«La qualité du technicien, tout court»
Grand défenseur central de légende de l’équipe de Tunisie, Mohsen Habacha a fait les beaux jours de l’Etoile Sportive du Sahel et de l’équipe de Tunisie. Reconverti entraîneur, il a conduit plusieurs clubs du pays, dont celui de ses premières amours, l’ESS. «Au-delà de la distinction entre les entraîneurs tunisiens qui reviennent en force au tableau de la Ligue 1 et ceux étrangers, il y a la qualité du technicien, tout court. Il doit avoir une forte personnalité et en même temps se sentir près de ses joueurs. Ou plutôt ses joueurs doivent le sentir très proche d’eux. Il doit également bien étudier l’adversaire, et lire dès le premier quart d’heure son jeu. On connaît des entraîneurs capables de renverser le cours d’une encontre grâce au fameux coaching. Personnellement, j’ai un faible pour certains entraîneurs tunisiens en vogue: le coach de l’Etoile Sportive de Metlaoui, Mohamed Kouki qui impose la qualité de son travail et sa forte personnalité. L’entraîneur du Club Africain, Chihab Ellili aussi quoiqu’il s’adresse aux médias tunisiens en langue française (rires). L’entraîneur étranger, c’est noir ou blanc, un coup de poker. Il peut être une réussite comme il peut s’avérer un grand bluff. Il a besoin à ses côtés d’un adjoint qui soit dévoué et loyal. Car on connaît des assistants qui manigancent dans le noir contre leurs head-coaches. De notre temps, l’école yougoslave était omniprésente chez nous. C’était, d’ailleurs, la meilleure. Je me rappelle de Dragan Vasiljevic (JSK, CAB...) qui me disait: “Le ballon, c’est comme une femme. Il faut savoir le maitriser et le cajoler ” Aujourd’hui, les joueurs ont pris le dessus sur leurs entraîneurs. Leur adresser la moindre remarque est devenu risqué, et peut occasionner de mauvaises surprises aux techniciens. Il faut vraiment prendre ses joueurs avec des pincettes, d’autant que les émoluments dont bénéficient les joueurs les rendent quasiment intouchables».