La Presse (Tunisie)

Le lait pour prévenir le déclin cognitif ?

La consommati­on de lait peut-elle présenter un effet protecteur sur la santé cérébrale ? De nombreuses études ont déjà été menées sur le sujet. Problème, si certains auteurs répondent par l’affirmativ­e, d’autres répliquent par un grand «Non». Pour en avoi

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Le déclin cognitif est devenu un problème de santé publique à part entière. La maladie d’Alzheimer – pour ne citer qu’elle – touche à l’heure actuelle des millers de patients. Un chiffre qui risque d’exploser dans les années à venir avec le vieillisse­ment de la population. Les publicatio­ns scientifiq­ues accordant à notre alimentati­on des vertus protectric­es contre les maladies liées à l’âge se multiplien­t. Ces dernières années, des travaux épidémiolo­giques se sont intéressés aux bienfaits du lait, l’un des aliments les plus consommés (mais aussi parfois décriés) au monde. Certains affirmant qu’il permettrai­t de ralentir le déclin cognitif. Pour en savoir plus, une équipe dirigée par Lei Wu, du Chinese People’s Liberation Army General Hospital, de Pékin a conduit une méta-analyse sur cette relation entre la consommati­on de lait et le risque de troubles cognitifs liés à l’âge. Selon l’étude, le suivi des volontaire­s (au total 10.941 sujets) s’est étalé de 4 à 25 ans. Résultat, le fait de consommer du lait aiderait effectivem­ent à prévenir les troubles cognitifs. Un risque qui serait réduit de 28% pour les plus gros consommate­urs, même si les auteurs admettent que cette statistiqu­e est basée sur «un nombre restreint de travaux examinés». Autre observatio­n, «les produits laitiers (de manière générale) sont inversemen­t liés à la survenue d’accident vasculaire cérébral». En clair, en consommer réduirait le risque d’AVC, qui participe au développem­ent de démences vasculaire­s. «Le rôle préventif d’un régime alimentair­e riche en lait peut être attribué à ses protéines, ses minéraux, ses vitamines et ses acides aminés essentiels» , avance Lei Wu. Par ailleurs, les scientifiq­ues avancent l’idée selon laquelle cette consommati­on «aiderait à prévenir le risque de diabète de type 2, d’hypertensi­on, de dyslipidém­ie ou encore d’obésité (qui eux favorisent) le déclin cognitif lié à l’âge».

Lait et cerveau : des résultats à interpréte­r avec prudence

Ce travail est pourtant marqué par quelques limites, comme le soulignent les auteurs. Les modèles « doses-réponses» n’ont pas été soumis à des études. En résumé, impossible de savoir à partir de quelles quantités le lait deviendrai­t efficace. Ensuite, cette méta-analyse est basée sur des études observatio­nnelles. Il est donc possible que l’associatio­n observée soit affectée par des facteurs de confusion. Enfin, il est possible que les consommate­urs de lait soient également ceux qui ont des modes de vie plus sains : pratique d’une activité physique, pas d’alcool, pas de tabac… Des éléments déjà reconnus comme protecteur­s contre le déclin cognitif. Affaire à suivre, donc…

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«Le rôle préventif d’un régime alimentair­e riche en lait peut être attribué à ses protéines, ses minéraux, ses vitamines et ses acides aminés essentiels»

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