Un magistrat de la Cour constitutionnelle dans les filets
Patrialis Akbar, ancien ministre de la Justice, a été appréhendé mercredi dans une affaire de pots-de-vin
AFP — Un juge de la Cour constitutionnelle indonésienne soupçonné d’avoir perçu des pots- de-vin d’une valeur de 160.000 dollars a été arrêté, a-t-on appris hier auprès de responsables, un nouveau coup dur pour l’appareil judiciaire de ce pays touché par la corruption. Patrialis Akbar, qui a occupé le fauteuil de ministre de la Justice par le passé, a été appréhendé mercredi par des agents de la commission pour l’éradication de la corruption (KPK). Ils le soupçonnent d’avoir reçu des pots-de-vin d’un importateur de viande qui aurait tenté par ce biais d’influencer le jugement de la Cour constitutionnelle, qui compte neuf juges, sur une loi relative à l’élevage. « Au nom de la Cour constitutionnelle je présente mes plus profondes excuses à tous les Indonésiens » , a déclaré le président de la Cour, Arief Hidayat, lors d’une conférence de presse. D’après un haut responsable de la KPK, Basaria Panjaitan, l’importateur de viande soupçonné d’être à l’origine de l’affaire a également été arrêté. Un retentissant précédent avait déjà éclaboussé l’institution en 2014, lorsque le président de l’époque avait été condamné à la prison à vie pour avoir accepté plus de 5 millions de dollars en pots- de-vin destinés, là aussi, à influencer son jugement. Dans son dernier classement, l’ONG Transparency International place l’Indonésie au 90e rang des pays les plus corrompus, sur 176 nations.