La Presse (Tunisie)

«Kasperczak nous a fait aimer la sélection»

- Propos recueillis par T.G.

L’auteur des brillantes campagnes méditerran­éenne et arabe du début des années 1970 à la barre des Aigles trouve un tas d’arguments pour défendre la thèse du maintien.

«Si je défends la thèse du maintien du Franco-Polonais Henry Kasperczak à la tête de la barre technique du onze national, c’est bel et bien pour des raisons objectives. Depuis son retour dans notre pays, il a fait ses preuves, abattant un travail considérab­le et réussissan­t de bons résultats. Cela fait longtemps que nous n’avons pas vu notre équipe jouer aussi bien. Qui pouvait deviner un jour que les Aigles de Carthage allaient autant séduire en pleine Coupe d’Afrique des nations ? Même en perdant, face au Sénégal, ils ont laissé les meilleures impression­s. Une équipe qui se crée autant d’occasions mais qui n’arrive pas à concrétise­r, je la préfère à une autre qui ne sait pas créer la moindre occasion mais à laquelle il arrive de s’imposer sur un coup de dés. Y compris lors des matches que l’équipe nationale a disputés à Monastir et que j’ai pu suivre directemen­t puisque j’habite là-bas, elle a séduit, vaincu et tout à la fois convaincu. En 1996, lors de son premier passage dans notre football, Kasperczak avait fait accéder son équipe en finale de la CAN alors que personne ne misait un sou sur ses chances. Cette fois, au Gabon, il a fait aimer la sélection par le large public sportif. Il y a eu une réconcilia­tion salutaire. Il n’y a pas beaucoup d’entraîneur­s aussi sérieux et à la ligne de conduite aussi rigoureuse. Malheureus­ement, il a raté le quart de finale contre le Burkina Faso, mais ce n’est pas une raison suffisante pour le limoger. Cela est valable aussi bien pour un sélectionn­eur que pour un entraîneur de club. Je prône la continuité d’autant que des échéances de la plus haute importance nous attendent très prochainem­ent.

«Tous les entraîneur­s peuvent se tromper»

Kasperczak dispose d’un groupe de jeunes prometteur­s. Si on lui apporte le soutien indispensa­ble, il peut qualifier la Tunisie en Coupe du monde. La sélection va en s’améliorant. Lorsque nous fûmes menés au score face au Burkina Faso, il restait encore une bonne dizaine de minutes à jouer. Tout le monde était parti tenter sa chance sur corner : c’est de la folie ! Sur le contre, les Etalons nous décochent un K.O. définitif. Cette faute, ce sont les joueurs qui l’assument. Aucun entraîneur au monde n’aurait demandé à ses joueurs de monter tous ensemble, a fortiori sur une action qui n’est pas la dernière de la partie. Je suis certain que Kasperczak a demandé, au contraire, que deux joueurs restent derrière sur cette action fatale pour assurer la couverture. Je reconnais toutefois qu’il s’est lourdement trompé en alignant Abdennour à la place de Maâloul, côté gauche. Il pensait sans doute qu’Abdennour serait mieux sur le plan défensif. Ensuite, au lieu de Khazri, il aurait dû sortir Youssef Msakni, totalement à côté de son sujet ce jour-là. Mais vous savez, tous les entraîneur­s peuvent parfaiteme­nt se tromper sur pareils détails et dans le coaching. Malgré ces couacs, je persiste à croire que Kasperczak peut être toujours utile pour notre football».

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