Savoir raison garder
Il serait suicidaire à l’heure qu’il est et à quelques mois de la reprise des éliminatoires du Mondial 2018 de changer de sélectionneur national.
Beaucoup d’encre continue à couler à propos de l’élimination du onze national à la CAN du Gabon. Une élimination qui reste en travers de la gorge, tellement elle a fait mal et n’a pas encore été digérée. Au point que certaines langues se sont déliées pour tout remettre en question. Les critiques pleuvent de toutes parts et le sélectionneur national est mis sur la sellette. Ses choix tactiques et techniques ne font pas l’unanimité. Des observateurs et des consultants sont pour son limogeage. D’autres, par contre, sont pour des circonstances atténuantes. D’après eux, il faudrait passer l’éponge et recommencer. Mais le risque que les mêmes erreurs se répètent peut resurgir. Alors, faut-il conserver ou limoger Henry Kasperczak ? La seconde question est comment mettre fin à cette guigne qui poursuit la sélection nationale lors des différentes Coupes d’Afrique des nations et cette malédiction des quarts de finale ? Un autre sélectionneur national aura-t-il le temps nécessaire de tout remodeler en quelques mois et donner une nouvelle assise à la sélection nationale, sachant que les éliminatoires de la Coupe du monde 2018 en Russie débuteront exactement dans sept mois. Le risque est qu’un nouveau sélectionneur tente certainement de tout chambarder au niveau du groupe et de la conception du jeu. A ce niveau, il serait suicidaire d’opter pour cette solution de rechange.
Adjoint : pour un rôle plus consistant
Maintenant, nous attendons que les bonnes conclusions soient tirées de l’échec au Gabon. Il faut que le sélectionneur national dise la vérité. Il doit tout déballer étant le premier responsable. Il y a eu un problème de vestiaire pour dire les choses comme elles sont. Le moment est venu de dénoncer les responsables de l’échec. Ce n’est qu’à partir de cette prise de position que le sélectionneur national pourra reprendre le groupe en main. L’opération épuration est plus qu’indispensable pour repartir du bon pied. Autrement dit, Henry Kasperczak doit dire les choses comme elles sont pour maîtriser de nouveau son sujet et bénéficier davantage de la confiance de tous. Car il serait sincèrement hasardeux de tout chambarder. Il y a sans doute un problème de communication quelque part. Le sélectionneur national ne peut avoir les yeux partout. Il doit donc être bien accompagné. C’est là qu’intervient le rôle de l’adjoint — ce dernier doit être le véritable conseiller, celui qui donne son avis au sélectionneur national. C’est donc à ce niveau que le changement doit intervenir. Le sujet est délicat, partant du fait que les jeunes entraîneurs tunisiens sont parfois exigeants et ne veulent pas du rôle d’adjoint. Pour résumer la situation, disons que le moment est mal choisi pour changer de sélectionneur national. Ce serait une erreur monumentale. Il reste six rencontres à disputer dans le groupe et une place à prendre pour la qualification au Mondial. La concurrence sera rude avec la RD Congo. Et puis, quel sélectionneur est libre en ce moment de la saison? Correspondra-t-il au profil recherché ? Ce serait un saut dans l’inconnu. Contentons-nous de ce qu’on a mais en apportant les retouches nécessaires. Henry Kasperczak devra faire preuve de sagesse pour savoir rebondir. Il dispose de l’expérience adéquate pour renverser la tendance. Finalement, l’élimination de la CAN pourrait être un mal pour un bien afin de rectifier le tir.