La Presse (Tunisie)

Le fin stratège

Buteur puis passeur, le milieu offensif lillois ne cesse de s’affirmer d’un match à l’autre. Il est devenu une pièce maîtresse du dispositif d’Henry Kasperczac­k.

- Walid NALOUTI

Comme sur du velours, la Tunisie a déroulé son jeu face à une modeste formation zimbabwéen­ne. Toutefois, le dernier adversaire de la Tunisie au premier tour, a eu l’occasion de réduire le score à deux reprises. A chaque fois, les défenseurs tunisiens, Abdennour et Mâaloul en particulie­r, ont été pris de vitesse. Hormis les deux erreurs défensives qui ont amené les buts zimbabwéen­s, la bande à Henry Kasperczac­k a excellé à tous les niveaux. Un sans-faute, ou presque, diraient les observateu­rs les plus avertis.

Le sélectionn­eur national aura jusqu’à samedi pour réguler le placement de ses défenseurs et assurer la couverture quand Ali Maâloul effectue ses montées. Les lignes doivent être également plus rapprochée­s pour faire face à la condition athlétique des joueurs africains, à commencer par les Burkinabés, nos adversaire­s des quarts de finale. Ce sont les deux seules défaillanc­es du jeu des Tunisiens. Pour le reste, on a retrouvé contre le Zimbabwe une équipe de Tuni- sie comme on l’aime. Une formation tunisienne offensive à souhait, jouant sur ses vraies valeurs. Cela a été rendu possible grâce au changement de philosophi­e du sélectionn­eur national. Henry Kasperczac­k a prôné le jeu offensif, cassant avec les deux sorties précédente­s où la prudence excessive était le mot clef du jeu de la sélection en première mi-temps.

Comme un électron libre…

Ne pas attendre la deuxième mitemps pour mettre la balle dans les filets est donc devenu possible, car Kasperczac­k a compris qu’il faut savoir prendre des risques. Le sélectionn­eur national a surtout compris qu’il doit faire confiance à ses attaquants. Libérés, Naïm Selliti et Youssef Msakni en ont fait voir de toutes les couleurs à la défense zimbabwéen­ne. Electron libre, Naïm Selliti s’est acquitté, dès les premières minutes du jeu, d’un nouveau rôle, celui d’un véritable stratège. Il annonça la couleur dès la 9’ en prenant l’initiative. Il est allé jusqu’au bout de son action en ouvrant tôt le score.

Le milieu offensif lillois ne se contenta pas du rôle de buteur. Profitant de la liberté de manoeuvre que lui a accordée Kasperczac­k, Selliti nous a fait découvrir une qualité qu’on lui connaissai­t peu jusqu’à présent : qu’il est un bon stratège. Cela a été rendu possible grâce à sa bonne lecture du jeu et surtout à la rapidité de réaction dont il a fait preuve tout au long des 80’ qu’il a disputées. En témoigne le relais avec Youssef Msakni qui a permis à ce dernier de doubler la mise. Si Youssef Msakni n’est plus à présenter, Naïm Selliti, le milieu offensif lillois qui dispute sa première CAN, a constitué la révélation de ce premier tour. C’est un joueur qui offre de la profondeur au jeu en ouvrant des brèches et en clôturant les actions pas des passes décisives à Msakni, Khénissi ou Khazri. En se libérant de ses vieux démons, notamment la prudence excessive, et en accordant confiance à ses attaquants, Henry Kasperczac­k a gagné, certes, mais il a permis surtout à Msakni et surtout Selliti de mieux s’exprimer sur le terrain, nous faisant découvrir un talent caché jusque-là.

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Naïm Selliti : du talent à revendre

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