Reprise des négociations en mars ?
Mardi, l’ONU avait estimé qu’il y avait encore des progrès à faire entre les Chypriotes eux-mêmes... Mais les protagonistes demandent la poursuite de la conférence internationale
AFP — Les dirigeants chypriotes grec et turc ont demandé hier à l’ONU de préparer pour mars une nouvelle conférence internationale en vue de la réunification de cette île méditerranéenne divisée. Le président chypriote, Nicos Anastasiades, et le dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci, ont formulé cette requête à l’issue d’une rencontre à Nicosie sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU pour Chypre, Espen Barth Eide. «Les dirigeants ont demandé aux Nations unies de préparer, en consultation avec les puissances garantes (de la sécurité), la continuation de la conférence (internationale) sur Chypre à un niveau politique au mois de mars», a indiqué l’ONU dans un communiqué. La Grèce, la Turquie et la GrandeBretagne, ancienne puissance colo- niale, sont autorisées à intervenir pour défendre l’intégrité territoriale de l’île depuis son indépendance en 1960. Ces trois pays ont tenu une conférence à Genève le 12 janvier, en présence entre autres de l’ONU, après des pourparlers de paix entre les parties chypriotes en conflit. Mais aucune de ces réunions n’a débouché sur des avancées concrètes pour résoudre ce conflit vieux de plus de 40 ans. L’île de Chypre, qui compte un million d’habitants, est divisée depuis que l’armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l’île en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone chypriote. Depuis, la République de Chypre, seule reconnue internationalement, n’exerce son autorité que sur la partie sud de l’île. Les Chypriotes turcs habitent, eux, dans la République turque de Chypre du Nord (Rtcn), qui n’est reconnue que par Ankara, et s’étend sur plus d’un tiers du territoire de l’île. Mardi, l’envoyé spécial de l’ONU avait estimé qu’il y avait encore des progrès à faire entre les Chypriotes eux-mêmes avant que les discussions sur la réunification puissent se poursuivre à un niveau international. «Le but d’une prochaine rencontre (internationale sur Chypre) sera de conclure quelque chose», avait-il souligné. Hier, les dirigeants chypriotes ont convenu de se rencontrer une fois par semaine en février en affirmant «leur forte détermination à maintenir l’élan» des négociations, selon l’ONU. Lancé en 2015, l’actuel processus butte sur la question des frontières internes des deux entités qui constitueront un futur Etat réunifié ainsi que sur le retour des dizaines de milliers de déplacés.