La Presse (Tunisie)

Le coût d’une décision…

- R.E.H.

C’est un coût financier et sportif élevé et qui doit être bien évalué. Cela en vaut-il la peine ?

Le laisser ou le limoger, la question du maintien de Kasperczak n’est pas aussi simple que cela. Elle vient au moment où la sélection nationale a excellé au premier tour avant de fléchir tout d’un coup. Kasperczak, qui nous a permis de rêver et de succomber au charme du jeu présenté, est le même qui a tout fait pour enlever cette vague positive et semer le doute dans le camp de la sélection. Ce qui est dur à avaler, c’est que nous sommes tombés de haut. Les rêves se sont transformé­s en un vertige. Contrairem­ent au passé, où l’équipe jouait plus ou moins bien et se contentait de défendre, celle de Kasperczak a changé cette fois son identité tactique et technique. Finalement, cette idée de changer Kasperczak est liée directemen­t à cette déception de l’éliminatio­n. Une idée qui vient apaiser cette déception ou, au contraire, marquer une rupture avec la méthode Kasperczak, avant de jouer les deux matches les plus importants des éliminatoi­res de la Coupe du monde contre la RDC. Du côté de la FTF, Wadii El Jari tient encore à Kasperczak et ne semble pas chaud pour le remplacer. Il a ses raisons propres. En tout cas, ce n’est pas une décision simple à prendre. Cela va avoir beaucoup d’effets à court terme. Et c’est ce court terme qui compte le plus pour le moment.

Evaluation...

Limoger Kasperczak maintenant est une décision qui coûte. Il faudra prévoir et évaluer les coûts de cette décision avant de la prendre. Deux coûts à supporter au moins : un coût sportif et un coût financier. Commençons par le dernier. Le Franco-Polonais ne coûte pas très cher, côté salaire, par rapport au marché. Le laisser partir veut dire lui verser tous les salaires ou, au moins, un montant stipulé dans son contrat. Et puis, d’où ramener des fonds pour engager un sélectionn­eur de qualité qui va coûter plus cher que Kasperczak? Cela va être quelque chose de fort contraigna­nt. Il y a aussi un coût sportif aussi conséquent. Les progrès notés ainsi que le spectacle et les intentions offensives ne sont pas faciles à reconstitu­er avec un autre sélectionn­eur. Cette perturbati­on sportive va coûter cher pour l’équilibre du groupe qui s’entend bien avec Kasperczak. On a beaucoup de reproches à faire au Franco-Polo- nais. Il y a des joueurs qui n’ont plus leurs places en sélection et qu’on veut imposer bon gré mal gré. On a dans quelques mois quatre jours déterminan­ts dans la vie de la sélection. Avec ou sans Kasperczak, ce sont des scénarios à bien étudier. La raison doit l’emporter et non le coeur ou les réactions à chaud.

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