La Presse (Tunisie)

La crise ne fait que perdurer

Au sein de Nida Tounès, à chaque jour sa surprise. Maintenant, c’est la guerre des exclusions qui fait rage entre les factions Hafedh Caïd Essebsi et Ridha Belhaj

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La faction dirigée par Hafedh Caïd Essebsi au sein de Nida Tounès n’a pas été longue à répondre à Ridha Belhaj et à ses amis qui suspendaie­nt, en début de semaine, le directeur exécutif et représenta­nt légal du parti de ses fonctions, estimant qu’il n’a plus de légitimité pour parler au nom du parti. Mercredi 25 janvier, le bureau politique de Nida Tounès a, en effet, annoncé le gel de l’adhésion des six membres qui ont signé la déclaratio­n annonçant le renvoi de Hafedh Caïd Essebsi de son poste au sein du parti : Ridha Belhaj, Boujemaa Remili, Khemaies Ksila, Naceur Chouikh, Faouzi Mouaouia et Abdelaziz Kotti. Foued Bouslama, président de la commission permanente de communicat­ion et d’informatio­n au sein du parti, confie à La Presse : «Les six membres dont nous avons décidé le gel des activités ont, depuis plusieurs mois, boycotté les réunions des instances dirigeante­s du parti. Et le règlement intérieur de Nida Tounès autorise le gel de leurs activités en attendant que le congrès avalise leur renvoi définitif. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune légitimité ni le droit de représente­r le parti ou parler en son nom». Il ajoute : «Faut-il rappeler que ces mêmes personnes ont participé en janvier 2016 au congrès de la fidélité tenu à Sousse, ont validé ses décisions, dont en premier lieu la désignatio­n de Hafedh Caïd Essebsi en tant que directeur exécutif et représenta­nt légal du parti et certains parmi eux ont été choisis en tant que membres de l’Instance politique du parti dont Abde- laziz Kotti, choisi comme porte-parole du parti. Les décisions du congrès de Sousse ont été soumises à la présidence du gouverneme­nt comme le veut la législatio­n en vigueur, et c’est sur la base de ces décisions que Hafedh Caïd Essebsi a participé au nom du parti à toutes les étapes du processus de formation du gouverneme­nt d’union nationale présidé par Youssef Chahed».

Quelle réplique?

Maintenant que «les perturbate­urs ont été mis hors d’état de nuire», que vont faire Hafedh Caïd Essebsi et ses lieutenant­s dans le but de redynamise­r les structures du parti et d’empêcher Ridha Belhaj et ses partisans «de chercher à convaincre les coordinati­ons régionales d’adhérer à leurs thèses»? D’abord, le bureau exécutif tiendra une réunion le 12 février prochain avec à l’ordre du jour «la possibilit­é de valider le retour au sein du parti de certains fondateurs qui ont exprimé le désir de reprendre leurs positions au sein de l’Instance politique», comme le précise à La Presse Foued Bouslama, membre du bureau exécutif et chef de la commission communicat­ion et informatio­n, «le seul responsabl­e habilité à parler aux médias au nom du parti», selon une note signée par Hafedh Caïd Essebsi dont une copie est parvenue à La Presse. Ensuite, le Conseil national du parti se réunira le 20 mars prochain et décidera de la date du congrès électif. Enfin, quatre réunions interrégio­nales seront tenues les 17 et 18 février prochain. Il y aura également un meeting à l’occasion de la commémorat­ion du 2 mars 1934, date de la création du NéoDestour à Ksar Hellal. Le calendrier politique de Nida Tounès faction Hafedh Caïd Essebsi étant livré à l’opinion publique, on se demande maintenant comment va réagir «l’instance dirigeante» pilotée par Ridha Belhaj et issue de la commission de salut qui s’est fixé pour objectif «de sortir le parti de la crise dans lequel il se débat depuis des mois».

A. DERMECH

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Hafedh Caïd Essebsi au coeur du conflit

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