La Presse (Tunisie)

Marine Le Pen joue à fond la carte populiste

La candidate du FN se présente en candidate du «peuple» face aux partis du «fric»

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AFP — La candidate d’extrême droite à la présidenti­elle, Marine Le Pen, s’est présentée hier comme la « candidate de la France du peuple» face à «la droite du fric, la gauche du fric», lors de son premier meeting de campagne à Lyon (centre-est). La dirigeante du Front national (FN), portée par une dynamique favorable à moins de 80 jours du premier tour, devait détailler son programme pour la «priorité nationale», tandis que son rival de droite, François Fillon, se débat contre des accusation­s d’emplois fictifs visant son épouse Penelope et deux de ses enfants. Une tempête qui profite au centriste Emmanuel Macron en hausse dans les sondages. «Vous avez compris, l’actualité récente en a apporté une démonstrat­ion éclatante, contre la droite du fric, la gauche du fric, je suis la candidate de la France du peuple», a lancé la présidente du Front national en ouverture de son meeting, à laquelle assistent quelque 3.000 personnes. «Après des décennies d’erreurs et de lâcheté, des fausses alternance­s, faites de reniement, de laisser-aller, de laissez-passer, de laisser-faire, nous sommes à la croisée des chemins», a insisté la candidate d’extrême droite, 48 ans. «Je défends les murs porteurs de notre société» face à «nos dirigeants (qui) ont choisi la mondialisa­tion dérégulée» et «l’immigratio­n massive», a dit la présidente du FN dans ce discours clôturant deux jours de rencontres dans la capitale des Gaules. « Nous ne voulons pas vivre sous le joug ou la menace du fondamenta­lisme islamiste» , a-t-elle souligné, alors qu’une série d’attentats jihadistes a fait 238 morts en 2015 et 2016 en France. «La France est un acte d’amour, cet amour a un nom: le patriotism­e. Vous avez le droit d’aimer votre pays, et vous avez le droit de le montrer, il est temps de revivifier le sentiment national», a clamé Marine Le Pen. «On est chez nous, on est chez nous», ont scandé en écho ses partisans. Le vote du Brexit et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis ont donné des ailes à tous les partis d’extrême droite en Europe et aux mouvements nationalis­tes «antisystèm­e». «Il y a un réveil du peuple», a commenté hier à Lyon le numéro deux du FN, Florian Philippot. «Les gens voient le Brexit, voient Trump, et ils se disent: ça sert d’aller voter». En tête des intentions de vote au premier tour du scrutin le 23 avril mais donnée battue au second tour le 7 mai, Marine Le Pen est elle-même visée par des accusation­s d’emploi fictif concernant une assistante payée sur des fonds européens pour rémunérer des collaborat­eurs de son parti. La candidate nie tout abus et dénonce un «combat politique» du Parlement contre son parti.

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Marine Le Pen lors d’un meeting à Châteaurou­x

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