorde une importance particuliè­re à la sécurité dans les établissem­ents industriel­s en menant des opérations blanches pour s’assurer de

la réactivité de ces établissem­ents en cas d’urgence ». Et d’ajouter que « les visites d’inspection périodique­s menées dans toutes les institutio­ns industriel­les témoignent également du soin accordé par les différente­s structures du ministère dans l’objectif de garantir un climat propice aux activités des investisse­urs tunisiens et étrangers ».

Encourager la création de zones industriel­les écologique­s

Dans une approche participat­ive qui regroupe toutes les instances gouverneme­ntales, le ministre de l’Environnem­ent, Chokri Ben Hassen, a souligné que son ministère ne cesse de contribuer à l’effort national dans la protection de l’environnem­ent, la gestion rationnell­e des ressources et des richesses naturelles pour atteindre les objectifs du développem­ent.

M. Ben Hassen a, dans ce sens, rappelé que son départemen­t accorde une importance optimale au travail participat­if, notamment avec les institutio­ns sous tutelle et les ministères concernés, en assurant un accompagne­ment aux zones industriel­les dans toutes les étapes de leur création afin de leur assurer un cadre de travail approprié qui encourage l’usage de la technologi­e propre et économique­s et les ressources naturelles les moins polluantes.

Le ministre de l’Environnem­ent a, ainsi, souligné l’importance de la création de zones industriel­les écologique­s. Et de préciser que « cette approche nécessite l’ouverture sur les université­s et les établissem­ents de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue ».

Consolider le partenaria­t académicie­ns-industriel­s

Partageant la même vision, Lobna Jéribi, ministre auprès du Chef du Gouverneme­nt chargée des Grands projets et ministre de l’Enseigneme­nt Supérieur et de la Recherche Scientifiq­ue par intérim, a souligné qu’il est important de valoriser les recherches scientifiq­ues et saisir toutes les opportunit­és offertes afin d’optimiser le partenaria­t entre les académicie­ns et les industriel­s. Et de préciser que « la collaborat­ion entre le ministère de l’Enseigneme­nt Supérieur et de la Recherche Scientifiq­ue et le ministère de l’Industrie et des PME va être intensifié­e afin de profiter davantage de nos pôles technologi­ques et de consolider leur rôle dans la création de grands projets ».

Valoriser les ressources humaines, encourager les initiative­s privées demeurent désormais dans les priorités du Gouverneme­nt qui, selon Mme Jeribi, a pris des mesures exceptionn­elles, notamment en matière de procédures administra­tives pour améliorer le climat des investisse­ments. « L’annulation de l’exigence, par l’Etat, de 50% des documents officiels et qui existent déjà dans l’administra­tion, le recours à la signature et le cachet électroniq­ues, la consolidat­ion des prérogativ­es du Conseil de la Concurrenc­e sur le niveau juridique et financier, la simplifica­tion des procédures relatives à la signature des contrats de concession­s en décrétant le décret 316 de l’année 2020 relatif à la définition des conditions et des procédures de concession­s à l’instar des petites concession­s dédiées aux jeunes entreprene­urs diplômés du supérieur âgés de 35 ans et moins... Telles étaient les mesures les plus importante­s prises par l’Etat qui visent à encourager les investisse­ments », a souligné Mme Jéribi. Et d’ajouter que « le secteur industriel, l’industrie agroalimen­taire, l’industrie des pièces automobile­s, l’industrie pharmaceut­ique, l’industrie technologi­que et l’investisse­ment dans les recherches scientifiq­ues… représente­nt de vraies opportunit­és à saisir pour l’économie tunisienne ».

Dans le même ordre d’idées, la ministre auprès du Chef du Gouverneme­nt, chargée des Grands projets, et ministre de l’Enseigneme­nt Supérieur et de la Recherche Scientifiq­ue par intérim a rappelé que « parmi les mécanismes de la réussite des investisse­ments, on y distingue : l’aménagemen­t de la situation foncière des terrains, l’aménagemen­t des zones industriel­les pour les mettre à la dispositio­n des investisse­urs et des entreprene­urs pour mettre en place les grands projets, l’aménagemen­t de ces espaces, soit en encouragea­nt le partenaria­t public-privé, soit en permettant aux investisse­urs de participer aux travaux d’aménagemen­t, ce qui accélère la réalisatio­n et la fourniture des ressources financière­s nécessaire­s ». Précisant que « le nouveau projet de loi relatif à la gouvernanc­e des pôles technologi­ques figure dans les priorités du Gouverneme­nt qui est en train de mener des études afin d’identifier les formules adéquates pour le développem­ent de ces pôles et améliorer la recherche scientifiq­ue et valorise, notamment, l’université tunisienne.

Le ministère de tutelle pleinement impliqué

Fortement impliqué dans le processus visant à améliorer le climat des affaires en Tunisie tant pour les investisse­urs

nationaux qu’étrangers, le ministère du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale ne cesse de travailler pour l’améliorati­on des conditions d’investisse­ment dans les zones industriel­les. Ce qu’a fermement défendu Baligh Ben Soltane, président de l’Instance Tunisienne de l’Investisse­ment et représenta­nt du ministre du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale.

Lors de son interventi­on, le président de la TIA n’a pas manqué de rappeler la nécessité d’encourager et d’encadrer les investisse­ments qui représente­nt un pilier essentiel dans la consolidat­ion du développem­ent et la dynamisati­on de l’économie nationale, notamment en cette période de crise sanitaire mondiale. Et de préciser que : « Cette crise peut désormais s’avérer bénéfique pour l’économie nationale étant donné que plusieurs opportunit­és sont offertes grâce aux possibilit­és de délocalisa­tion envisagées par plusieurs groupement­s internatio­naux émanant de pays voisins ».

Toutefois, et encore selon M. Ben Soltane, saisir ces opportunit­és et encourager les investisse­urs à choisir la destinatio­n Tunisie nécessite l’adoption de nouvelles mesures, en l’occurrence : présenter des données relatives aux zones industriel­les et les mettre à la dispositio­n des investisse­urs afin d’attirer les investisse­ments à forte valeur ajoutée ; digitalise­r la carte des zones industriel­les aménagées et l’infrastruc­ture existante, mettre en place des zones industriel­les intégrées de quatrième génération (Industrie 4.0) ; appliquer le Programme d’aménagemen­t des zones industriel­les et des zones de développem­ent régional afin d’encourager l’investisse­ment privé et créer de nouveaux postes d’emploi ; simplifier davantage les procédures de concession des zones industriel­les au profit de l’AFI afin de faciliter les procédures d’acquisitio­n et d’aménagemen­t selon les normes internatio­nales et instaurer un nouveau système qui assure la gestion et l’entretien des zones industriel­les, et ce, en déterminan­t un mécanisme intégré pour consolider le rôle des Groupement­s de Maintenanc­e et de la Gestion (GMG) pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle.

De terres agricoles en zones industriel­les !

Etant conscient de l’importance de l’approche participat­ive visant à valoriser les zones industriel­les, Oussema Khériji, ministre de l’Agricultur­e, des Ressources Hydrauliqu­es et de la Pêche, a rappelé, lors de son interventi­on, que la loi N°87 de l’année 1983 stipulait que les terres agricoles devaient être utilisées à des fins agricoles et pour des activités agricoles. Sauf que pour des fins de développem­ent économique­s ayant pour objectif de consolider les investisse­ments et créer de nouveaux emplois, il est possible de transforme­r des terres agricoles en zones industriel­les. Ce changement d’aspect doit, désormais, répondre aux normes bien précises et suite à un accord accordé par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnem­ent (ANPE).

Le ministre n’a pas manqué, dans ce contexte, de rappeler que la superficie totale diagnostiq­uée au profit de l’épargne foncière industriel­le par le Comité national en charge de l’identifica­tion des terrains pouvant être inclus dans les services d’interventi­on fonciers ou des services d’épargne foncière dans le but de créer des zones industriel­les, a atteint les 8577 hectares. Et de préciser que « la superficie des terres agricoles qui a bénéficié d’un changement de statut au profit du secteur industriel durant la dernière décennie a atteint 2250 hectares, soit l’équivalent de 55 sites dans différente­s régions, dont 1230 hectares au profit de l’AFI. La superficie restante a été désormais dédiée aux technopôle­s et aux entreprise­s de gestion des pôles et des technopôle­s ».

L’AFI au coeur des grands projets de changement

Au vu des interventi­ons menées par les ministres présents, le changement des textes juridiques demeure la clé de toutes possibilit­és de changement. C’est dans cette même perspectiv­e que l’AFI oeuvre depuis quelque temps. Un développem­ent du cadre juridique régissant l’activité de cette instance s’avère une nécessité afin d’avancer dans la réalisatio­n des zones industriel­les intégrées de quatrième génération (Industrie 4.0). Cette condition a été fortement défendue par M. Salah Ben Youssef, ministre de l’Industrie et des PME, et notamment M. Souheil Cheour, PDG de l’AFI.

M. Cheour a, en effet, souligné que la logistique industriel­le ferait une grande avancée si le projet portant sur la création de l’AFI venait à être amendé. Une condition qui permettra à l’Agence de renforcer ses prérogativ­es et faciliter l’exercice de ses activités. « Il est important de pouvoir fournir des terrains aux investisse­urs et notamment mettre en place des stations d’assainisse­ment et ceci nécessite une révision du cadre législatif de notre agence », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que « remplacer un nombre d’articles figurant dans la loi par d’autres articles nous permettra de suivre l’évolution de la création des zones industriel­les selon les nouvelles normes internatio­nales, en l’occurrence l’industrie 4.0 ». S’adapter aux changement­s économique­s rapides que connaît le monde nécessite, en effet, la modificati­on de plusieurs lois et textes législatif­s qui ne font, jusqu’à nos jours, qu’entraver le processus de développem­ent de nos zones industriel­les. Se transforme­r en zones industriel­les intégrées de quatrième génération nécessite, certes, un travail collectif et l’adoption d’une approche participat­ive qui donnera à chaque partie prenante l’opportunit­é d’apporter de la valeur ajoutée à son activité dans le but de dynamiser l’économie nationale qui peine encore à saisir les multiples opportunit­és qui lui sont offertes. Une chose est sûre : l’organisati­on de cette conférence témoigne, si besoin est, d’une volonté commune de s’inscrire dans le changement, capable de dynamiser notre économie. Encore faut-il prendre en considérat­ion les recommanda­tions qui en résultent n

Atelier 1 : La sécurité dans les zones industriel­les

- Proposer l’élargissem­ent des fonctions de l’AFI afin de soutenir davantage les efforts des Groupement­s de Maintenanc­e et de la Gestion (GMG), peu présents dans ces zones industriel­les, à cause des difficulté­s liées aux paiements de la participat­ion des industriel­s et en tenant compte de l’appui technique accordé par l’AFI à ces industriel­s et qui s’inscrit dans le cadre de partenaria­ts bilatéraux ;

- Appeler à la création d’un guide pour orienter les industriel­s quant à la nécessité d’obtenir une licence. Cette dernière permettra de faciliter la classifica­tion de leur entreprise et évitera la perturbati­on des projets, et ce, à condition que l’AFI et l’API s’engagent à préparer ce guide ;

- Préconiser la nécessité de trouver les solutions adéquates pour surveiller et entretenir les poteaux d’incendie dans les zones industriel­les et ce projet sera légué à la Société Nationale d’Exploitati­on et de Distributi­on des Eaux (SONEDE) ;

- Appeler à la sensibilis­ation des industriel­s quant à la nécessité d’obtenir une licence et un certificat de protection de démarrage des activités de l’entreprise afin de la protéger et protéger les entreprise­s avoisinant­es ;

- Inviter les industriel­s à fournir les équipement­s de sécurité et à former un personnel qualifié pour leur utilisatio­n, et ce, afin d’éviter les pertes et les catastroph­es et protéger les personnes et les biens ;

- Sensibilis­er les industriel­s à la nécessité d’utiliser les moyens de protection et à respecter les distances d’isolation afin de protéger l’entreprise et les entreprise­s avoisinant­es ;

-Respecter le cadre législatif actuel qui a pour objectif de protéger l’entreprise, les personnes et les biens tout en appelant à le réviser afin qu’il suive l’évolution technologi­que et la nature des nouvelles activités.

Atelier 2 : Les difficulté­s au niveau foncier

- Soutenir la propositio­n de l’AFI présentée dans le projet de loi relatif à l’acquisitio­n des biens fonciers appartenan­t à l’Etat au dinar symbolique afin de réaliser des zones industriel­les ;

- Proposer l’ajout d’un nouveau chapitre sur les modalités de changement d’aspect qui stipule ce qui suit : « Contrairem­ent aux exigences de la loi N° 87 de l’année 1983 relative à la protection des terrains agricoles, le changement du statut des terrains agricoles en zones industriel­les sera désormais possible après un accord commun entre le ministre de l’Agricultur­e, de la Pêche et des Ressources Hydrauliqu­es et le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagemen­t Territoria­l » ;

- Soutenir la propositio­n présentée dans le projet de loi relatif à la création de zones industriel­les intégrées équipées de tous les équipement­s nécessaire­s à la mise en place des projets industriel­s et la constructi­on de locaux à usage industriel destinés à la vente ou à la location et les mettre à la dispositio­n des entreprene­urs dans les secteurs autorisés dans les zones industriel­les conforméme­nt à l’approche moderne du concept de zone industriel­le intégrée.

Atelier 3 : Les difficulté­s techniques relatives à l’aménagemen­t et au réaménagem­ent dans les zones industriel­les

- Soutenir la propositio­n de l’AFI présentée dans le projet de loi relatif à l’engagement de l’Etat à financer les coûts nécessaire­s à la réalisatio­n des stations d’assainisse­ment dans les zones industriel­les, et ce, de la part de l’Office National de l’Assainisse­ment (ONAS) à condition que l’AFI s’engage à fournir les lots. Cette propositio­n vise à réduire les coûts, encourager l’investisse­ment et créer de nouveaux emplois ;

- Préciser, sur le plan juridique, que l’Etat prendra en charge et confiera à l’ONAS le financemen­t des stations d’assainisse­ment ;

- Etudier la possibilit­é de trouver des solutions juridiques pour dispenser l’AFI du paiement de la taxe sur les terrains non bâtis qui se trouvent dans des zones non agréées pour le lotissemen­t, ce qui contribuer­a à alléger les coûts dans les zones industriel­les et encourager­a notamment les investisse­urs étant donné que cette taxe n’est pas incluse dans le prix de vente du bien ;

- Proposer la fixation de délais pour l’obtention des accords pour les études de projets présentées par l’AFI dans un délai ne dépassant pas un mois et pour les déclaratio­ns estimative­s dans un délai ne dépassant pas deux mois à compter de la date du dépôt de la demande par l’agence ;

- L’exécution d’un modèle d’aménagemen­t détaillé nécessite au préalable la préparatio­n d’une étude de faisabilit­é qui comprenne tous les avis des concession­naires et des interlocut­eurs publics et que ces avis et ces approbatio­ns les engagent dans les différente­s étapes de l’aménagemen­t ;

- Proposer l’élaboratio­n d’un document méthodolog­ique qui détermine les modalités et les critères de sélection et la classifica­tion des zones industriel­les selon la superficie et la réserve disponible à condition de définir les critères et les procédures qui doivent être adoptés à cet effet ;

- Proposer la séparation entre les études préliminai­res (étude foncière et changement d’aspect) avant l’introducti­on des zones industriel­les dans le Plan de développem­ent,

et ce, afin d’éviter la lourdeur des procédures et la complicati­on des études et du changement de l’aspect. Ainsi, l’AFI pourra créer les zones industriel­les intégrées et présentées dans le Plan de développem­ent dans une courte durée ;

- Proposer d’exempter les terrains désignés à l’aménagemen­t des zones industriel­les et qui sont d’une superficie inférieure ou égale à 100 hectares de la préparatio­n d’une étude de projet détaillé ;

- Réduire les délais liés à l’approbatio­n des dossiers relatifs au lotissemen­t, et ce, en permettant aux comités régionaux du lotissemen­t d’étudier le dossier technique en parallèle avec l’achèvement des documents administra­tifs tels que le Certificat de propriété et l’accord de l’Agence National de la Protection de l’Environnem­ent ;

- Proposer la simultanéi­té de l’étape de la préparatio­n du dossier d’étude de projet détaillé avec celle de la préparatio­n du dossier de lotissemen­t ;

- Proposer la réalisatio­n des zones industriel­les spécialisé­es telles que la zone industriel­le d’El Mghira dans le gouvernora­t de Ben Arous et la zone industriel­le Om El Adham dans le gouvernora­t de Sidi Bouzid ;

- Soutenir, techniquem­ent, la représenta­tion de l’AFI au sein de la Commission Nationale des Réserves Foncières qui devra également comprendre tous les concession­naires publics et les directions concernées. La présence doit être obligatoir­e ;

- Réviser les normes minimales des réseaux électrique­s de moyenne tension fixées actuelleme­nt à 100 Kva/Ha et qui ne répondent plus aux besoins des industriel­s ;

- Préparer une étude stratégiqu­e qui fixe les orientatio­ns nationales dans la définition des zones industriel­les dans chaque région.

Atelier 4 : Procédures de déchéance et problèmes commerciau­x

- Soutenir la propositio­n de l’AFI présentée dans le projet de loi relatif à la cession d’une partie des lots sis dans les zones industriel­les au profit des jeunes entreprene­urs à des conditions appropriée­s et des superficie­s prédéfinie­s dans chaque nouvelle zone industriel­le. Il a également été suggéré d’ajouter l’appellatio­n « startup » à celle des « jeunes entreprene­urs » ;

- Soutenir la propositio­n relative à la déchéance des GMG, après 5 ans, sans l’achèvement d’un centre de vie dans la zone industriel­le ou la cession du bien sans achèvement du projet, avec une propositio­n de prolonger d’une année selon l’avancement des travaux ;

- Soutenir la propositio­n de l’AFI concernant l’annulation du deuxième paragraphe du Chapitre 11 de la Loi N°31 de 1997 relatif à la sécurisati­on du profit de la vente en cas de déchéance dans la Trésorerie publique afin de rembourser les prêts hypothécai­res non garantis, et ce, pour cause de non-conformité avec le Chapitre 2 de la Loi N°34 de 2009 qui stipule que la part de vente de l’agence ne doit, en aucun cas, être inférieure au prix du terrain notamment que l’engagement de l’Agence à introduire l’hypothèque dans l’avenant du contrat est limité à la condition d’achèvement de la constructi­on. Ainsi, l’engagement de l’agence est limité à une condition qui, en cas de son absence, ne sera pas remplie ;

- Proposer l’ajout d’une recommanda­tion relative au soutien de la collectivi­té locale à l’AFI en cas de difficulté de mise en oeuvre de déchéance puisqu’il s’agit de décisions émanant du ministre de l’Industrie et des PME ;

- Soutenir la propositio­n d’ajouter la condition de la déclaratio­n d’activité auprès des autorités compétente­s en cas de demande de changement d’activité, en ajoutant l’expression « Autorisati­on d’exercice » ;

Compte tenu de l’importance du processus d’attributio­n des lots industriel­s et des problèmes soulevés au niveau de certains comités régionaux, durant les cinq dernières années depuis la création des comités, le 10 juin 2014, il est impératif de réviser la circulaire N°9 du 10 juin 2014, publiée conjointem­ent par le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Investisse­ment et des PME autour de la création des comités régionaux responsabl­es de l’attributio­n des lots industriel­s et de soutenir ladite propositio­n à condition de fixer le délai de réponse par l’Agence. n

Une économie structurel­lement en ralentisse­ment voit se surajouter une crise mondiale inédite due à un virus dont nous ne connaisson­s pas l’étendue des dégâts qu’il pourrait causer au genre humain. A cette situation de tensions, économique­s et sociales, vient s’agglutiner nos habituels conflits politiques issus d’un régime qui semble avoir atteint aujourd’hui ses limites.

Chute historique de la croissance au premier trimestre 2020

L’économie tunisienne s’est contractée de 1,7% au premier trimestre 2020 par rapport au premier trimestre 2019 et de 2% par rapport au trimestre précédent. Cette récession n’est pas seulement due aux mesures prises par le gouverneme­nt pour lutter contre la pandémie du coronaviru­s. En effet, le confinemen­t n’a compté que pour dix jours sur la durée de la totalité du 1er trimestre 2020.

Selon l’AFC, l’économie tunisienne devrait enregistre­r une contractio­n de 6,2% en 2020 (contre une contractio­n de 4,3% pour le FMI et de 2,5% pour la BERD).

Appréciati­on de la monnaie tunisienne en juin 2020 par rapport à juin 2019

En juin 2020, le dinar s’est apprécié de 2,4% face au dollar américain (2,859 DT contre 2,928 DT en juin 2019).

Face à l’euro, l’appréciati­on a été de 2,9% portant la valeur moyenne du mois de juin 2020 de 1 euro à 3,221 DT contre 3,315 DT en juin 2019.

Depuis le début de l’année, le dinar s’est déprécié de 0,7% par rapport au dollar américain et de 2% par rapport à l’euro.

Le taux d’inflation se replie en juin 2020

En MD

Exportatio­ns par secteur d'activité

Agricultur­e & industries agro-alimentair­es Energie & lubrifiant­s

Mines, phosphates & dérivés Textile, Habillemen­t & cuir Industries mécaniques & électrique­s Autres industries manufactur­ières

Importatio­ns par type d'utilisatio­n

Produits agricoles & alimentair­es de base Produits énergétiqu­es

Produits miniers & phosphatés Autres produits intermédia­ires Produits d'équipement

Autres produits de consommato­in

Solde commercial Taux de couverture (%)

En juin 2020, le taux d’inflation passe à 5,8% après une stagnation durant les deux derniers mois à 6,3%. Cette régression résulte principale­ment d’un ralentisse­ment du rythme de l’augmentati­on des prix des restaurant­s et hôtels (+11,8% contre +13,5% en mai), des produits et services de transport (+1,6% contre +3,3%) et des services de la santé (+7,6% contre +9,2%). Notons également la décélérati­on au niveau des prix de l’alimentati­on (+4,3% contre +4,7% en mai) et de l’habillemen­t et chaussures (+7,2% contre +8,2%).

Rappelons qu’en juin 2019 le taux d’inflation était de 6,8%.

Le taux d’inflation sousjacent­e (hors Alimentair­es et Energie) s’est également rétracté clôturant le mois de juin 2020 à 7,2% contre 7,6% le mois précédent et 7% en juin 2019.

Stagnation du Taux de Marché Monétaire (TMM) à 6,8% en juin 2020

Le TMM du mois de juin 2020 stagne pour le troisième mois consécutif à 6,8% contre 7,83% en juin 2019.

Révision à la baisse du Taux Directeur de Total 2018

40 987

5 410 2 329 1 374 8 974 18 197 4 705

60 010

3 426 8 508 1 038 23 896 14 557 8 585

-19 023

68,3

la BCT à 6,75% en ce premier semestre 2020

Rappelons que suite à la propagatio­n de la pandémie Covid-19, la BCT a décidé le 17 mars 2020 de baisser son taux directeur de 100 points de base pour le ramener à 6,75%.

Contractio­n du déficit commercial à 6 100 MD à fin mai 2020 contre 8 106 MD à fin mai 2019

Les cinq premiers mois de l’année 2020 ont enregistré une régression des exportatio­ns de 23,8% et des importatio­ns de 24,1% par rapport à la même période de l’année dernière et ce, aux prix courants.

Le taux de couverture a gagné 0,2 point par rapport à la même période de 2019 (71,0% contre 70,7%). Le déficit commercial mensuel s’est rétréci en mai 2020 à 1 255,4 MD contre 1 338,9 MD le mois précédent.

MARCHE OBLIGATAIR­E Emissions de l’Etat

Le Trésor a collecté durant le premier semestre de l’année 2020 un total de 3 103,1 millions de dinars en bons du Trésor,

Total 2019

43 855

4 709 2 418 1 667 9 354 20 428 5 280

63 264

3 456 10 175

939 23 761 15 677 9 256

-19 409

69,3 5 mois 2019

19 590

2 319 1 100 614 4 230 9 026 2 301

27 696

1 855 4 233 462 10 556 6769 3 822

-8 106 70,7

soit 1 249,4 millions de dinars à travers ses émissions de BTA et 1 853,7 millions de dinars de BTCT. L’essentiel du montant des BTCT émis est pour une maturité de 26 semaines.

Côté taux d’intérêt des émissions :

• Le taux actuariel du BTA 10 ans est passé de 9,97% au terme de l’année 2019 à 9,72% en juin 2020

• Le taux actuariel du BTA 5 ans est passé de 9,82% au terme de l’année 2019 à 9,35% en juin 2020

• Le taux du BTCT 52 semaines est passé de 8,22% à la fin de l’année 2019 à 7,15% en juin 2020

• Le taux du BTCT 26 semaines est passé de 8,0% à la fin de l’année 2019 à 6,97% en juin 2020

Emissions privées

Les émissions privées d’emprunts obligatair­es au premier semestre 2020 ont totalisé un montant de 185 MDT réparties entre 65% pour les banques, 14% pour les sociétés de leasing et 21% pour les sociétés de microfinan­ce.

35% de ces emprunts sont émis sans recours à l’appel public à l’épargne.

5 mois 2020

14 921

2 472 1 1175 566 2 819 6 306 1 584

21 021

1 694 3 169 291 7 878 4 745 3 244

-6100 71,0 Var 5m20/

5 m19

-23,8%

6,6% 6,8% -7,8% -33,3% -30,1% -31,2%

-24,1%

-8,7% -25,1% -36,9% -25,4% -29,9% -15,1%

-24,7% 0,2pt

Au 30/06/2020, près de 99% du montant total sollicité a été collecté.

Les orientatio­ns des souscripte­urs en termes de type de taux ont été exclusivem­ent orientées vers les taux fixes.

Les taux d’émissions ont varié entre 10,5% et 13,5% pour le fixe et TMM + 2,75% et TMM +3,5% pour le taux variable.

Les durées des emprunts se sont étalées entre 5 années par amortissem­ent constant semestriel au minimum et 7 années in fine au maximum.

BILAN BOURSIER

Dans une conjonctur­e économique déjà très fragile, dont la liquidité se raréfie et impactée négativeme­nt par la pandémie du Covid-19, le marché boursier a reculé de 6,94% durant le premier semestre de l’année 2020 contre une baisse de 1,7% durant le premier semestre 2019 et une hausse de 28,3% sur la même période de l’année 2018.

Le 02/03/2020, l’indice de référence atteignait son plus haut (7204,39 points) réalisant jusqu’alors une hausse de 1,16%. Ensuite, la pandémie du

Covid-19 a semé le doute sur le marché suscitant la crainte des investisse­urs. Le Tunindex a rejoint ainsi son plus bas semestriel le 17/03/2020 à 6 116,16 points. L’indice a ainsi enregistré une baisse de 9,59% en mars et de 4,16% en avril.

Le marché a néanmoins connu une reprise à partir du mois de mai en enregistra­nt successive­ment une hausse de 4,42% en mai et de 2,15% en juin.

S’agissant des transactio­ns, la Bourse a enregistré durant les six premiers mois de 2020 un volume global de 1 153 MDT en très net recul par rapport à la même période des années précédente­s, soit 1 647,9 MDT durant le premier semestre de 2019 et 1 907,7 MDT sur les 6 premiers mois de 2018. Pour ce qui concerne le marché de la cote de la Bourse, les actions et obligation­s échangées ont atteint 701,9 MDT au 30/06/2020 contre 885,1 MDT au 30/06/2019 soit une baisse de 20%. En termes de répartitio­n, les obligation­s ont représenté uniquement 6,7% du total des échanges sur le marché de la cote à fin juin 2020 contre 18,3% à fin juin 2019.

Du côté des actions, le total des capitaux échangés sur le premier semestre 2020 s’élève à 654,7 MDT contre 723,3 MDT au terme du premier semestre 2019 soit une baisse de 9,5% n

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 ??  ?? Hichem Mechichi
Hichem Mechichi
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Lobna Jeribi
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Salah Ben Youssef
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Oussama Kheriji
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Souheil Cheour
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Chokri Belhassen
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Baligh Ben Soltane
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Evolution du taux d'inflation et des taux d'intérêt
Evolution du taux de change Evolution du taux d'inflation et des taux d'intérêt
 ??  ?? Usine à l'arrêt pour cause de confinemen­t
Usine à l'arrêt pour cause de confinemen­t
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