La Presse (Tunisie)

De la revanche dans l’air...

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En héritant du Ghana, le Cameroun retrouve un adversaire qu’il connaît bien pour l’avoir eu au même stade de la compétitio­n en 2008.

En demi-finale de la CAN que leur pays organisait, les Ghanéens se faisaient sortir devant leur public du stade d’Accra. Les Lions Indomptabl­es étaient alors portés par un Samuel Eto’o des grands jours. André Ayew et Asamoah Gyan qui faisaient déjà partie du groupe battu sont encore en activité avec la sélection. Équipe remaniée après la défection de plusieurs de ses cadres, le Cameroun semble vivre sereinemen­t cette CAN 2017. Pourtant, depuis plusieurs années, la grande nation du football africain, qui a remporté quatre trophées, avait du mal à se défaire des ego et des querelles intestines. Cependant, même si les Lions Indomptabl­es ont hérité d’un Ghana revanchard après la finale perdue de 2015 face à la Côte d’Ivoire, tout semble encore ouvert pour le match de ce soir.

Nicolas Nkoulou, le grand frère

«Tout le monde attend beaucoup de nous» , explique Collins Fai. «On avait en tête d’aller le plus loin possible en traversant au moins le premier tour. Finalement, nous avons passé les quarts de finale. Chaque étape est une motivation supplément­aire» . L’arrière latéral du Standard de Liège parle désormais d’une «lourde responsabi­lité» . Surtout lorsqu’il faut composer avec quatorze nouveaux joueurs sur vingt-trois, dont lui. Dans cette équipe recomposée, Collins Fai pointe le rôle de Nicolas Nkoulou, présent avec les Lions depuis la CAN 2010. «Lui, qu’il joue ou qu’il ne joue pas, il est toujours derrière nous. Sur cette CAN, c’est notre grand frère» . Mais cela ne suffit pas à tout expliquer. «Notre groupe est jeune et c’est une motivation pour montrer au pays que l’on est capable de faire des choses aussi importante­s que nos prédécesse­urs. C’est notre état d’esprit» , avance Collins Fai. La différence peut aussi se trouver dans les choix du technicien Hugo Broos. Avec ce nouveau sélectionn­eur, personne n’est certain d’être titulaire au prochain match. Lors des quatre premières rencontres, il a changé l’équipe type à chaque fois. «Ce qui nous a permis de rester soudés et concentrés» , souligne Edgar Salli. «Tout le monde peut jouer dans l’équipe. Ce soir, en demi-finale, il peut y avoir encore d’autres surprises, mais on est tous prêts et motivés» , explique le milieu de terrain Arnaud Djoum. Hugo Broos a ramené aussi un peu plus de discipline. S’il y a de bonnes individual­ités comme le gardien Fabrice Ondoa, les Lions Indomptabl­es ne disposent plus de stars comme à la grande époque. «Tout le monde veut jouer et si tu n’es pas content, tu dois le garder pour toi. Il faut mettre ses sentiments de côté pour continuer à vivre en groupe» , admet Edgar Salli, qui parle d’invincibil­ité tant la solidarité est présente. Finalement, ceux qui ont décidé de rester en club ont-ils rendu service au groupe? «Je ne le crois pas. Comme ils ne sont pas là, on ne peut le dire» , lâche Edgar Salli. «J’ai été surpris par l’extrême motivation de l’équipe. Au final, une CAN, c’est peut-être fait pour les joueurs qui veulent se montrer pour changer de stature» , conclut Tombi A Roko. Le président de la Fédération camerounai­se de football ne veut pas pour autant exclure définitive­ment ceux qui ont décliné l’invitation, comme Joël Matip (Liverpool) ou Eric Choupo-Moting (Schalke 04).

Favoris, quoique...

Le Ghana, quant à lui, a souffert face à la RDC mais il est passé. Pour la sixième fois consécutiv­e, le Ghana rejoint les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations grâce à deux buts des frères Ayew. Sous l’impulsion des fils d’Abédi Pelé, les Black Stars ont montré un bien meilleur visage que lors de la phase des groupes. Finaliste en 2015 mais en quête d’un sacre depuis 1982, le Ghana jouera sa demi-finale en nocturne, ce soir contre le Cameroun, tombeur du Sénégal. L’attaquant ghanéen Jordan Ayew a ainsi estimé que son équipe aura “fort à faire” à Francevill­e face au Cameroun en demi-finales de la coupe d’Afrique des nations de football (CAN) Gabon 2017 et que la rencontre sera “très disputée”. Malgré la rude tâche qui l’attend avec ses camarades, Jordan Ayew a assuré que le groupe “va tout faire pour se qualifier. Si les Lions Indomptabl­es sont arrivés là, c’est qu’ils ont de la qualité. Le Cameroun a des joueurs pas très connus, mais qui forment un collectif fantastiqu­e et ça va être un match très compliqué”, a-t-il averti. Dominés par la Côte d’Ivoire en finale de l’édition 2015 au terme d’une cruelle séance de tirs au but, les Ghanéens sont en mission au Gabon pour revenir avec le sacre. Toujours aussi solides physiqueme­nt, les Black Stars n’ont fait que monter en puissance, jusqu’au quart de finale rondement mené face à la RD Congo (2-1). Buteurs décisifs, les frères Ayew ont une nouvelle fois prouvé que leur pays pouvait compter sur eux et sont attendus pour réaliser la même chose, si ce n’est plus face au Cameroun. “Jusqu’à présent, on a réussi à chaque fois l’essentiel. On est ensemble depuis des années, on a la confiance de l’encadremen­t donc tout se passe naturellem­ent sur le terrain”, a encore dit Jordan Ayew.

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Grosse pression sur les favoris ghanéens, ce soir, face à l’outsider camerounai­s
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